Les processeurs pour smartphones d’entrée de gamme sont ceux qui font le moins de bruit et sont le moins sujet aux annonces, alors que ce sont pourtant eux qui touchent le plus de gens. Comme le nouveau Snapdragon 4 Gen 2, une puce à huit cœurs CPU qui vient se placer en bas de la hiérarchie des SoC (puces tout-en-un) Snapdragon de Qualcomm.
Serie « 4 » oblige, le petit Poucet de la famille n’apporte aucune nouveauté technologique au genre des processeurs. Mais il pourrait dynamiser de manière très notable les terminaux d’entrée de gamme à moins de 150 € grâce au ruissellement technologique dont il profite. En premier lieu, il y a la finesse de gravure : alors que son prédécesseur était gravé en 6 nm et leur aïeul en 8 nm, le Snapdragon 4 Gen 2 (nom de code SM4450) profite lui d’une gravure Samsung en 4 nm. Pas le top du top puisque ce n’est pas TSMC qui est aux commandes, mais le 4 nm 4LPP de Samsung est plus efficace et moins énergivore que le 6 nm de TSMC. Comprendre que la puce devrait être plus endurante que la précédente.
Mémoires plus rapide
Si Qualcomm annonce des gains modérés du côté du processeur (coup de boost de 10 % en moyenne), la vitesse d’un terminal ne se décide pas uniquement autour de ce composant. Car elle est aussi très influencée par la mémoire… Ou plutôt LES mémoires. À commencer par la mémoire vive (RAM) qui passe enfin de la LPDDR4X à 17 GO/s à la LPDDR5 à 25,6 GO/s. Autre gain de performances à chercher du côté de la mémoire de stockage qui prend enfin en charge la norme de mémoire Flash UFS 3.1 sur deux canaux. Alors que l’UFS 2.2 précédent montait à maximum 600 Mo/s par ligne (jusqu’à deux lignes, soit 1200 Mo/s), l’UFS 3.1 passe à 1450 Mo/s soit jusqu’à 2900 Mo/s.
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Avec une RAM potentiellement 50 % plus rapide et un support de stockage potentiellement plus de deux fois plus rapide, les lancements d’applications et chargement mémoire seront vraisemblablement très accélérés. Le « potentiellement » étant ici pour rappeler que cela dépendra évidemment de la qualité des composants qui entourent le Snapdragon 4 Gen 2. Qui reste compatible avec les anciennes normes de mémoire. Tout tiendra dans le bon vouloir des constructeurs et la cible des terminaux.
Tout serait beau dans le meilleur des mondes si nous pouvions continuer ainsi la liste de progrès. Car s’il ne fait aucun doute que la puce a en elle de quoi dynamiser une plateforme mobile, de manière assez étrange, Qualcomm a aussi fait impasse sur certaines technologies. Voire a carrément retiré des bouts de puces, comme l’ont méticuleusement noté nos confrères d’AnandTech.
Trois pas en avant, deux pas en arrière
La première perte évidente, c’est le troisième canal du processeur d’image (ISP) Spectra qui ne gère plus que deux modules caméra. Une coupe étrange quand on voit l’importance toujours plus grande de la capture d’image – capture qui ne s’améliorera pas en vidéo puisqu’on reste sur un encodeur/décodeur 1080p60 (h264,h265, et le VP9 en décodage seul). Ensuite, on pourrait être chagriné du passage du Bluetooth 5.2 du Snapdragon 4 Gen 1 à la version Bluetooth 5.1 pour notre Snapdragon 4 Gen 2. Ou encore le passage du Wi-Fi de deux à une seule antenne. Mais ce qui est le plus choquant, c’est la disparition (il n’y a pas d’autre mot) du DSP Hexagon, c’est-à-dire de la partie de la puce qui accélère les algorithmes IA. Alors que toutes les puces, toutes gammes confondues, essayent de monter en puissance dans ce domaine, ce nouveau processeur revient à « l’ancien monde », où ce seront ses parties CPU et GPU qui effectueront les tâches… Pour une consommation énergétique plus élevée.
Peut-être Qualcomm a-t-il préparé cela avec ses partenaires, qui ont considéré que les fonctions IA n’étaient pas très importantes pour le public cible. Et ont préféré jouer la carte de l’accélération des performances de la plateforme avec le maintien (voire la baisse) du prix de la puce.
En tous les cas, le Snapdragon 4 Gen 2 n’a pas pour but de faire rêver, mais de motoriser le plus rapidement possible des terminaux à bas coût. Avec sans doute en priorité des marchés comme l’Inde ou la Chine, les deux grands pays cités par Qualcomm dans sa présentation. Qui cite Redmi et Vivo comme les premiers partenaires à lancer des terminaux équipés de cette puce dans le courant du fin de l’année.
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Source : AnandTech