- La radio numérique terrestre prête à donner de la voix
- Comment ça marche ?
- A quoi ressembleront les récepteurs ?
- Quel est le calendrier de déploiement de la RNT ?
- Quelles conséquences pour les stations de radio ?
Aux radios commerciales, la RNT apporte de nouvelles sources potentielles de revenus : services payants (météo, bourse, résultats sportifs), vente de musique par téléchargement et, surtout, affichage de publicité. Techniquement, rien ne l’interdit, une fois le cadre légal défini. En outre, les grands groupes pourront profiter des fréquences libérées par le passage à la RNT – la bande FM est saturée depuis des années dans les grandes villes – pour créer de nouvelles stations spécialisées.
La situation est bien différente pour les centaines de radios FM locales et associatives, ni commerciales ni de service public, constituant le « tiers secteur », et qui parsèment le territoire national. Le passage à la RNT pourrait contraindre nombre d’entre elles, qui disposent de budgets réduits et fonctionnent parfois grâce au bénévolat, à disparaître pour raisons économiques. Certaines se sont d’ailleurs regroupées au sein de la coordination Radios libres en lutte pour s’opposer à la disparition de la bande FM.
Pour passer au numérique, les petites radios vont devoir investir dans la formation ou l’embauche de personnel et aussi dans de nouveaux équipements, et ce, tout en continuant d’émettre en FM, du moins pendant quelques années. Surtout, elles seront contraintes de payer un opérateur de diffusion pour assurer le service de multiplexage. Le coût estimé : 30 000 euros par an, un chiffre exorbitant que le ministère de la Culture – il est chargé de l’aide financière publique aux radios associatives – se refuse à commenter pour le moment.
L’obligation de passer par un diffuseur pose un problème éthique et politique : elle signifie la fin de l’autodiffusion, c’est-à-dire la possibilité d’émettre de façon autonome, avec ses propres installations (un émetteur et une antenne installés sur le toit de l’immeuble suffisent). Une possibilité acquise en 1981, lorsque le gouvernement socialiste de François Mitterrand légalisa les radios libres.
Que va-t-il se passer pour les petites radios rurales isolées ? Trouveront-elles de la place sur le faisceau d’un multiplexeur et, surtout, auront-elles le budget pour en louer un ? L’opérateur sera-t-il capable de couvrir la même zone de diffusion que précédemment ? La mort de l’autodiffusion équivaudrait alors à la fin de l’autonomie pour les radios libres.
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