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Fujifilm X-S20 : l’hybride APS-C qui veut séduire les vloggeurs et nostalgiques de l’ergonomie reflex

Moins cher que les X-T5 et autres X-H2/X-H2S, le X-S20 est un appareil photo hybride à capteur APS-C qui mise sur son ergonomie de reflex pour séduire au-delà de son cercle d’utilisateurs classiques. Doué en vidéo, il cible aussi les vloggeurs qui pourront être attirés par sa vidéo 6K.

Fujifilm étoffe sa cinquième génération d’appareils photos hybrides à capteur APS-C avec le X-S20. Deux ans et demi après le lancement du premier modèle du genre, le X-S10, Fujifilm reprend sa démarche initiale : recycler ses briques technologiques (capteur, processeur d’image, algorithmes, etc.) pour concevoir un boîtier qui lui permette d’adresser une cible différente de ses habitués. C’est-à-dire tous ceux qui n’utilisent pas ses boîtiers expressément pour des raisons de prise en main.

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Le constructeur a en effet assis sa réputation sur des commandes « à l’ancienne » – d’abord avec son X100, puis le premier X-Pro 1 et les XT – notamment des molettes mécaniques et autres bagues. Une ergonomie très différente des reflex et leurs traditionnels modes P/A/S/M. Qui a de quoi rebuter ceux qui ont manipulé pendant des années leur reflex Canon, Nikon, Pentax ou autre. Et qui ne souhaitent pas perdre du temps à se réhabituer à une nouvelle façon de manipuler leur boîtier.

Vieux capteur, nouveau processeur

X-Trans 4

Placé en bas de l’échelle des hybrides de 5e génération, le X-S20 est un pot-pourri technologique : si son processeur d’image est le tout dernier X-Processor 5 qui anime les appareils les plus récents (et plus haut de gamme), son capteur est celui de son aïeul le X-S10 (X-Trans CMOS 4). Arrivé avec le X-T3, le capteur APS-C 26 Mpix a fait ses preuves, même s’il n’a pas la super définition des X-H2. Mais surtout, ce « vieux » capteur peut potentiellement monter un cran au-dessus en matière de qualité d’image grâce au processeur.

Car plus le processeur d’image des appareils photo (et des smartphones) est puissant, puis on peut lui demander d’exécuter des algorithmes complexes et performants. Qu’il s’agisse de meilleurs algos de correction des aberrations chromatiques, de gestion du bruit numérique, etc. Tout gain de puissance se traduit nécessairement par des améliorations, plus ou moins perceptibles – en matière de bruit numérique, les écarts peuvent être importants. Voilà pourquoi, au même rang que l’optique et le capteur, le processeur d’image est le troisième pilier fondamental de la qualité d’image. Et notamment chez Fujifilm puisque les rendus « pellicules » dépendent grandement du processeur – la présence du X-Processor 5 permet donc au X-S20 de disposer des tout derniers rendus, comme l’Eterna Bleach Bypass en plus des traditionnels Velvia, Astia, Across, etc.

 

Outre cette amélioration (théorique) de la qualité des photos, le X-S20 va aussi profiter de la grande puissance du X-Processor 5 pour proposer un autofocus largement plus performant que par le passé. Profitant de nouveaux algorithmes de détection des sujets (entraînés à l’IA) et de prédiction de leurs mouvements, le X-S20 promet peu ou prou le même niveau de suivi que ses grands frères de la génération 5. Mais les vitesses en rafales sont plus modestes que le X-H2S, génération de capteur et segmentation marketing oblige. Comptez tout de même sur une rafale à 20 i/s avec une profondeur de mémoire tampon de 256 Jpeg ou 79 fichiers RAW compressés. Le passage à 30 i/s impose, lui, un recadrage de x1,25 qui pourra convenir aux photographes animaliers.

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Comme son aïeul le X-S10, le X-S20 représente le premier prix chez Fujifilm pour profiter de la stabilisation mécanique du capteur – les X-T30 et X-T30 II, plus anciens et plus bas dans la gamme, en sont dépourvus. Une stabilisation du capteur qui fait gagner jusqu’à 7 vitesses avec certaines optiques, qui réduit à peau de chagrin les images ratés pour cause de tremblote du photographe. Et qui est capitale en vidéo.

Endurance doublée, vloggeurs en cible privilégiée

Un des points forts de cette nouvelle génération de boîtier par rapport au X-S10 est le doublement de l’endurance de la batterie. Ici, le X-S20 profite tout à la fois de la plus grande capacité de la NP-W235 par rapport à la NP-W126 de son aïeul que des progrès réalisés en matière de gravure du processeur d’image. Ce qui lui permet notamment d’atteindre les 800 photos en mode « éco ». Mais surtout lui donne suffisamment de jus pour tenir le coup en vidéo.

