La communauté de la cybersécurité est en deuil. Le chercheur en sécurité et activiste Peter Eckersley est décédé ce week-end en raison d’un cancer détecté quelques jours plus tôt, à l’âge de seulement 43 ans. Originaire d’Australie, il est à l’origine du projet « Let’s Encrypt », une autorité de certification créée en 2015 qui permet aux propriétaires de sites d’obtenir facilement et gratuitement des certificats TLS. Ces derniers sont nécessaires pour créer des sites web chiffrés, mais jusqu’alors, la procédure pour les avoir était assez lourde et coûteuse, surtout pour les particuliers et les petites organisations.
Ce projet a contribué de manière significative à la généralisation des sites web chiffrés, qui représentent désormais plus de 80 % de la Toile. En quelques années, cette autorité est ainsi devenue un pilier pour la sécurité et la confidentialité des échanges sur Internet. Depuis sa création, elle a délivré plus de 280 millions de certificats. C’est d’autant plus un tour de force que Let’s Encrypt est une association dans laquelle ne travaille qu’une dizaine d’ingénieurs.
Un ennemi farouche des mouchards publicitaires
Ce n’était pas la première fois que Peter Eckersley s’était penché sur le problème du chiffrement sur le web. En 2010, alors qu’il travaillait pour l’association EFF, il avait scanné toute la Toile pour analyser les certificats TLS/SSL en utilisation et révéler, à cette occasion, de nombreuses failles. Il militait également contre le projet de loi SOPA (Stop Online Piracy Act) et contre les mouchards publicitaires.
À ce titre, il était à l’origine de projets tels que « PrivacyBadger », un bloqueur de mouchard pour navigateur, et « Cover Your Tracks » (anciennement « Panopticlick »), un site qui permet de tester l’efficacité des bloqueurs de ce genre. Plus récemment, le chercheur s’est intéressé à l’intelligence artificielle et son impact sur l’homme et la société.
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Source : Let's Encrypt
