En Europe, neuf utilisateurs de téléphones mobiles sur dix profitent de leurs points de fidélité ou de l’expiration de leur forfait pour changer d’appareil, selon les derniers chiffres de Canalys, une société d’études de marché. En fin d’engagement, il peut être judicieux de changer de fournisseur, afin de profiter des tarifs attractifs consentis aux nouveaux clients (tout en gardant son numéro de téléphone).
Acheter, d’accord, mais acheter quoi ? Quel mobile choisir et pour quel usage ? Si téléphoner demeure évidemment en tête des motivations, cet usage, à lui seul, suscite peu d’intérêt tant il est banalisé. Choisir un mobile juste pour téléphoner, c’est un peu comme choisir un PC juste pour faire du traitement de texte.
La liste des nouveaux bénéfices que l’on peut aujourd’hui tirer d’un mobile est longue. Les activités ayant le vent en poupe comprennent l’accès aux réseaux sociaux, avec Facebook, MySpace et Twitter, ainsi que la messagerie instantanée, MSN en tête. En somme, tout ce qui permet de garder le contact avec ses proches et ses amis. Il y a aussi le pur divertissement. L’institut Nielsen affirme ainsi que plus de la moitié des utilisateurs d’Internet sur mobile l’utilisent pour se divertir, et près de 40 % pour son côté pratique : YouTube, la recherche Google et Google Maps sont très prisés. Toutes ces activités justifient le choix d’un mobile adapté, ce qui n’est pas facile, compte tenu de la diversité et du nombre de modèles proposés. Ce guide a été conçu pour vous aider à y voir plus clair et à choisir le mobile qui vous ressemble.
1 – C’est seulement pour téléphoner
A ajouter sans cesse des fonctions aux téléphones mobiles, on en oublierait leur vocation première : téléphoner ! Or, nous sommes encore très nombreux à ne pas en demander plus à notre mobile. Si vous appartenez à cette catégorie, allez à l’essentiel : un clavier quelconque (vos numéros sont saisis une seule fois dans le répertoire) un écran de taille moyenne, par exemple de deux pouces, et des menus simples sont tout ce qu’il vous faut.
Dans cette catégorie, optez pour des marques comme Nokia ou Samsung, dont les appareils sont à la fois économiques, du moins pour les modèles les plus basiques, et faciles à utiliser. S’agissant des spécifications, inutile de viser haut : pas de Wi-Fi ni de GPS, encore moins de 3G+. Même si vous allez au plus simple, vous constaterez que tous les mobiles sont équipés, au minimum, d’une liaison de données en GPRS ou Edge. Peu importe, vous ne vous en servirez pas.
2 – J’utilise surtout les SMS
Il faudra choisir votre mobile en fonction du confort de saisie avant tout, les autres caractéristiques pouvant être équivalentes à celles décrites au point précédent. Bien sûr, tous les téléphones sont au moins équipés d’un « pseudo » clavier numérique, à raison de trois ou quatre lettres par touche. La solution idéale consiste à les tester, ce qui est malheureusement impossible si vous ne travaillez pas à Micro Hebdo : en boutique, les appareils sont factices ou démunis de batterie.
Fiez-vous à votre entourage : empruntez un téléphone de la même marque, et à peu près de la même catégorie que celui que vous convoitez, et écrivez dans un SMS le mot « monde ». Ce mot utilise trois fois de suite la touche 6 et deux fois de suite la touche 3. Or, avant d’appuyer une seconde fois sur la même touche, vous devez attendre que le téléphone valide la lettre correspondant à votre premier appui (hors mode T9). En faisant ce test, vous serez vite fixé et pourrez, sans trop de risques de vous tromper, étendre vos conclusions à la gamme entière. Plus radical, vous pouvez aussi opter pour un mobile avec un vrai clavier : les constructeurs en proposent maintenant au grand public, notamment LG et Samsung.
