Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat chargé du Tourisme et de la Consommation, est parti en campagne contre les faux avis de consommateurs sur Internet. En janvier dernier, il avait chargé la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de mener une enquête sur ces pratiques, que nos confrères des Inrockuptibles avaient mises en évidence il y a peu, en mettant en lumière les entreprises qui vendent ce genre de services.
Depuis janvier, six enquêteurs ont été mobilisés sur ce dossier, et 132 investigations menées. Cent un sites ont été contrôlés, et 31 visites de sociétés réalisées. A l’occasion du bilan de la saison touristique 2011, le secrétaire d’Etat a indiqué que cinq procédures contentieuses ont déjà été engagées à l’encontre d’entreprises au motif « de pratiques commerciales trompeuses (…) passibles de deux ans d’emprisonnement et 187 500 euros d’amende ». Les entreprises visées ne sont pas nommées. Mais on connaît leur profil.
Davantage de pouvoir pour la DGCCRF
Il s’agit d’un « gestionnaire d’un site de ventes aux enchères de voyages dont les avis de “gagnants” étaient intégralement faux et rédigés par lui, d’un gestionnaire d’un site participatif à forte audience spécialisé dans le tourisme, dont les responsables ont rédigé de faux avis pour promouvoir leurs produits, d’un gestionnaire de sites marchands ayant usurpé l’identité d’une personne pour déclarer son site, et ayant également rédigé de faux avis en utilisant cette identité, d’un gestionnaire d’un site comparateur dans le domaine du tourisme, qui a recouru massivement à des stagiaires pour publier des faux avis de consommateurs sur son site, d’un gestionnaire de site d’e‐reputation ».
Frédéric Lefebvre a expliqué que des rappels à la réglementation allaient aussi être émis. Il estime qu’il n’est pas possible de quantifier les faux avis sur Internet, mais précise dans le dossier de presse que tous les secteurs sont touchés, « le tourisme, mais également tous les autres secteurs de la consommation courante : l’électroménager, la téléphonie, les biens high-tech, les biens d’équipement de la maison, l’automobile, les services, etc. »
Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement veut donner davantage de poids à la DGCCRF. Le projet de loi, « renforçant les droits, la protection et l’information en faveur des consommateurs », qui sera examiné à la fin de ce mois à l’Assemblée, vise à renforcer le pouvoir d’injonction des agents « et ils pourront dorénavant sanctionner le non respect de ces injonctions afin de faire cesser plus rapidement les préjudices subis par les consommateurs ». Le secrétaire d’Etat à la Consommation veut aussi renforcer la pédagogie, auprès des consommateurs et des professionnels.
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