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Le Nouvel Obs oblige Rue89 à quitter le syndicat de la presse en ligne

Alors que les négociations entre Google et les éditeurs de presse sont toujours en cours, Rue89 doit s’aligner sur la stratégie de son actionnaire.

Le site d’information Rue89 a démissionné du Syndicat de la presse en ligne (Spiil) « à la demande de son actionnaire », Le Nouvel Observateur, qui participe aux négociations des éditeurs avec Google, provoquant les « plus vives protestations » du Spiil, a-t-on appris mercredi 2 janvier.

Dans une lettre datée du 23 décembre et consultée par l’AFP, Pierre Haski, président de Rue89, a notifié son retrait du Spiil à Maurice Botbol, président du syndicat, « à compter du 1er janvier 2013 » à la demande « de son actionnaire ». Toutefois, « les fondateurs de Rue89 (…) restent fidèles aux valeurs qui lient entre eux les membres de cette communauté de journalistes et d’entrepreneurs et continueront de s’en inspirer dans leur action future », ajoute Pierre Haski. « Il ne s’agit pas d’une intrusion dans notre liberté éditoriale. Nous sommes dans un domaine relevant de la cohérence d’un groupe », a-t-il expliqué à l’AFP. Contactée par l’AFP, la direction du Nouvel Observateur n’était pas joignable dans l’immédiat.

Des prises de position incompatibles

Le Spiil, dont Rue89 fut l’un des fondateurs en 2009, a pris acte de cette décision avec « un profond regret ». « Le Spiil tient à élever les plus vives protestations contre la décision de Claude Perdriel (propriétaire du Nouvel Observateur, ndlr), qui s’inscrit en contradiction flagrante avec les valeurs que le Nouvel Observateur affirme défendre », a-t-il ajouté. Cette décision intervient sur fond de négociations entre les éditeurs de presse et Google. Ceux-ci exigent que Google paie des droits voisins du droit d’auteur, au regard des importants bénéfices publicitaires que le géant américain réalise en se contentant de référencer leurs titres.

Mais pour le Spiil, qui regroupe les sites d’information nés sur internet, dits « pure players », tels Mediapart, Atlantico, Slate, une telle taxe ne tient pas compte de la spécificité d’internet. En octobre, le Spiil avait dévoilé un manifeste dans lequel il réclamait la suppression des aides directes à la presse. Une position que ne partagent pas les éditeurs de presse.

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AFP