3 – Il remplace mon baladeur
La quasi-totalité des mobiles sont aussi des baladeurs multimédias. Votre mobile peut donc faire office de baladeur, sauf pour le sport ou si vous craignez de l’abîmer, auquel cas il vaut mieux vous en tenir à un baladeur ultraléger que vous agraferez à un vêtement. La qualité du son est aussi bonne, mais il faut veiller à contrôler quelques points. En particulier, vérifiez que la prise casque est standard : un jack 3,5 mm et non un connecteur exotique (attention à HTC, Samsung et Sony Ericsson), à moins qu’un adaptateur soit livré. Veillez aussi à la quantité de mémoire : l’appareil doit accepter qu’on puisse y glisser une carte mémoire pour contenir vos fichiers audio et vidéo. Notez qu’une carte de 8 Go vaut à peine plus de 20 euros. Sur l’appareil lui-même, vous pourrez parfois trouver des touches spéciales (lecture, stop, avance rapide…) bien pratiques en usage baladeur.
Sony Ericsson et Nokia se sont fait une spécialité de ce genre de mobiles avec les séries Walkman et XpressMusic, mais la plupart des autres marques offrent aussi dans leur gamme quelques téléphones doués pour cet usage. Pour la vidéo, c’est plus compliqué : la taille de l’écran et la vitesse du processeur conditionnent le rendu des images. Il vaut mieux, alors, cibler le haut de gamme, forcément plus cher.
4 – Je prends des photos
Comme nous le soulignions dans un récent comparatif dédié aux photophones (voir Micro Hebdo n° 571), le plus doué des téléphones mobiles n’arrive malheureusement pas à la cheville d’un appareil photo compact. Pour autant, certains mobiles ne saboteront pas vos prises de vue. Il faudra porter votre choix sur un capteur de cinq mégapixels ou plus, et ne pas vous laisser bluffer par l’amplitude du zoom, celui-ci étant le plus souvent électronique et source de distorsion, donc inutilisable. Sauf à ne photographier que des natures mortes, assurerez-vous aussi que le temps de mise au point n’est pas trop long : pas plus d’une demi-seconde (reportez-vous au comparatif cité plus haut).
5 – J’aime bien jouer
Sur tous les mobiles du commerce, même les plus simples, on peut s’adonner aux jeux. Cependant, plus le mobile sera basique, plus le jeu sera rudimentaire : effets visuels limités, décors désertiques, règles de jeu minimalistes. C’est ainsi que Tetris et autres casse-briques tiennent toujours le haut du pavé.
De façon générale, les éditeurs de jeux pour mobiles, c’est compréhensible, ciblent les appareils les mieux équipés en termes de processeur, d’écran et de système d’exploitation.
Les mobiles d’entrée de gamme Nokia, Samsung ou Sony Ericsson sont toujours équipés de plusieurs jeux, et il est possible d’en ajouter pour quelques euros seulement.
Des jeux beaucoup plus avancés sont disponibles sur l’iPhone. Dans tous les cas, le confort du clavier est un point à sur veiller (sauf sur l’iPhone !) pour jouer dans de bonnes conditions.
6 – Je suis toujours en ligne sur MSN ou Facebook
La messagerie instantanée exige d’un téléphone les mêmes qualités que le SMS, c’est-à-dire principalement un clavier pratique à utiliser, voire un clavier azerty complet, auquel il convient d’ajouter un écran suffisamment grand pour suivre une conversation, afficher les images de ses contacts ou des liens qu’ils publient.
Les modèles à écran tactile, comme ceux de LG, de Samsung et, depuis peu, de Nokia, ainsi que ceux fonctionnant avec Windows Mobile, se prêtent bien à ce type d’activité, car ils offrent tous un clavier virtuel complet et un grand écran. On peut toujours se rabattre sur un téléphone plus classique, à simple clavier de numérotation, mais uniquement pour un usage occasionnel.
Attention aux claviers à membrane sans aucune touche saillante, sur lesquels on n’est jamais certain d’avoir appuyé, ainsi qu’aux claviers à touches minuscules activables uniquement avec l’ongle. C’est pénible à la longue ! Côté réseau, une liaison Edge suffit pour ce genre d’usage.
