Comment ferait la NASA si elle devait, avec des années d’avance sur le calendrier, annoncer la perte de contact avec Voyager 2 ? Pendant quelques jours, fin juillet, l’équipe en charge de la communication avec la sonde y a lourdement réfléchi. À la suite d’une erreur d’indication, la sonde interstellaire située à près de 20 milliards de kilomètres de la Terre a commencé à faire dévier son antenne, une opération qui aurait coûté la perte totale de la liaison si la NASA n’avait pas réalisé une émission de détresse.
« C’était horrible. C’était un moment de panique, car nous étions à 2 degrés du point, ce qui était substantiel », a commenté Suzanne Dodd, la chef de projet de la mission Voyager, dans une interview avec Wired. Le 21 juillet, la transmission de la commande dite « de routine » fut envoyée dans sa « mauvaise version », expliquait-elle, et l’équipe s’en est aperçue en perdant la connexion avec Voyager 2 les jours suivants. À la distance qui sépare l’astre de la planète Terre, il faut compter 37 heures pour qu’une communication puisse faire l’aller-retour.
C’est entre le 2 et le 3 août que les ingénieurs ont retenu leur souffle. Leur plan de détresse : envoyer un signal surpuissant depuis une base située à Canberra en Australie, l’une des principales stations de communication faisant partie du Deep Space Network, située dans l’hémisphère sud, et qui permet d’atteindre Voyager 2 en vue de sa trajectoire. Aux alentours de 21h30 le 3 août, à l’heure du Pacifique, l’équipe de l’agence spatiale américaine a retrouvé le contact et évité le pire incident de son histoire après bientôt 46 ans à voyager dans l’espace lointain.
L’itinéraire et l’importance de Voyager 2
Dans son itinérance, Voyager 2 a notamment connu trois temps forts : le survol de Neptune et de Uranus (un événement possible tous les 176 ans en vue de leur trajectoire) ainsi que le franchissement de l’héliopause, qui sépare les vents solaires et les vents interstellaires. La période de deux semaines sans données n’aura pas de conséquences, mais forme tout de même le plus long silence radio de l’histoire de la sonde. Voyager 1, de son côté, n’a pas connu de problème, elle qui se trouve un peu plus loin encore que Voyager 2.
Pour situer les deux satellites, il faut déjà raisonner en heures-lumières. Si l’on se penche sur les données de la NASA, sur sa page du statut des missions Voyager, on peut suivre en temps réel leur distance de la Terre. Les données sont en miles, et rapportées en kilomètres cela donne près de 24 milliards de kilomètres pour Voyager 1, soit 22,14 heures-lumière, et 19,9 milliards de kilomètres pour Voyager 2, soit 18,29 heures-lumière. À ces distances, toutes leurs observations sont de grandes premières pour l’humanité, alors qu’aucun autre astre ne s’est rendu à un tel éloignement.
Malheureusement, il ne restera plus beaucoup d’années aux deux modules pour poursuivre leur exploration. Les batteries s’épuisent malgré les systèmes ultra-performants de génération d’électricité par un procédé thermoélectrique radio-isotopes (RTG) installé sur un mât de 3,7 mètres. Dans les plus de 800 kilos qui constituent la sonde, de nombreux équipements qui seront au fur et à mesure désactivés pour économiser encore un peu d’énergie et rallonger leur temps de contact. Déjà, les radiateurs de chaque équipement ont été désactivés. Prochains sur la liste : le détecteur d’ondes plasma, le détecteur de particules chargées ainsi que le magnétomètre.
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Source : Wired
Merci . J’ai craint au cours de juillet pour le spassionaute encours dans l’ISS. Et j’ai été soulagée par l’expédition de Euclide Cela n’a peut être pas de relation mais je crains beaucoup les négligences de la Russie de Mr Poutine. Quand il manipulé ses recherches diverses sur sur son territoire en considérant les réactions aux antipodes de la Terre .peut être n’y vois-je que du bleu.