Sans lui, rien aurait été possible. L’iPhone premier du nom, sorti en 2007, a fêté cette année son dixième anniversaire. A cette occasion, 01net.com s’était déjà amusé à ressortir ce modèle historique pour voir de quoi il était capable dans notre nouveau quotidien. Avec l’iPhone X, Apple fête ce dixième anniversaire en fanfare en commercialisant la plus grande évolution que le produit ait jamais connue. Écran bord à bord, disparition du bouton principal ou reconnaissance faciale, l’iPhone X se démarque mais reste… un iPhone. Alors, que vaut le tout premier iPhone à côté de son plus récent descendant ? Comparons-les en quelques points essentiels.
D’un écran multitouch au Super Retina HD 3D Touch
Avant de parler des différences technologiques de l’écran, la première observation lorsque l’on compare l’iPhone à l’iPhone X concerne la taille des deux smartphones. Difficile de ne pas être choqué en voyant le minuscule gabarit du premier par rapport aux smartphones actuels. Et dire qu’à l’époque, l’iPhone apparaissait pour beaucoup comme trop gros pour être un appareil de la vie de tous les jours… Les habitudes ont changé, les tailles de smartphone avec.
Super Retina HD 3D Touch, beaucoup de dénominations pour un seul écran. Au fur et à mesure des générations, l’iPhone s’est doté de nouvelles capacités rendant complètement ringard l’écran LCD 3,5 pouces du premier smartphone d’Apple et sa faible définition de 320 par 480 pixels. A sa sortie, l’écran de l’iPhone avait pourtant de quoi impressionner. En plus de couvrir une large majorité de la façade de l’appareil, il était le premier modèle de type multitouch. Difficile d’imaginer qu’avant cet appareil, les écrans tactiles ne reconnaissaient qu’un seul point à la fois et n’acceptait donc pas le fameux « pinch to zoom » pour zoomer en utilisant son pouce et son index.
Année après année, Apple a sensiblement amélioré l’écran de son appareil phare. La première et plus grosse évolution a certainement eu lieu en 2010 avec l’iPhone 4 et son écran Retina, le premier à dépasser la résolution de 300 points par pouces. Et avec laquelle, on ne parvient plus à distinguer les pixels à l’œil nu tant l’image offre une belle définition. S’en sont suivies différentes évolutions, notamment dans l’affichage des couleurs, puis l’apparition de la technologie 3D Touch complétant le multitouch par la reconnaissance de niveaux de pression. Enfin, Apple a quitté le monde du LCD pour entrer dans celui de l’OLED avec l’iPhone X et son écran « Super Retina HD ». Placés côte à côte, les écrans des iPhone et iPhone X n’ont plus grand-chose en commun.
D’un appareil photo gadget à une camera expert
Steve Jobs présentait l’iPhone comme un téléphone, un navigateur Internet et un iPod, mais certainement pas comme un appareil photo. En 2007, le minuscule capteur 2MP était plus « symbolique » qu’autre chose. A vrai dire, on doute qu’Apple imaginait à cette époque que son terminal deviendrait l’appareil photo le plus populaire au monde.
Là aussi, l’iPhone en a fait du chemin. Devenu enregistreur vidéo et appareil photo avec autofocus en 2009 avec l’iPhone 3GS, il n’a jamais cessé de s’améliorer depuis. Les photos prises avec le premier iPhone manquent tellement de détails par rapport à celles de l’iPhone X qu’on en arrive à se demander comment Apple a pu commercialiser un appareil haut de gamme d’une qualité photo aussi médiocre en 2007. Et c’est sans compter les multiples fonctions dont l’appareil s’est doté en 10 ans comme l’enregistrement 4K, le mode portrait, les modes ralenti et time-lapse… jusqu’à intégrer une caméra frontale ! Avant l’iPhone 4, impossible de prendre un selfie avec un iPhone, ou encore de passer un appel FaceTime. Inimaginable non ?
D’un gros port de recharge au sans-fil
Vous souvenez vous du port 30 broches d’Apple, aussi appelé connecteur « Dock » ? Apparu avec la troisième génération d’iPod en 2003 (il remplaçait alors le FireWire), le Dock est resté la connectique principale des appareils Apple pendant près de 10 ans. C’est bien naturellement que Cupertino l’avait choisie comme port de recharge et de synchronisation du premier iPhone, assurant alors la compatibilité de l’appareil avec la multitude d’accessoires déjà présents sur le marché. Pourtant avec l’iPhone 5, les utilisateurs d’Apple voient un monde s’écrouler : le Dock disparaît au profit du Lightning, une nouvelle connectique plus petite et surtout réversible. Si beaucoup témoignent de leur colère envers Apple, le Lightning équipe désormais tous les produits de la marque à la pomme et a été accepté par tous les utilisateurs pour son côté pratique.
