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Arm met un gros coup de pression à Qualcomm autour du Snapdragon 8 Elite

Arm annule la licence qui permet à Qualcomm de produire ses propres cœurs CPU en se basant sur ses technologies. L’entreprise basée au Royaume-Uni donne 60 jours à son partenaire pour se mettre en conformité. Un coup de semonce qui prépare un éventuel procès mi-décembre entre les deux acteurs majeurs des semi-conducteurs.

Arm a décidé de sortir les gros bras. L’entreprise basée au Royaume-Uni annonce annuler la licence de Qualcomm et lui donne 60 jours pour trouver une solution.

D’après Bloomberg qui se base sur un document consulté par ses soins, le désaccord porte sur un contrat de licence qui permet à Qualcomm de créer ses propres puces basées sur des normes créées et détenues par Arm. Et justement, l’annulation intervient au moment même où Qualcomm vient d’intégrer son nouveau cœur CPU Oryon, crée en interne, mais se basant sur Arm, à sa puce Snapdragon 8 Elite.

Jusqu’ici, le cœur Oryon avait déjà été utilisé sur des PC avec le Snapdragon X Elite, mais représentent un volume relativement faible. Récemment, Qualcomm avait d’ailleurs annulé la sortie d’un mini-PC équipé de cette puce sans fournir d’explications. Nous avons probablement là la vraie raison derrière cette annulation abrupte.

L’arrivée sur smartphone du cœur Oryon étant synonyme d’un déploiement beaucoup plus large, il apparait assez nettement que Arm veut sonner la fin de la récré et récupérer sa part du gâteau.

La licence de Nuvia et un procès à venir au cœur de la dispute

Car les deux entreprises ne se sont jamais proprement mises d’accord sur cet accord de licence. Si Qualcomm le possède, il n’est pas signé de sa main, mais bien de Nuvia, entreprise qu’il a rachetée en 2021. Or d’après Arm, l’accord signé avec Nuvia doit être renégocié. Sans doute le prix fixé à l’époque ne prenait-il pas en compte le volume colossal et le chiffre d’affaires de quelque 39 milliards de dollars que représente l’activité de vente de puces de Qualcomm, basé à San Diego.

La question du timing ne repose pas uniquement sur le lancement des nouvelles puces de Qualcomm. Arm, basée à Cambridge, veut sans doute mettre la pression à l’entreprise américaine alors qu’un procès entre les deux acteurs va s’ouvrir le 16 décembre prochain. Celui-ci intervient à la suite d’une plainte déposée par Arm en 2022 et l’échec des négociations entre les deux acteurs en février 2023.

La réponse de Qualcomm

Qualcomm a publié un communiqué pour répondre à Arm qui va aussi dans le sens du coup de pression à l’approche du procès. En voici un passage :

« Il s’agit toujours de la même chose de la part d’ARM – d’autres menaces infondées conçues pour forcer la main à un partenaire de longue date, interférer avec nos processeurs à la pointe de la performance et augmenter les taux de redevance sans tenir compte des droits étendus que nous confère notre licence d’architecture. Alors que le procès approche à grands pas en décembre, le stratagème désespéré d’Arm semble être une tentative de perturber le processus juridique, et sa demande de résiliation est totalement dénuée de fondement. Nous sommes convaincus que les droits de Qualcomm dans le cadre de son accord avec Arm seront confirmés. La conduite anticoncurrentielle d’Arm ne sera pas tolérée. »

Le procès pourrait tout aussi bien ne pas avoir lieu. Les deux entreprises ont aussi la possibilité de trouver un accord en amont qui le rendrait caduc.

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Source : Bloomberg


Titouan Gourlin
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