7 – Je veux pouvoir surfer
Plus exigeante que le chat, la navigation sur le Web requiert cette fois une liaison rapide, que ce soit la 3G ou la 3G+. Vous en aurez besoin dès que vous sortirez du monde très limité des pages Wap adaptées spécialement pour les mobiles et au contenu relativement pauvre.
Les navigateurs des téléphones modernes, comme Internet Explorer, Opera Mobile ou Safari, ainsi que ceux utilisés par BlackBerry, Nokia ou Sony Ericsson, savent tous afficher des pages Web normales, quitte à zoomer ensuite pour rendre les contenus lisibles. La définition minimale d’écran à rechercher est de 240 x 320 pixels, pour une diagonale d’au moins 2,5 pouces. Un clavier complet n’est pas réellement indispensable si vous surfez de lien en lien. Il le devient dès lors que vous utilisez un moteur de recherche ou devez vous identifier sur un site.
De ce point de vue, les tactiles offrent un bon compromis entre encombrement total, taille d’écran et clavier, ce dernier étant alors virtuel mais néanmoins complet.
8 – Je veux m’en servir comme GPS
Si les téléphones équipés d’une puce GPS sont de plus en plus nombreux, rares sont ceux qui vous guident. Pour une raison simple : le guidage, qui consiste à vous annoncer des directives tout au long de votre parcours, dépend d’un logiciel ou d’un abonnement qui n’est que très rarement fourni avec le téléphone.
Si vous pouvez vous satisfaire de la seule localisation sur une carte et du calcul d’itinéraires, qui suffisent en pratique pour ne pas se perdre, vous vous tournerez sans hésiter vers Google Maps, un logiciel gratuit qu’il est possible d’installer sur de très nombreux mobiles. Ce logiciel tirera parti de la puce GPS de l’appareil, mais il lui faudra télécharger au fur et à mesure la cartographie, ce qui signifie que vous aurez besoin d’une liaison de données. Si vous ne voulez pas passer votre temps à attendre que la carte s’affiche, choisissez une liaison 3G au minimum.
9 – Je préfère un écran tactile
Clavier ou écran tactile ? La question se pose à un moment ou à un autre lorsqu’on choisit son téléphone. Précisons-la : clavier complet ou tactile ? Car le clavier numérique traditionnel est à réserver, comme on l’a vu précédemment, aux usages les plus simples.
La saisie au doigt sur un clavier virtuel demande plus de précision, car les touches sont assez petites. Par ailleurs, il existe deux touchers différents : le tactile et le sensitif. Dans le premier cas, il faut appuyer, même très légèrement, pour les écrans les mieux conçus, alors que dans le second, un contact suffit. Typiquement, l’iPhone incarne la formule sensitive tandis que les appareils Windows Mobile sont tactiles. En pratique, le sensitif est plus sûr que le tactile, sauf à utiliser ce dernier avec un stylet, ce qui constitue une contrainte supplémentaire.
10 – Dois-je adopter le Wi-Fi ou pas ?
Faut-il privilégier un appareil Wi-Fi lors de son choix ? Tous les mobiles n’offrent pas cette technologie sans fil qui permet d’accéder à Internet via une box ADSL ou un point d’accès public sans utiliser la liaison de données de l’opérateur mobile.
Le principal intérêt est donc économique : inutile, avec le Wi-Fi, de souscrire un forfait de données pour surfer sur le Web ou recevoir son courrier. En revanche, si vous choisissez cette solution, sachez que vous serez dépendant de la proximité d’un point d’accès, ce qui signifie qu’en dehors de chez vous, ou éventuellement de votre lieu de travail où il est souvent possible de bénéficier d’une connexion Wi-Fi, vous serez coupé du réseau. Par ailleurs, le Wi-Fi est en général réservé aux mobiles de milieu et de haut de gamme.
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