Google monte en puissance en France. Son CEO Sundar Pichai se trouve actuellement à Versailles, comme 139 autres dirigeants de grands groupes étrangers ayant répondu présents à l’invitation du président français pour participer au sommet « Choose France ». Il n’est pas venu les mains vides. En geste de soutien à Emmanuel Macron, il est en train de détailler un plan d’investissement dans notre pays lors d’un entretien en tête à tête avec le président.
Formation et recherche
Le premier chantier concerne quatre « Ateliers Numériques de Google » qui seront implantés en régions et où seront formés au numérique 100 000 Français par an. Ils seront animés par des acteurs locaux et ouverts à tous : demandeurs d’emploi, étudiants, PME ou encore enfants qui voudraient s’initier au code. Google fait de la Bretagne sa « région pilote » et Rennes accueillera ainsi le premier atelier.
Le deuxième consiste à créer à Paris un centre de recherche fondamentale sur l’intelligence artificielle. Il sera focalisé sur l’apprentissage automatique, le langage naturel et la vision par ordinateur dans les domaines de la santé, des sciences, de l’Art ou encore de l’environnement. Une décision qui sonne comme une réponse au centre de recherche de Facebook à Paris, dont les effectifs vont doubler. C’est en tous cas une excellente nouvelle pour la communauté scientifique française et les étudiants en intelligence artificielle qui en profiteront via des partenariats.
Dernier volet de ce plan d’action, le siège de Google à Paris augmenter ses effectifs de 50 % et atteindre à terme un millier de salariés, ce qui nécessitera d’agrandir les locaux et d’occuper une surface de 21 000 mètres carrés.
Une question d’image pour Google
« Nous sommes ravis de contribuer à faire de la France un champion du numérique. Les différentes réalisations du pays dans les domaines de la science, de l’art ou encore dans le domaine académique, en font un lieu idéal pour la création d’un centre de recherche fondamentale sur l’Intelligence Artificielle », souligne Sundar Pichai dans un communiqué de presse.
La question est maintenant de savoir pourquoi Google fait tout cela. Lors des vœux de l’Arcep la semaine dernière, le commissaire européen Pierre Moscovici annonçait vouloir s’attaquer à la fiscalité des GAFA en Europe. Ces investissements sont-ils destinés a faire contre-feu aux nombreuses polémiques dont il est l’objet ? Outre l’accusation d’optimisation fiscale, Google est l’objet de plusieurs enquêtes pour abus de position dominante et a déjà été sanctionné à ce sujet, notamment concernant son comparateur de prix Google Shopping. Le dossier Android attend aussi d’être soldé pour les mêmes raisons. Il a enfin été reproché à Google comme à Facebook ne pas lutter assez contre les fake news et les contenus haineux. On le voit, les griefs ne manquent pas à l’égard de Google, qui profite peut-être de cette montée en puissance en France pour redorer son blason.
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