Même Elon Musk le dit. « Cette mission comporte plus de risques que d’habitude », écrivait ce lundi 26 août au matin le patron de SpaceX, la société aérospatiale qui s’apprête à lancer la sortie spatiale Polaris Dawn en direct.
Trois ans après la première mission financée par le secteur privé, pour envoyer dans l’espace des civils, une nouvelle étape sera atteinte dans quelques heures avec la première sortie dans l’espace pour le tourisme spatial. Mais pour que celle-ci soit menée à bien, toutes les précautions seront prises.
« Si des inquiétudes surviennent, le lancement sera reporté jusqu’à ce que ces inquiétudes soient résolues », a prévenu Elon Musk. En jeu : une mission qui ne ressemble à aucune autre, et qui passera par une étape où deux astronautes non professionnels sortiront de la capsule.
La première sortie extravéhiculaire de SpaceX
À l’heure où Boeing n’arrive pas à faire rentrer des astronautes de la Station spatiale internationale (ISS) sur Terre, voilà que SpaceX s’apprête à envoyer à plus de 1 400 kilomètres d’altitude des humains, non professionnels, pour leur faire vivre la plus prestigieuse des expériences de l’univers du spatial.
Ils sortiront de leur capsule et pourront voir la Terre dans sa globalité, en flottant dans le vide. Un programme qui prendra cinq jours, et qui sera réalisé avec un lanceur Falcon 9 et une capsule Dragon.
Une nouvelle fois, c’est le milliardaire américain Jared Isaacman qui financera la mission et embarquera à bord, comme il l’avait fait avec Inspiration4 il y a trois ans. À ce moment, SpaceX n’avait encore jamais lancé de civils dans l’espace. Il s’agissait de la quatrième mission habitée de la capsule Dragon.
« Il y a toujours un calcul de risque », accordait Jared Isaacman dans une interview avant de se rendre en Floride pour rejoindre SpaceX. « Mais l’objectif principal est de savoir ce que nous pourrons en tirer. Et sur ce point, nous avons des choses plutôt intéressantes », ajoutait-il.
Altitude critique
Pour SpaceX, cette mission sera une première, car jamais la société n’avait envoyé des astronautes à une aussi haute altitude. À 1 400 kilomètres au-dessus de la Terre, l’équipage de Polaris Dawn sera situé 1 000 kilomètres plus haut que la Station spatiale internationale.
Ce sera aussi la première fois que sa capsule Dragon ouvrira sa trappe dans l’espace, et non pas amarrée à l’ISS. Dans l’histoire, il faut remonter à Apollo 17 en 1972, pour retrouver des astronautes qui dépassaient cette altitude.
Le risque, à un tel niveau, est l’exposition très forte aux radiations du soleil. Mais ce n’est pas tout. En allant aussi haut, l’équipage s’exposera à un risque de collision de petites roches spatiales, ainsi que des débris spatiaux.
Polaris Mission key points pic.twitter.com/Jm4St4v6BV
— Elon Musk (@elonmusk) August 26, 2024
Elon Musk a confirmé que l’équipage et les équipes techniques étaient prêts pour un lancement dans moins de 24 heures. Le départ de Polaris Dawn, depuis son pas de tir en Floride, est donc prévu pour ce mardi 27 août, avec une potentielle sortie extravéhiculaire au bout du troisième jour de la mission.
À ce moment-là, Dragon aura déjà perdu de l’altitude, et les astronautes devraient sortir de la capsule lorsque celle-ci se trouvera autour de 700 kilomètres. Une altitude qui ne change en rien les conditions extrêmes auxquelles ils s’exposeront. Un enjeu pour SpaceX qui compte étudier l’exposition aux radiations notamment.
Pour ne pas mettre l’équipage à risque, SpaceX leur a fourni une nouvelle combinaison, qui doit d’ailleurs servir à l’avenir pour des missions plus lointaines, notamment pour Mars. Celle-ci comportera de nombreuses caméras pour nous permettre de suivre la sortie spatiale sous tous les angles.
Plusieurs organisations et instituts de recherches se joindront à cette étude, et notamment le Translational Research Institute for Space Health (TRISH) qui avait déjà participé à la mission Inspiration4, et BioServe Space Technologies.
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