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La police du web confirme l’augmentation des délits en ligne

Selon l’OCLCTIC, le signalement de contenus et comportements illicites en ligne a fortement augmenté en 2012. Les escroqueries et les arnaques se taillent la part du lion.

Votre banque qui vous demande votre mot de passe, un héritage qui vous attend au Nigéria, une offre d’emploi mirifique qui se limite à l’envoi de colis, etc. Sur la Toile, les arnaques et escroqueries en tout genre pullulent et bernent beaucoup de gens. Mais, bonne nouvelle, les Français deviennent de plus en plus vigilants, à en juger d’après les statistiques de l’OCLCTIC (Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication). Depuis 2008, cet organisme de la police française centralise les signalements liés aux contenus et comportements illicites, notamment au travers du site www.internet-signalement.gouv.fr.

120 000 signalements en 2012

Pour la première fois, l’OCLCTIC a présenté, à l’occasion d’une conférence de presse, les statistiques liées à ce service. Ainsi, en 2012, près de 120 000 signalements ont été récoltés, « une augmentation environ de 19 à 20 % par rapport à 2011 », explique Adeline Champagnat, adjointe au chef de l’OCLCTIC. Cette forte augmentation est principalement liée aux escroqueries, qui représentent 56 % des signalements. Et, en premier lieu, les escroqueries à forte diffusion comme le phishing ou le scam. « Le chantage à la webcam fait partie des escroqueries en recrudescence », souligne Julien Gauthier, capitaine au sein de l’OCLCTIC.

L’autre grande catégorie des signalements sont ceux relatifs aux atteintes aux mineurs : contenus pédopornographiques, incitations à la consommation de stupéfiants, incitations aux jeux dangereux, etc. Ils représentent 12 % des signalements. Les signalements liés au racisme et à la xénophobie totalisent, de leurs côtés, 8 % des notifications.

Mais que deviennent ces signalements par la suite ?  L’OCLCTIC fait un gros travail d’analyse pour recouper les informations et éliminer les doublons et les signalements infondés. Des 120 000 signalements, il n’en est resté finalement que 5 299 (contre 3001 en 2011), dont 1329 ont été transmis pour enquêtes à des services nationaux (police nationale, police judiciaire, gendarmerie,…) et 3 970 pour enquêtes à Interpol. L’objectif final étant, évidemment, de stopper l’infraction et d’identifier les auteurs. Ce qui est loin d’être évident quand des pays étrangers sont impliqués.

Des lois parfois plus permissives ailleurs

Ainsi, un contenu reconnu comme illicite en France ne l’est pas forcément dans un pays étranger. En France, il est interdit de tenir des propos xénophobes ou racistes, pas forcément aux Etats-Unis. De même, publier une photo d’enfants en position lascive serait strictement interdite dans l’Hexagone, pas obligatoirement aux Pays-Bas. C’est ce que constate d’ailleurs au quotidien l’association des fournisseurs d’accès et de services internet (AFA), qui est l’un des principaux contributeurs aux signalements de contenus illicites et qui vient de publier son bilan annuel sur le sujet.

En 2012, cet organisme a transmis aux autorités 669 signalements qualifiés de contenus pédopornographiques. Parmi ces contenus, tous ceux qui étaient hébergés en France ont été retirés. En revanche, le pourcentage de retrait est de 94 % pour les Etats-Unis, 86,5 % pour les Pays-Bas et seulement de 76 % pour le Japon.

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Gilbert Kallenborn