Passer au contenu

Cybercriminalité: Cazeneuve veut «responsabiliser» les acteurs du Net

Pour lutter contre le cybermenances et le cyberterrorisme, le gouvernement prépare un « grand plan d’action » dont les détails devraient être dévoilés demain, mercredi 21 janvier.

Beaucoup d’intentions, mais encore peu de détails. Le discours tenu par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve à l’occasion du Forum international de la cybercriminalité (FIC 2015) aura laissé la plupart des participants sur leur faim. Pour lutter contre les cybermenaces et les cyberterrorisme, l’homme politique a annoncé un « grand plan d’action » en « six axes », mais avec peu de détails. Et c’est normal: le vrai discours en la matière sera prononcé demain, 21 janvier, à l’Elysée par Manuel Valls, à la sortie du conseil des ministres. Les paroles de Bernard Cazeneuve représentaient en quelque sorte une mise en bouche.

Alors que peut-on dire à ce stade de ce grand plan d’action? L’une des mesures annoncées est de créer un « appareil statistique adapté », afin de disposer en permanence d’une « vision claire » des menaces. La collecte sera réalisé par un « service statistique ministériel » mise en place à cette occasion. L’idée de cet observatoire n’est pas vraiment nouvelle, mais elle a l’avantage d’être encore relativement concrète par rapport aux autres mesures, beaucoup plus vagues. Ainsi, il s’agit de « renforcer les capacités d’analyse » des forces de l’ordre avec à la clé une meilleure veille de l’Internet par les services de renseignement, de « sensibiliser le public » face aux cybermenaces, d’« aider la recherche et le développement » en cybersécurité pour assurer la souveraineté nationale et européenne en la matière, de « renforcer le système d’information du ministère » et de « promouvoir l’action internationale » en collaborant avec des partenaires étrangers.

Cinq minutes pour supprimer un contenu illégal

Ce « grand plan en six axes » se trouve complété par deux idées fixes, martelées tout au long de la matinée. La première est la « responsabilisation des acteurs de l’Internet », présentée comme une condition sine qua non dans la lutte contre les cybermenaces et le cyberterrorisme. « Ils ont un rôle à jouer de régulation, d’observation et de vigilance », souligne le ministre. Google, Twitter, Facebook, Dailymotion et les autres seront donc priés de mettre un peu plus d’entrain dans la censure du Net et de supprimer les contenus illégaux plus rapidement. Bernard Cazeneuve se félicite à ce titre des « contacts privilégiés » noués récemment avec ces entreprises pour supprimer les vidéos de propagande liées aux attaques terroristes. Le délai de traitement des demandes a pu, ainsi, être réduit à « cinq minutes ».

La seconde idée fixe est le fichier européen des données personnelles PNR (Passenger Name Record), un Big Brother qui permettrait de suivre à la trace les passagers aériens dans le but de détecteur les comportements suspects. Présenté en 2013 par la Commission européenne, ce projet a été retoqué par le Parlement européen, y voyant un risque pour les libertés individuelles. Ce principe de surveillance refait maintenant surface, suite aux attentats à Paris. « Il nous faut cet outil pour établir la traçabilité du parcours des terroristes qui empruntent nos aéroports », explique le ministre de l’Intérieur, qui souhaite qu’une nouvelle négociation se mette en place rapidement.

Lire aussi:

Selon l’ANSSI, les hackers djihadistes sont « de faible niveau », le 20/01/2014

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Gilbert Kallenborn, au Forum international de la cybercriminalité à Lille