Dans certains pays, Telegram propose aux utilisateurs de participer à un programme Peer-to-Peer Login (P2PL) qui permet à la messagerie d’utiliser les numéros de téléphone des personnes intéressées afin d’envoyer des codes de vérification par SMS. En échange, ces dernières se voient offrir Telegram Premium, un ensemble de services supplémentaires (pas de pub, images de profil animés, relèvement de la limite de données à envoyer…) facturé habituellement 5,49 € par mois.
Abonnement Premium ou vie privée ?
Mais le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Pour Telegram, sans aucun doute : l’envoi des codes d’accès par SMS est ainsi plus fiable, et cela permet à la messagerie d’économiser les frais imposés par les opérateurs pour cette fonction. Mais pour les participants, le gain n’est probablement pas aussi évident. D’une part, le volume de SMS à envoyer (un maximum de 100 chaque mois) risque d’éveiller les soupçons des opérateurs : généralement, l’envoi automatisé de SMS est prohibé.
D’autre part, ce programme P2PL pose de sérieuses questions concernant la confidentialité. Rien n’empêche la personne recevant le SMS de vérification de contacter l’expéditeur puisque son numéro de téléphone est en clair dans le message. Et l’inverse est aussi vrai. Dans les conditions d’utilisation, Telegram interdit cette pratique mais il n’existe aucun mécanisme pour appliquer cette disposition.
Pire encore, la messagerie se couvre en cas de harcèlement : « Vous comprenez et acceptez que Telegram ne sera pas responsable des désagréments, du harcèlement ou des préjudices résultant d’actions indésirables, non autorisées ou illégales entreprises par des utilisateurs ayant pris connaissance de votre numéro de téléphone via P2PL », peut-on lire dans le contrat du programme. Pas très rassurant…
Ce programme, qui ne sera probablement jamais proposé en Europe en vertu du règlement général sur la protection des données, ni en Californie (qui a adopté une législation proche), n’est finalement guère engageant…
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Source : AndroidPolice