« Plus de deux douzaines de dirigeants, d’inventeurs, d’investisseurs et d’avocats » accusent Apple de copier les innovations des plus petites entreprises, rapportent nos confrères du Wall Street Journal. Le média relaie des témoignages décrivant comment le géant de Cupertino aurait pris l’habitude de voler les technologies d’autrui, provoquant une pléthore d’actions en justice.
D’après Joe Kiani, le fondateur de Massimo Corp., une société qui conçoit des capteurs permettant de mesurer le taux d’oxygène dans le sang, Apple fonctionnerait toujours sur le même mode opératoire. Dans un premier temps, le géant californien exprime de l’intérêt pour les produits fabriqués par une entreprise.
« Quand Apple s’intéresse à une entreprise, c’est le baiser de la mort. Tout d’abord, vous êtes tous excités. Ensuite, vous vous rendez compte que le plan à long terme est qu’Apple fasse tout elle-même et de tout prendre », témoigne Joe Kiani.
Ensuite, Apple met brusquement un terme aux négociations entamées avec la firme. En s’appuyant sur de généreuses promesses salariales, le géant de la Silicon Valley engage une partie des employés de la start-up visée. Enfin, le groupe intègre des technologies analogues à ses produits, sans s’appuyer sur l’aide de la société qu’elle a contactée.
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L’oxymètre et l’ECG de l’Apple Watch… des technologies volées ?
Pour le fondateur de Massimo Corp., et une foule d’autres dirigeants, cette méthode permet à Apple de copier les innovations d’autrui. Aux dires de Joe Kiani, c’est de cette manière qu’Apple a développé l’oxymètre de l’Apple Watch. Intégré depuis l’Apple Watch Series 6, ce capteur est capable de mesurer la saturation d’oxygène (SPO2) dans le sang de l’utilisateur. Après avoir cessé les négociations, Apple a sorti le grand jeu pour engager des ingénieurs et le médecin en chef de Massimo Corp.
Les témoignages analogues sont nombreux. Par exemple, Alivecor, un fabricant d’outils médicaux, affirme qu’Apple a copié ses innovations pour mettre au point la technologie d’électrocardiogramme (ECG) intégrée à l’Apple Watch, présent depuis la Series 4. De la même manière, Apple aurait d’abord contacté Alivecor pour lui proposer un partenariat. Lors d’une rencontre organisée à Cupertino, Jeff Williams, directeur des opérations d’Apple, aurait d’ailleurs mis en garde le fondateur d’AliveCor, David Albert :
« Nous aimerions trouver un moyen de travailler avec vous, mais nous pourrions rivaliser avec vous ».
Après avoir découvert qu’Apple avait lancé son propre électrocardiogramme, AliveCor a intenté plusieurs procès pour plagiat et violation de brevets. En réaction, le groupe de Cupertino a cherché à invalider les brevets mis en avant par la société. La Commission du commerce international, l’agence fédérale qui enquête sur les pratiques commerciales déloyales, a donné raison à Apple en invalidant certains des brevets déposés.
« Apple parlera à tout le monde, puis essaiera de voler les meilleures personnes qui développent la technologie », estime Vinod Khosla, président du conseil d’administration et investisseur d’AliveCor.
En miroir d’AliveCor, Massimo Corp a intenté plusieurs actions en justice à l’encontre d’Apple. Le Wall Street Journal révèle que la société a dépensé 55 millions de dollars pour s’attaquer au fabricant de l’iPhone devant les tribunaux.
De son côté, Apple nie fermement les accusations relayées par le Wall Street Journal. Le groupe précise payer des frais de licence à de nombreuses entreprises de tailles différentes pour utiliser leurs technologies. Selon Apple, les entreprises à l’origine des plaintes « copient de manière flagrante » ses produits ou « étouffent la concurrence en utilisant des brevets invalides ».
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Source : Wall Street Journal