C’est peu de dire qu’Aurélie Filippetti n’est pas en odeur de sainteté auprès de la filière musicale. Ses critiques récentes sur la Hadopi ont mis le feu aux poudres, entraînant une cascade de réactions polies, voire indignées des acteurs du secteur.
Commentant la première condamnation d’un internaute pour téléchargement illégal, la ministre avait repris une de ses critiques récurrentes à l’égard de l’institution : « Il y a une disproportion entre les moyens énormes de la Hadopi et le résultat concret. La solution, c’est l’offre légale, par abonnement, avec un choix large, des catalogues variés. Or, là dessus, la Hadopi n’a pas fait son travail, n’a pas rempli sa mission, c’est-à-dire contribuer au développement de l’offre légale », a déclaré Mme Filippetti.
Le président de la Sacem réagit avec virulence
Directement mise en cause, la Hadopi a réagi par la voix de Marie-Françoise Marais, sa présidente, qui a rappelé sèchement dans un communiqué que : « L’action de l’institution ne peut être évaluée qu’au regard des missions et outils qui lui ont été confiés par le législateur. En matière d’encouragement à l’offre légale ces outils sont particulièrement rigides et limités. La Haute Autorité n’en porte aucunement la responsabilité et ne peut en être rendue comptable. »
Du côté de la filière musicale, le directeur général de la Sacem, Jean-Noël Tronc, avait réagi de manière virulente : « Personne n’a le droit d’ignorer qu’on dispose de plus de 14 millions de morceaux de musique en écoute légale sur Internet que ce soit par téléchargement ou en écoute gratuite. » Même réaction ferme du côté du syndicat des producteurs de musique : « Cette condamnation est la preuve que le système fonctionne et qu’on a une sanction proportionnée », a déclaré le directeur général du Snep (principal syndicat de producteurs), David El Sayegh.
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