Si GoPro est financièrement bousculée, cela n’empêche pas l’entreprise reine des caméra d’action de continuer à avancer et d’annoncer Fusion sa première solution pour réalité virtuelle (VR) en une seule caméra qui sera disponible pour les pros à la fin de l’année 2017. Pour produire des vidéo VR, GoPro proposait jusqu’ici Odyssee, un système qui agrège 16 caméras GoPro Hero 4/5 classiques adossée à une solution logicielle de collage (stitching) des différents flux. Si Odyssée permet d’obtenir des flux de très grande qualité, la solution est lourde et onéreuse.
Fusion est une « simple » caméra équipée d’une optique de type « dôme » épaulée par un seul et unique capteur capable d’enregistrer en 5,2K. GoPro ne s’est pas étendue sur la définition totale de son nouveau jouet – il existe plusieurs définitions verticales pour la 5,2K – mais il est possible qu’on ait droit à du 5280 x 2160, une forme de 4K élargie (la 4K UHD affiche 3840 x 2160 points, la 5,2K offre donc 1440 points de plus en largeur).
Projet pilote
Fusion n’est pas un produit classique : il s’agit d’un « programme pilote de test » qui devrait être commercialisé « […] d’ici la fin 2017 de façon limitée. » dixit le communiqué de presse. Ni prix, ni informations techniques n’ont filtrés. En clair : Fusion est une caméra qui sera destinée, au moins dans un premier temps, aux professionnels pour qui le prix n’est la première des caractéristiques fondamentales – un peu à la manière des première Google Glass réservées aux développeurs.
Petit détail intéressant : Fusion est compatible avec « un grand nombre » d’accessoires Gopro, ce qui est plutôt une bonne nouvelle, compte tenu du large parc disponible – et de son statut de standard de facto.
Définition insuffisante
Toute annonce de produit GoPro est accompagnée d’un « teasing » vidéo qui est censé faire saliver et Fusion ne fait pas exception (voir vidéo ci-dessus). Le hic pour la marque c’est que ce clip n’est pas très convainquant : si les 1440 points supplémentaires apportent un petit gain de définition par rapport à une caméra 4K VR classique – Nikon KeyMission 360, Kodak 360 4K VR – la définition reste insuffisante en 2017. Pourquoi ? Tout simplement parce les caméras d’action, smartphones, appareils photo et téléviseurs glissent gentiment vers la 4K et notre œil commence à s’habituer à un niveau de détail que la définition de Fusion ne peut atteindre. En effet, la définition de 5,2K couvre un champ angulaire tel que la définition de l’image visionnée est largement inférieure à un flux qui serait produit par une GoPro « normale » tournant en 4K. On peut certes tourner la tête, mais la qualité d’image déçoit.
Un ingénieur de GoPro nous avait confié l’an dernier que la marque se savait « en retard » sur la 360/VR, un retard imputable au développement de Karma, le drone (chahuté) de GoPro. Mais à l’instar de la télé et vidéo 3D, portée au nue par l’industrie puis abandonnée comme une malpropre, il est possible que la VR subisse le même revers dans les mois/années qui viennent tant le vent semble tourner.
GoPro semble à cœur de vouloir donner tort aux Cassandre dans notre genre et tente tout de même l’expérience Fusion, une caméra qui tiendra au moins une promesse : la fin des cadrages ratés. Nous vous reparlerons d’elle à sa sortie en fin d’année.
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