Comme les années précédentes, la consommation illégale de vidéos est restée très élevée en France en 2017, mais les techniques utilisées changent. C’est en substance ce que révèle une étude réalisée l’association ALPA, le CNC et Médiamétrie, sur la base d’un panel représentatif de 30.000 personnes.
Environ 12 millions de personnes se sont adonnées au piratage, soit un peu plus d’un internaute sur quatre (26 %). C’est un taux certes élevé, mais c’est aussi le plus faible sur les sept dernières années. En 2010, selon l’étude, presque un internaute sur trois était un pirate (32 %). Bref, la situation s’améliore lentement.
Les modes de consommation, toutefois, sont bousculés. En forte croissance depuis des années, le streaming est devenu pour la première fois la technique de piratage la plus populaire dans l’Hexagone. Elle est utilisée par 7,8 millions de personnes contre 7,1 millions pour le téléchargement direct, 5,4 millions pour le peer-to-peer et 1 million pour le live streaming.
On notera que le peer-to-peer a bénéficié d’un étonnant sursaut en 2017 (+32%). Selon l’étude, cela s’explique par la fermeture de zone-telechargement.com, provoquant l’arrivée de 1,3 million d’internautes dans cette catégorie.
Des profils différents
Tous les pirates ne se ressemblent pas. Leur profil varie notamment en fonction de la technique utilisée. La plupart des contrefacteurs ont entre 25 à 49 ans et sont plutôt aisés (CSP, CSP+). Mais parmi les utilisateurs de streaming, il y a plus de femmes et plus de jeunes entre 15 et 24 ans. Le live-streaming, le peer-to-peer et le téléchargement direct, à l’inverse, attirent davantage d’hommes et de personnes d’âge mûr (35-50 ans). La catégorie CSP+ y est également surreprésentée.
Au niveau du live-streaming, la dominante masculine (75 %) se comprend aisément. Cette technique – qui repose généralement sur des boîtiers préconfigurés vendus sur Internet – est surtout utilisée pour regarder illégalement des matchs sportifs, principalement le football. Les proportions sont parfois inquiétantes. Sur les 1,6 million de spectateurs qui ont suivi en 2017 le match de Champions League PSG contre FC Barcelone, il y avait 332.000 pirates. Soit 21% !
Au niveau de l’offre, enfin, on constate que le business est détenu par un petit nombre de sites. Ainsi, 20 sites se partagent 81 % de l’audience. Plus de la moitié des pirates ne consultent que 5 sites.
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