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Des utilisations de plus en plus nombreuses et savantes pour la carte

A sa création, la carte à puce s’est orientée vers des fonctions de sécurité et d’authentification. Combinant mémoire et intelligence, elle élargit à présent son savoir-faire.

Conceptualisée par Roland Moreno, la carte à puce s’offre son premier brevet en avril 1978, déposé par Michel Ugon, expert sécurité chez Bull. Dès le départ, les principales applications évoluent vers la sécurité et l’authentification. Idée phare : déporter sur la carte une partie de l’intelligence qui se trouvait traditionnellement dans le serveur pour d’autres types de cartes, notamment la carte à piste magnétique, la carte à mémoire simple ou la carte embossée. La carte à puce combine donc sur un seul support une mémoire et une ” intelligence ” protégeant cette mémoire en contrôlant systématiquement ses entrées (écriture sur la carte) et ses sorties (lecture de la carte).
Aujourd’hui, c’est toujours la sécurité et l’authentification – fonctions essentielles lorsqu’elles sont associées au paiement ou au contrôle d’accès – qui constituent le point fort de la carte. S’y est ajoutée une capacité de mémoire croissante au cours du temps. Elle s’est ainsi vue transformée en fichier personnel portable – pour des applications médicales, par exemple -, ou associée à d’autres fonctions, tel un agenda. En effet, “la mémoire et les performances des cartes doublent tous les dix-huit mois, selon la loi de Moore”, rappelle Jean-Pierre Gloton, cofondateur de Gemplus. Alors que les premières cartes à puce avaient 3 Ko de ROM, elles affichent couramment aujourd’hui 32 ou 64 Ko.
La carte comprend des zones aménageables pour accueillir les futures applications. “La société qui développe l’application transmet au constructeur le “mapping” de la carte, explique René Bley, directeur de l’activité monétique du prestataire Sodifrance. Il s’agit des zones qui seront lisibles et inscriptibles, de celles qui seront seulement lisibles, et des zones protégées. Le constructeur livre les cartes en fonction du mapping.” Les cartes peuvent être livrées avec les applications préchargées, ou téléchargées au fur et à mesure des besoins. Pour simplifier le téléchargement, la carte peut être livrée avec le maximum d’applications chargées au moment de la personnalisation. Elles peuvent être activées ou désactivées par le réseau.

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Claire Rémy