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Le fondateur de Free monte au front contre la loi antipiratage

Dans un entretien à ‘ Capital ‘, Xavier Niel critique le texte qui doit être examiné à la rentrée et le projet de taxe sur les opérateurs et les FAI.

Dans son numéro d’août, qui sort ce jeudi 24 juillet, le magazine économique Capital publie quatre pages d’entretien avec Xavier Niel, l’actionnaire majoritaire et le dirigeant historique du groupe Iliad,
maison mère de Free. Interrogé sur divers sujets ‘ classiques ‘ (fibre optique,
rachat d’Alice, contenus, Web 2.0), Xavier Niel en profite pour envoyer des piques aux pouvoirs publics.Sur la loi
Création et Internet, qui doit être examinée par le Parlement à la rentrée, le fondateur de Free n’y va pas de main morte.
‘ Nous avons d’abord envie de nous battre contre la loi Hadopi [ancien nom du texte, NDLR], qui crée une Haute autorité
de lutte contre le piratage sur Internet ‘ qu’il considère comme un ‘ organisme destiné à
donner des coups de bâton sur les doigts des Français ‘.
Si la loi n’aura aucun impact économique sur les FAI, Xavier Niel estime que ‘ certaines dispositions envisagées […] paraissent liberticides ‘. Selon lui,
ce qui se dessine est ‘ bel et bien le flicage systématique de nos abonnés ‘, et ce malgré ‘ l’opposition ‘ de la Cnil, du Conseil d’Etat et du
Parlement européen.

‘ Personne ne laisserait La Poste ouvrir le courrier ‘

‘ On met le doigt dans un engrenage qui ne nous plaît pas, ajoute-t-il. Personne ne laisserait La Poste ouvrir le courrier, alors pourquoi s’engager dans cette voie sur les réseaux
électroniques ? ‘
Il ne précise pas néanmoins de quelle façon Iliad-Free se battra contre le texte de loi.Xavier Niel reconnaît seulement qu’il consacre plus de temps au lobbying qu’avant (‘ Qu’est-ce que ça m’emm… ‘, lâche-t-il) et qu’il déjeune parfois avec la vingtaine de
parlementaires qui s’intéresse aux nouvelles technologies…Autre sujet de mécontentement :
la taxe sur les FAI et sur les opérateurs de téléphonie mobile, destinée à financer la suppression de la publicité sur
France Télévisions. ‘ Rien de plus injuste qu’une taxe sur le chiffre d’affaires ‘, selon Xavier Niel, qui parle de ‘ prime aux mauvais ‘. Il se dit
étonné que, en France, ‘ on ponctionne les secteurs qui marchent au profit de ceux qui peinent ‘.

Toujours motivé pour la téléphonie mobile

Et de prévenir : même si la redevance n’a pas été augmentée, ‘ ce sont bien les consommateurs qui paieront, avec l’illusion que ce n’est pas l’Etat qui ponctionne ‘. D’après
Xavier Niel, la ponction, qui devait être de 0,1 %, est déjà passée à 0,9 % et ‘ atteindra 1,5 ou 2 % ‘.Enfin, dernière flèche décochée aux pouvoirs publics : le dossier de la quatrième licence 3G, qui intéresse fortement Iliad… et pour lequel l’entreprise a été
recalée il y a un an. Pour lui, ‘ le lobbying des trois opérateurs en place semble avoir
payé ‘,
eux qui profitent d’une ‘ rente de situation ‘ malgré
une amende pour entente illicite.‘ Un pays comme la Lettonie a quatre opérateurs mobiles. Madagascar en a même cinq ! Pourquoi la France devrait-elle se contenter de trois ? ‘ demande-t-il. Et de promettre
‘ un opérateur trois, quatre, cinq, voire dix fois moins cher que les autres ‘ si Iliad obtient les précieuses fréquences. Résultat en septembre, pour une décision qu’il juge très politique.

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Guillaume Deleurence