Après Europeana, une initiative portée par la Commission européenne, après Google Book Search, entreprise de numérisation à marche forcée de tout ce qui ressemble de près ou de loin à de la littérature, voici la Bibliothèque numérique mondiale, ou World Digital Library (WDL). Elle a été inaugurée aujourd’hui, 21 avril, au siège parisien de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture).
Ce projet est loin d’être un copier-coller de ses prédécesseurs. C’est un projet qui proposera à terme à l’internaute de tourner quelques-unes des plus belles pages du patrimoine de l’Humanité. Pour l’heure, seuls 1 338 « objets » (manuscrits, cartes, livres, films, enregistrements sonores et photos) en provenance de tous les continents sont accessibles en ligne.
C’est peu au regard des catalogues déjà proposés par Europeana, sans parler des 7 millions d’ouvrages déjà numérisés par Google Search, mais l’essentiel n’est pas là. Au lieu de miser sur le nombre de références, les responsables de la WDL ont préféré concentrer leurs efforts sur une interface de consultation d’une qualité exceptionnelle et à la portée de tous les publics.
Un site multilingue, une ambition multiculturelle
Qu’il s’agisse de l’un des plus anciens romans du monde (Le Dit du Genji, joyau de la littérature japonaise du XIe siècle), ou du Transport des malades à Lourdes, un petit film en noir et blanc tourné en… 1897 par les frères Lumière, tous les contenus sont très aisément accessibles.
Ce, notamment grâce à la présence de frise chronologique, géographique, institutionnelle ou thématique. L’intégralité du site, c’est-à-dire ses fonctions de navigation et de recherche, est disponible en sept langues : arabe, anglais, espagnol, français, portugais, russe et chinois. Et la WDL propose des contenus dans une quarantaine de langues.
L’idée de ce projet, qui voit le jour sous les auspices des Nations unies, a été lancée en 2005 par le directeur de la Bibliothèque du Congrès à Washington, James H. Billington, puis reprise par nombre de bibliothèques nationales et d’institutions culturelles. Des pays comme l’Egypte, le Brésil, l’Arabie Saoudite, la Chine, la France, le Japon ou la Grande-Bretagne ont apporté leur expertise technique.
Les promoteurs du projet se sont également assuré la collaboration de pays moins portés culturellement vers la numérisation de leur patrimoine, comme l’Ouganda, le Kenya, l’Indonésie ou la Qatar. Le multilinguisme mêlé à une très forte ambition multiculturelle font déjà de ce projet onusien, financé à hauteur de 3 millions de dollars par Google, une réussite pleine de promesses.
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