De nombreux sites Internet d’institutions locales, religieuses et même d’entreprises dans toute la France ont été piratés depuis le week-end par plusieurs groupes de hackers se présentant comme des islamistes de différents pays du Maghreb, a-t-on appris ce 12 janvier 2015 de sources concordantes.
Dimanche, le site du Conseil général du Lot a ainsi été brièvement victime d’un défaçage (remplacement de la page d’accueil du site) revendiqué par un groupe « dénommé Fallaga Team qui diffuse un discours intégriste », a indiqué cette collectivité locale. « Le site du Conseil général du Lot a été piraté pendant trois heures, par un groupe tunisien dénommé Fallaga Team, a indiqué à l’AFP un représentant du département. Notre page d’accueil était redirigée vers une adresse diffusant un discours intégriste. Dès qu’on en a eu connaissance, on a coupé l’accès au site. »
Deux sites municipaux de Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), dont celui de l’office de tourisme, dont la page d’accueil affichait un texte blanc sur fond noir signé du groupe « Fallaga Team, Algérie et Tunisie », proclamant : « Nous sommes habitués à votre faiblesse quand vous avez tués des innocents en Tunisie et Algérie (…) aujourd’hui nous sommes ici pour protéger notre religion. »
Des attaques régulières
Les mêmes hackers ont revendiqué les piratages du site d’une agence de voyage, de la paroisse de Charleville-Mézières (Ardennes), du Palais des Papes et du Pont d’Avignon (Vaucluse), de la paroisse Notre-Dame de Nantes, de la cathédrale de Vannes, ou encore celui du collectif du Forum des Droits humains d’Orléans, regroupant 27 associations dont Amnesty International.
Toutefois, selon le président du Forum, Claude Beauné, cette attaque ne ciblait pas particulièrement son organisation. « Des sites de campings, d’art de la table ou encore le Mémorial pour la paix de Caen qui sont hébergés sur le même serveur que le nôtre, ont également été piratés ce week-end », a-t-il affirmé. Le diocèse de Nantes a quant à lui souligné subir ce type d’attaques « régulièrement, deux trois fois par an », jugeant que « ce n’est pas spécifique au climat et aux événements des derniers jours ».
Ces hackers ont également visé dimanche plusieurs sites d’établissements scolaires, notamment dans l’académie de Créteil.
Mais d’autres groupes semblent également avoir été à l’oeuvre. Ciblé lundi, le site de la ville de Sérignan (Hérault) arborait une page d’accueil signée Apoca-Dz (vraisemblablement en référence à l’Algérie) où l’on pouvait lire « Islamic State Stay inchallah », « Free Palestine », « Death to France » et « Death to Charlie », a constaté l’AFP. Dans la nuit de jeudi à vendredi ce sont les sites de plusieurs mairies du Val d’oise qui avaient subi le même sort.
Quant au site du Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane, consacré à la Seconde Guerre mondiale, il s’est ainsi retrouvé affublé d’un texte rouge sur fond noir accusant la France de « racisme » et d’être le « terroriste du monde », l’invitant à aller « se faire foutre » et terminant par « Je suis Muslim et je suis pas Charlie ». Ce piratage, comme celui de la ville de Tulle (Corrèze) et celui de la Fondation Jacques Chirac, a été signé par un hacker se présentant sous le nom d’Abdellah Elmaghribi.
Ce lundi, certains de ces sites sont encore inaccessibles. De nombreuses plaintes ont été déposées.
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Les hackers iraniens à l’assaut des infrastructures critiques partout dans le monde, paru le 3/12/2014
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