Le réseau social le plus utilisé du monde a lancé, mardi 20 août, son outil « Activité en dehors de Facebook » -la traduction un peu longue de « Off-Facebook Activity ». Cette nouvelle fonction a pour objectif de permettre aux utilisateurs de contrôler leurs données récupérées par le groupe hors des limites de son réseau. Pour l’instant en phase de test, cette fonctionnalité n’est disponible qu’en Espagne, en Corée du Sud et en Irlande. Un lancement mondial est prévu dans les « prochains mois ».
« Consultez. Contrôlez. »
Dans son communiqué, l’entreprise de Mark Zuckerberg donne des explications : cette nouvelle option « vous permettra de voir un résumé des applications et sites web qui nous envoient des informations au sujet de votre activité, et d’effacer ces informations de votre compte si vous le souhaitez ».
Concrètement, vous pourrez consulter la liste des sites tiers clients de Facebook qui ont accès à vos données personnelles et décider qu’elles soient liées ou non à votre compte sur le réseau. Le bouton « Future Off-Facebook Activity » permettra de déconnecter votre activité Facebook de votre navigation sur des sites tiers -vous pourrez choisir lesquels- de manière définitive.
L’objectif est d’être totalement transparent sur comment les entreprises utilisent les informations des utilisateurs grâce aux outils professionnels du réseau mis à leur disposition (pixel Facebook ou Facebook Log par exemple). Et, l’option « Clear History » à propos de laquelle la firme avait déjà communiqué vous permettra d’effacer votre historique.
Un effort louable et nécessaire alors que l’entreprise de Mark Zuckerberg est sans cesse entachée de scandales sur la gestion des données personnelles. Le dernier datant du 14 août après de nouvelles révélations sur les pratiques d’écoute et de retranscription de certains usagers.
Anonymiser les données
« Nous utilisons en général ces données pour proposer de la publicité en rapport avec les produits ou les informations recherchées. Mais il nous semblait important d’apporter plus de transparence et de contrôle à nos utilisateurs sur ce type de données », a expliqué Stephanie Max, la chef de produit en charge du développement de la fonctionnalité, lors d’une conférence de presse en ligne.
Les informations récupérées par Facebook permettent de catégoriser les types de consommateurs, et ces « cibles » sont vendus à des annonceurs. Il s’agit de la position géographique, du type d’appareil utilisé pour se connecter, des marques favorites, du sport de prédilection, des médias consultés, des voyages effectués… bref, un ciblage ultra précis. Le rêve de tout publicitaire. Cette pratique était au cœur du scandale de Cambridge Analytica dévoilé en mars 2018 pendant l’élection présidentielle de Donald Trump en 2016.
« Un modèle unique dans l’industrie »
Si Facebook ne va pas abandonner cette précieuse récolte, l’usager aura au moins son mot à dire. Quand l’utilisateur le décidera, « nous [dissocierons] les données, mais nous [continuerons] de les recevoir, elles [seront] en revanche anonymisées. Cela nous permet de faire des statistiques sur les interactions publicitaires par exemple, mais sans savoir qui sont les personnes concernées », a précisé Stephanie Max.
Pour réaliser cela, Facebook a dû « changer une partie de [leur] architecture » afin de « d’avoir la possibilité de décorréler les données du compte ». L’entreprise vante volontiers cette « première dans l’industrie » d’un point de vue technique.
Alors que Mark Zuckerberg s’est longtemps fait le chantre de la liberté totale d’Internet, le fondateur du réseau au 2,4 milliards d’utilisateurs dans le monde prêche pour plus de régulation. Il défend même l’idée d’un RGPD à l’américaine.
Source : Facebook et AFP
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