Apple n’a pas vu venir l’avènement de l’IA générative, dans laquelle la concurrence s’est engouffrée (parfois sans trop de recul). Plutôt que de se précipiter, le constructeur californien a voulu prendre son temps pour faire les choses à sa manière, et on devrait finalement en avoir un avant-goût le 10 juin, à l’occasion de la keynote de la WWDC.
La confidentialité au cœur des préoccupations d’Apple
De nombreuses fonctions carburant à l’IA pourraient être présentées pour iOS 18 et macOS 15 ; les plus simples seraient calculées par les appareils eux mêmes (iPhone, iPad, Mac), mais les plus compliquées nécessiteraient un traitement en ligne, effectué par les serveurs d’Apple.
Si la question de la confidentialité des données ne se pose pas quand il s’agit d’un traitement local, où les données restent dans l’appareil sans que personne d’autre que l’utilisateur puisse y avoir accès, c’est plus compliqué quand il s’agit de données dans le cloud. Or, on sait à quel point la protection des données est chère à Apple, y compris pour des raisons marketing.
D’après le site The Information, la firme à la pomme aurait adopté une « approche de l’informatique confidentielle » (« confidential-computing approach ») qui lui permettra de traiter les données liées à l’IA dans le nuage, tout en empêchant autant que possible les pirates d’accéder à ces données, « même en cas de violation des données ».
Les serveurs qui seront utilisés pour le traitement de ces fonctions fonctionneront avec des puces M2 Ultra et M4, le fameux « projet ACDC ». Tous les systèmes-sur-puce d’Apple intègrent une enclave sécurisée, dont la mission est de protéger les données sensibles en exécutant des opérations isolées du reste du système (par exemple la reconnaissance biométrique Face ID et Touch ID).
Les services cloud chiffrent les données uniquement quand elles sont stockées sur le disque. Mais elles doivent être déchiffrées en mémoire pour être traitées par le serveur. Pour les tâches IA, Apple aurait trouvé le moyen d’utiliser l’enclave sécurisée de ses serveurs pour traiter les données des utilisateurs de manière complètement privée. Une sorte de « boîte noire », qui empêchera le constructeur de fournir des données aux autorités qui en feraient la demande.
Le seul trou dans la raquette, c’est qu’un pirate ayant un accès physique au serveur — s’il se trouve dans le data center d’Apple — pourra tenter de siphonner des données, mais cela reste assez improbable. The Information ajoute qu’Apple planche sur cette initiative IA depuis au moins trois ans ! Avant donc le lancement de ChatGPT, en novembre 2022.
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Source : The Information