Sam Altman, PDG et co-fondateur d’OpenAI, a accordé une interview à StrictlyVC, un média couvrant l’actualité de la Silicon Valley. Sans surprise, l’entrepreneur a longuement évoqué l’évolution de ChatGPT, le chatbot intelligent qui défraye la chronique.
Contrairement à certaines rumeurs, ChatGPT 4, la prochaine évolution du modèle de langage, n’est pas près de voir le jour. D’après Sam Altman, la nouvelle version sortira quand « nous serons certains que nous pouvons la publier en toute sécurité et de manière responsable ». Le cofondateur d’OpenAI tient à modérer les attentes des utilisateurs :
« Nous allons lancer nos technologies bien plus lentement que ce que les gens voudraient. […] Nous allons décevoir les gens ».
ChatGPT 4 ne serait pas une révolution
Dans la foulée, Altman a encouragé les internautes à revoir leurs attentes à la baisse concernant ChatGPT 4. Cette version n’embarquera pas d’intelligence artificielle générale. Ce concept désigne une IA capable de fonctionner à la manière du cerveau humain. Dans ce cas de figure, l’IA peut répondre à toutes les requêtes qu’un être humain peut appréhender. Ce modèle peut évoluer et s’adapter aux tâches qui lui sont confiées, même s’il n’est pas programmé pour.
De nos jours, il n’existe encore aucune IA de cet acabit. Aux yeux d’Altman, la transition vers l’IA générale sera progressive plutôt que brusque. Il s’agit d’ailleurs d’un des grands objectifs à long terme d’OpenAI. Quoi qu’il en soit, la version 4 de ChatGPT ne sera pas aussi révolutionnaire que les rumeurs, notamment apparues sur Twitter, le prétendent.
Interrogé sur le sujet en décembre 2021, Altman avait déjà laissé entendre que ChatGPT 4 ne serait qu’une évolution de ChatGPT 3. Le futur chatbot intelligent parviendrait surtout à mieux saisir le contexte d’une requête et à fournir des réponses plus précises et qualitatives. Ces améliorations devraient demander une plus grande puissance de calcul. Notez qu’OpenAI a lancé la version 3.5 de ChatGPT en décembre 2022.
Cette itération a suscité l’engouement de la plupart des internautes, y compris des étudiants. D’après les témoignages de certains professeurs, de nombreux étudiants s’appuient sur ChatGPT pour tricher et écrire des devoirs à leur place. Conscient des « changements sociétaux » provoqué par le chatbot, Sam Altman encourage les enseignants à s’adapter à l’inéluctable essor des intelligences artificielles génératives. Comme la calculatrice a transformé l’apprentissage des mathématiques, l’IA va chambouler l’intégralité de l’enseignement et il faudra faire avec.
« Nous entendons des enseignants qui sont naturellement très inquiets de l’impact tout ça sur les devoirs. Nous entendons aussi beaucoup d’enseignants qui disent : Waouh, c’est un tuteur personnel incroyable pour chaque enfant ».
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Une IA qui génère des vidéos
Pour rappel, la start-up ne se concentre pas uniquement sur ChatGPT. OpenAI a également mis au point Dall-E, une IA capable de générer des images en quelques secondes. La firme américaine ne compte pas s’arrêter là. Sam Altman révèle qu’une intelligence artificielle programmée pour générer des vidéos est aussi dans les cartons d’OpenAI.
L’entrepreneur affirme que « les gens s’intéressent » à la perspective d’une IA génératrice de vidéos. Le projet pourrait être disponible « bientôt », bien que « cela pourrait prendre un certain temps ». Très mesuré, Altman se garde bien de fournir « une prédiction compétente sur le moment ».
Il ne s’agira pas de la première IA capable d’imaginer des séquences. L’an dernier par exemple, Meta a dévoilé un outil qui peut créer des clips vidéo sur base d’un simple texte. L’IA s’appuie sur l’apprentissage automatique et une immense base de données d’images. Elle est exclusivement accessible aux membres du programme d’essai pour le moment.
Un accord non exclusif avec Microsoft
Au cours de l’interview, Altman a par ailleurs évoqué l’accord passé avec Microsoft. Le géant américain a en effet déboursé plusieurs milliards de dollars afin d’intégrer ChatGPT et Dall-E dans ses produits, dont le moteur de recherche Bing, Azure, Word, PowerPoint et Outlook.
« C’est la seule entreprise de la tech avec laquelle je suis aussi heureux de m’associer », déclare Sam Altman, assurant que le partenariat avec Microsoft se déroule très bien.
Le cofondateur d’OpenAI précise que Microsoft n’aura pas l’exclusivité des innovations mises au point par la start-up. L’entreprise reste libre de développer de nouvelles technologies et de les proposer à d’autres entreprises. De même, OpenAI va mettre au point ses propres produits et logiciels, et ce, malgré l’accord passé avec Microsoft.
Pour générer des revenus, OpenAI prévoit aussi de lancer une version payante de ChatGPT. Baptisée ChatGPT Professional, cette édition premium offrira de meilleures performances et une garantie d’accessibilité, même lorsque les serveurs sont surchargés.
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