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En conflit avec la presse et le fisc, Google ne compte pas céder

Face à l’enquête fiscale en cours, le géant du Web insiste sur le caractère légal de son organisation. Face aux éditeurs de presse, il est favorable à l’intervention d’un médiateur, sans pour autant céder sur le fond.

Google vit actuellement des moments difficiles en France. Le géant du Web doit gérer deux conflits majeurs en même temps, l’un avec l’administration fiscale, l’autre avec les éditeurs de presse. S’il se dit enclin à vouloir collaborer ou négocier, sur le fond il ne veut rien céder, comme il l’a montré à l’occasion du colloque NPA Conseil – Le Figaro, qui se tient aujourd’hui, 6 novembre 2012, à Paris.

A propos du dossier fiscal, Alexandra Laferrière, directrice des relations institutionnelles de Google France, souligne que le siège européen du groupe américain Google situé en Irlande n’est pas « qu’une boîte aux lettres » et explique que « la structure organisationnelle fait que les activités commerciales sont basées à Dublin ». Par ailleurs, elle estime que « la contribution de Google (à la France) ne se fait pas qu’à l’aune de l’assiette fiscale », et que le groupe « investit massivement » en France.

Google se montre en bienfaiteur

Ainsi, la firme de Mountain View aurait déjà investi 150 millions d’euros sur le territoire français. « Il y a une contribution à l’écosystème français, via un soutien aux PME et aux start-up, et aussi via l’institut culturel », précise-t-elle. Sur cette dernière remarque, elle a été taclée par Pierre Louette, directeur général adjoint de France Télécom et président de la Fédération française des télécoms (FFT), qui intervenait à la même table-ronde que la responsable de Google. Citant le poète latin Virgile, il a rétorqué : « Il faut se méfier de ceux qui nous apportent des cadeaux ».

Sur le conflit avec la presse, Alexandra Laferrière précise que Google est favorable à l’intervention d’un médiateur, comme l’a proposé la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem. « Nous sommes favorables à toute personne qui pourrait aider au dialogue entre nous et les éditeurs », explique-t-elle. Toutefois, sur le fond, le groupe américain ne bouge pas d’un iota et refuse la revendication des éditeurs de presse français qui veulent lui faire payer des « droits voisins » du droit d’auteur.

La création éventuelle d’une loi sur le sujet, comme l’a évoqué François Hollande, ne plaît pas non plus à Google. « Nous avons toujours dit que nous ne sommes pas favorables à la création de ce genre de loi, qui serait néfaste pour les internautes et les éditeurs eux-mêmes. Nous renvoyons vers les éditeurs un trafic substantiel, nous sommes importateurs de trafic », a encore rappelé Mme Laferrière.

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Gilbert Kallenborn, avec AFP