Dédié à la convergence de la télévision, d’Internet et des terminaux mobiles, NarrowCast 2000 a marqué un tournant dans le développement de l’audiovisuel, marché désormais intimement lié aux technologies d’Internet. “L’écran est un faux débat, déclarait à cette occasion Eric Blot, PDG de Langages Virtuels, société spécialisée dans la conception de contenu audiovisuel pour Internet. Pour des raisons comportementales, il n’y aura pas de fusion des écrans, mais des modes de consultation adaptés à chaque situation : vidéo sur téléphone portable dans la rue ou au restaurant ; pos- te de salon pour la télévision tra- ditionnelle ; ordinateur pour des contenus plus interactifs, etc.” En revanche, “le transport de l’audiovisuel se fera en IP, le protocole d’Internet, associé à la technologie de streaming”, affirme encore Christophe Fery, de la société Ptolémée qui organise le salon NarrowCast.
Le protocole IP semble en effet le mieux placé pour offrir l’interactivité jusqu’alors très limitée de la télévision traditionnelle, y compris sur les bouquets numériques. Associé à la technologie de streaming, qui permet de commencer à visualiser un fichier avant la fin du téléchargement, et au langage HTML pour enrichir la vidéo de contenus annexes (texte, présentations, etc. ), il donne naissance au concept de ” richmedia “. La diffusion d’une vidéo peut ainsi être synchronisée avec des informations sous forme de texte, un clic du spectateur sur le présentateur d’une émission déclenche l’ouverture de sa biographie, etc.
Synchroniser les médias
La richesse du concept n’a pas échappé aux acteurs traditionnels de la télévision. Bien qu’absents des exposants, ils n’en amorcent pas moins le tournant, comme le souligne Christian Grellier, responsable du studio Multimédia de TF1, à l’occasion d’une conférence sur le salon : “L’enjeu est de synchroniser les médias pour fournir un service interactif partout, à n’importe quel moment.” Même tendance chez Canal Plus, dont le prochain décodeur sera compatible IP, chez TAK (filiale de Thomson Multimédia et de Microsoft), qui sort une télévision IP cet été, ou encore chez NetGem, dont les bo”tiers de conversion des données numériques en signal vidéo gèrent également IP.
Reste que, pour diffuser du contenu ” richmedia ” sur un téléphone, une télévision ou un ordinateur, il faut un navigateur. Colossal, ce marché est aujourd’hui largement dominé par RealNetworks. Mais l’éditeur pourrait subir le même sort que Netscape, bouté par Microsoft hors du marché du navigateur. En liant son lecteur multimédia à la prochaine version de son système d’exploitation pour grand public, Windows Millenium Edition, l’éditeur adopte la même stratégie : gratuit, le logiciel installé d’office sur les postes clients pourrait bien convaincre les éditeurs de contenu d’adopter son serveur de vidéo et, par conséquent, ses technologies… propriétaires et payantes.
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