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Le CSA choisit Paris, Nice et Marseille pour lancer la radio numérique

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a sélectionné, mardi 26 mai, 160 stations qui auront le privilège d’émettre en numérique avant la fin de l’année.

L’attribution mardi 26 mai 2009 par le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) des autorisations de diffusion sur la future radio numérique était très attendue. Elle n’a pas fait que des heureux. En mars 2008, le CSA avait lancé un appel à candidature sur dix-neuf villes. A l’automne 2008, 377 dossiers avaient été déposés. Priorité étant donnée aux radios existantes sur la bande FM.

Mais à l’arrivée, à défaut de bouleverser les règles du jeu, le CSA a décidé de changer la donne en attribuant des autorisations de diffusion non plus sur dix-neuf villes mais sur trois agglomérations (Paris, Nice et Marseille). Au total, 160 stations ont été autorisées (dont 120 déjà existantes), 63 à Paris, 49 à Marseille et 48 à Nice. Pour les autres régions, de nouveaux appels à candidature devraient être lancés à raison d’une région par trimestre sur une période allant de la fin 2009 à la fin 2013. Les stations pourront commencer à émettre fin 2009.

En définitive, le nombre de nouveaux entrants s’est donc réduit comme peau de chagrin. Sur Paris, seuls sept nouveaux dossiers ont été retenus autour de cinq thématiques principales : le sport, l’information généraliste, la vie communautaire, la musique et les programmes pour les préadolescents. Les groupes Lagardère et RTL, avec Europe 1 Sport et RTL-L’Equipe, sortent grands vainqueurs de cette salve d’attributions au même titre que TF1 (avec LCI Radio). De nouveaux entrants auxquels viennent s’ajouter deux radios à vocation communautaire, Antinea Radio (berbère) et Radio Mandarin Europe (asiatique), R2O (une grille pour les 6-13 ans) ainsi que Crooner fréquence numérique, à l’intitulé assez explicite.

Douze nouvelles radios ont été attribuées à Marseille et treize à Nice avec dans bien des cas des autorisations d’émettre délivrées à des radios qui n’étaient pas encore présentes sur ces agglomérations, comme RFI (Radio France Internationale) à Marseille et FIP (la radio musicale de Radio France) à Nice.

« Un choix incompréhensible et discriminatoire »

Les groupes NRJ et NextRadioTV (propriétaire de 01net.) sont repartis bredouilles, ce dernier devant se contenter d’autorisations pour ses deux radios existantes BFM et RMC. Dans un communiqué, le groupe dirigé par Alain Weill, dont les dossiers RMC Sport et BFM Bourse ont été retoqués, dénonce « un choix incompréhensible et discriminatoire ».

Au-delà des grands groupes médias ou des PME aspirant à le devenir, l’arrivée de la radio numérique suscite bien des inquiétudes dans le monde des radios locales et associatives. Incapables de débourser plusieurs dizaines de milliers d’euros par an pour assurer leur diffusion en numérique et/ou rejoindre un groupement de radios, ce sont plusieurs centaines d’entre elles qui seraient à terme menacées de disparition.

Même si la radio numérique n’emporte pas encore l’adhésion de tous les grands fabricants d’électronique grand public, les pouvoirs publics ont fixé un calendrier pour la mise à disposition de cette nouvelle technologie de masse. A compter du 1er septembre 2010, à l’exception des autoradios, toutes les radios capables d’afficher des contenus multimédias qui seront proposées à la vente devront recevoir les fréquences numériques. Et deux ans plus tard, le 1er septembre 2012, cette obligation sera étendue à tous les terminaux pouvant recevoir la radio (téléphone mobile…). Enfin, en 2013, ce sera aux fabricants d’autoradios d’adopter ce nouveau mode de diffusion.

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Philippe Crouzillacq