Et dans ce mode, il est loin d’être manchot. Avec en qualité maximale un mode 6,2K30p au ratio 3/2, l’appareil offre une alternative intéressante à la très imposante 8K (qui requiert de grosses de ressources pour le montage). À ce mode très haute qualité – où toute la surface du capteur est utilisée – l’utilisateur a aussi droit à différents modes 4K (DCI 17/9e, classique 16/9e) ou encore des modes hautes vitesses (4K120, FHD240p).

Avec son écran sur rotule, le X-S20 peut donc adresser le marché (très) porteur des vloggeurs, qui apprécieront les 120 minutes de tournage en 6,2K avec une charge de batterie. Ainsi que la présence des fonctions LOG pour l’étalonnage, les deux prises jack 3,5 mm pour les microphone et casque, l’USB-C 3.2 pour la recharge et la prise Micro HDMI pour la sortie vidéo (compatible avec les enregistreurs externes, of course). Tout y est donc pour les vidéastes. Tout, sauf les accessoires à connexion numérique : si la griffe flash est bien là, elle n’est pas équipée de connecteurs similaires à la Multimedia Interface (MI) de Sony. Toutes les connexions audios sont donc analogiques, Fujifilm n’ayant toujours pas développé (ou adopté) de standard.

Nouvelle application mobile

Fujifilm Xapp

À ces connexions physiques, le X-S20 ajoute évidemment le Bluetooth ainsi que le Wi-Fi. En matière de connexion sans fil, le lancement de ce nouveau boîtier est l’occasion pour Fujifilm de lancer une nouvelle application pour smartphones. Appelée « FUJIFILM XApp » ou Xapp pour les intimes, cette nouvelle app est une remise à zéro par rapport à « FUJIFILKM camera remote », son application actuelle. Qui ne disparaît, puisque Xapp ne prend en charge que les boîtiers à partir de la 3e génération (X-Pro 3 et au-dessus). Si cette nouvelle application promet une meilleure connectivité, à savoir une plus grande stabilité et de meilleurs débits de transfert.

Outre le pilotage à 100% distant de toutes les fonctions de l’appareil, Xapp servira aussi, pour la première fois chez Fujifilm, de cendre de contrôle de l’appareil photo pour dupliquer des réglages entre plusieurs boîtiers similaires ou encore pousser les mises à jour du cloud vers le ou les appareils à flasher. Si on attend de voir le comportement de cette nouvelle app – la précédente était loin d’être exemplaire – il est bon de voir Fujifilm se bouger dans le domaine du contrôle distant de ses boîtiers. Et pertinent de faire le lancement pour un boîtier comme le X-S20, plutôt milieu de gamme (même si les GFX sont pris en charge !).

Un viseur un peu daté

Avec son grip assez prononcé, le X-S20 n’est pas un boîtier aussi compact que les X-T, mais c’est, rappelons-le, voulu par Fujifilm, qui cherche à séduire les anciens du reflex. Une population qui cherche des boîtiers avec plus d’aspérités – et poigne ! – que les amateurs de boîtiers compacts et/ou lisses. Cependant, avec ses 491 grammes boîtier nu (avec la batterie), le X-H20 est plutôt léger pour un boîtier à capteur APS-C stabilisé. Et moins onéreux que les autres appareils de 5e génération, il doit consentir à des limites technico-marketing pour ne pas marcher sur leurs platebandes.

Il dispose ainsi de moins de mémoire tampon que ses grands frères, et encaisse donc moins bien les longues rafales. Ou il fait l’impasse sur le second emplacement pour carte SD (UHS-II tout de même). Et avec son unique emplacement pour carte mémoire SD, le X-S20 ne permet pas la redondance ou le dépassement qu’autorisent les boîtiers plus haut de gamme, mais c’est clairement un détail. À notre avis, c’est surtout du côté du viseur qu’on peut trouver à redire, avec une dalle OLED de seulement 2,36 Mpix. Suffisant pour cadrer proprement, mais peut-être frustrant pour les photographes les plus aguerris qui seront tentés de jeter un œil dans celui des X-H2 (5,76 Mpix).

Le Fujifilm X-S20 sera disponible à la fin du mois de juin à 1399 euros boîtier nu. Un tarif raisonnable par rapport à la horde de boîtiers qui sortent à plus de 4 000 euros. Mais néanmoins en forte hausse par rapport au X-S10 de 2020 qui était lancé à l’époque à 999 euros !

Il sera aussi proposé en deux kits :

– Fujifilm X-S20 + XC 15-45 mm f/3.5-5.6 OIS PZ : 1 499 euros
– Fujifilm X-S20 + XF 18-55 mm f/2.8-4.0 R LM OIS : 1 799 euros

 

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