Avec l’iPhone X (et l’iPhone 8 sorti au même moment), Apple pousse même le bouchon un peu plus loin en ajoutant la recharge sans-fil Qi à ses appareils. Désormais, plus besoin de câble pour recharger son iPhone. iPhone qui, d’ailleurs, est indépendant d’iTunes depuis iOS 5 et n’a plus besoin de se synchroniser avec un ordinateur pour fonctionner. De là à imaginer qu’un jour, Apple se débarrassera de tout port physique ?
Du Edge d’Orange à la 4G+ chez tous les opérateurs
Les premiers acheteurs de l’iPhone s’en souviennent : Apple avait un partenariat d’exclusivité avec Orange. Seul l’opérateur historique était autorisé à commercialiser l’appareil, et seul son réseau était (officiellement) compatible. A l’époque, les capacités cellulaires de l’iPhone se limitaient à la 2,75 G. Autrement dit : il n’allait pas très vite. Si surfer sur le web restait possible à l’époque, streamer une vidéo était inimaginable. L’iPhone était néanmoins doté du Wi-Fi pour profiter de la connexion Internet plus rapide de la maison.
En décembre 2008, le conseil de la concurrence a décidé de suspendre l’exclusivité d’Orange, rendant disponible l’appareil quelques mois plus tard chez SFR et Bouygues Télécom. La même année, l’iPhone s’était doté d’une puce 3G et n’a depuis jamais cessé de gagner en débit à chaque nouvelle génération. Aujourd’hui, la puce 4G de l’iPhone X lui permet de dépasser les 450 Mbps, on est loin des 384 Kbps atteints par l’iPhone 2007.
De Google Maps… à Apple Maps
Voilà un changement qui en a fait maugréer plus d’un : l’arrivée du service de cartographie maison d’Apple dans iOS 6, et la disparition progressive de tous les services Google. Replaçons les choses dans leur contexte : quand Apple lance l’iPhone en 2007, l’entreprise est spécialisée dans le produit et n’a jamais réellement tenté de lancer des services Web ou des applications. Le jour de l’annonce de l’iPhone, Steve Jobs invite même Eric Schmidt, le PDG de Google, pour la promotion de son tout nouveau fleuron. YouTube, Google Maps, Gmail… Tous les services du futur ennemi numéro 1 d’Apple sont intégrés nativement au nouvel iPhone, et Apple s’en vante.
Dix ans après, Apple voit Google comme un concurrent. Android s’est inspiré d’iOS pour devenir le système d’exploitation le plus installé au monde (et Apple n’a pas hésité à lui reprendre quelques-unes de ses bonnes idées dans la foulée). Pour Apple, il y avait urgence à couper les ponts avec Google. Cupertino prend alors la décision de développer son propre concurrent de Google Maps, qui connait des débuts plus que difficiles, puis de ne pas renouveler sa licence YouTube. Jusqu’à il y a peu de temps, Apple avait même fait de Bing le moteur de recherche par défaut d’iOS, preuve de sa rivalité avec son ex-partenaire.
D’un point de vue plus global, iOS a bien changé et fait le plein de fonctions par rapport à l’iPhone OS du début. Mais globalement, il reste étonnant de voir à quel point la navigation est restée la même. Liste de navigation, écran d’accueil ou disposition des icônes, iOS a évolué, mais n’est jamais reparti de zéro. On ne change pas une formule qui marche.
D’un bouton unique à des gestes
Apple faisait en 2007 un choix étonnant : celui de ne mettre qu’un seul bouton sur la face avant de l’appareil. A l’époque, on s’est demandé pourquoi le bouton retour, par exemple, n’avait pas été retenu mais Apple semblait assez sûr de son choix. Il faut dire qu’il exprimait relativement bien la volonté de l’entreprise de créer l’appareil le plus simple au monde. Un écran, un bouton, rien de plus.
Dix ans après, Apple est resté fidèle à cette philosophie. L’écran occupe désormais la plus grande partie de la façade (si l’on omet la présence de l’encoche), et le bouton a tout simplement disparu, laissant sa place à une navigation purement gestuelle. Un choix que certains regretteront, mais qui finalement, ne trahit pas la vision d’Apple de 2007.
En 10 ans d’évolution, il y a bien d’autres points que l’on aurait pu évoquer. On aurait pu, par exemple, parler de l’autonomie de l’appareil, qui n’a (malheureusement) pas tellement évolué. Ou encore du stockage, qui pour le coup est passé de 4Go en 2007 à 256 Go en 2017. Une jolie progression ! Globalement, l’iPhone X reste un iPhone. Un iPhone qui a grandi, appris de ses défauts (et de la concurrence) pour gagner en maturité. Dix ans après, l’iPhone original n’a, de son côté, pas tellement vieilli. Si sa taille flirte avec le minuscule pour nos yeux d’habitués aux grands écrans, son design n’a pas pris de grosses rides. Reconnaissons néanmoins que le virage entrepris par Apple avec l’iPhone X est plus que bienvenu !
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