Nous avons installé Android Lollipop sur notre Nexus 5 et l’avons utilisé de manière intensive depuis quelques jours. Et avons été littéralement bluffés par le travail effectué par Google sur cette version, qui rebat les cartes dans le petit monde des OS mobiles. Car Android 5.0 n’a, à nos yeux, désormais plus rien à envier en termes de fluidité et de convivialité à son éternel rival, iOS d’Apple. Revue de détails des nombreux changements de cet OS.
Material Design, une réussite totale !
Ce qui frappe d’abord lorsqu’on lance Android 5.0, c’est son look, qui représente une véritable rupture avec celui des versions précédentes de l’OS. Fini, les tons sombres, les menus grisâtres. Avec Android 5.0, Google fait sa révolution design, un peu comme Apple avant lui avec iOS 7. Sauf que le look and feel du Material Design, que Google intègre peu à peu dans l’ensemble de ses applis – y compris sur iOS – nous a paru bien mieux pensé : il est transversal à l’ensemble des applications de l’OS et à tous les services du géant du Web. Il donne à Lollipop un look radicalement nouveau, des icônes – très réussies -, des applis aux interfaces des applications phares (Gmail, téléphone, paramètres etc.), sans que l’on soit perdu. Car, même s’il fait peau neuve, Android reste Android : l’utilisateur habitué à 4.x n’aura aucun problème pour se retrouver dans Lollipop.
Et l’adepte d’Android ne se contentera pas de baver devant ces beaux menus. Il se réjouira bien vite de la fluidité du système, qui est certainement le plus rapide et le plus efficace que nous ayons pu tester depuis un bout de temps. Tout au moins sur un Nexus 5 : ne vous attendez pas à des miracles en revanche sur une « vieille » Nexus 7 modèle 2012, sur laquelle le logiciel s’avère un peu poussif.
Mais sur un Nexus 5, quel bonheur ! Lollipop réagit à toutes vos sollicitations en un éclair, sans le moindre ralentissement notable. La fluidité du système est telle qu’on a à certains moments l’impression de faire corps avec la machine. Si si, on vous jure !
Google a en effet effectué un énorme travail pour peaufiner l’interaction tactile avec son OS. Cela passe notamment par de subtiles animations, fort bien réalisées, qui ne ralentissent en rien votre navigation à travers les menus. Chaque appli s’ouvre désormais comme une « carte » qui vient en un instant se glisser au dessus de l’interface principale. Chaque dossier d’applis, déformais sur fond blanc, s’ouvre également par une animation du plus bel effet. Certains détails graphiques nous ont aussi fait fondre, comme ces animations des raccourcis ultra-rapides pour accéder, depuis l’écran de verrouillage, à la fonction téléphone ou à l’appareil photo. Ou encore le carrousel présentant les applis récentes, aussi magnifique que rapide !
Se dégage de l’utilisation de Lollipop et de Material Design une extraordinaire sensation de légèreté et de maîtrise, un peu comme si Android était enfin sorti de bêta pour montrer au monde de quoi il était capable. Une chose est sûre désormais : avec ce nouveau look et cette fluidité extraterrestre, les fabricants de smartphones, à commencer par Samsung, LG et HTC, qui apposent leur surcouche au dessus de l’OS de Google, auront fort à faire pour nous séduire autant que l’Android « pur jus ».
Des notifications revues et corrigées
Les utilisateurs d’Android le savent : les notifications n’étaient pas forcément la panacée jusqu’alors. Lollipop change tout cela. D’abord, il vous permet de consulter vos notifications depuis votre écran de verrouillage.
D’un double tapotement, vous ouvrez alors immédiatement l’application qui vous l’a poussée. Pratique, d’autant qu’il est également possible de les supprimer directement depuis ce même écran. Que les paranos se rassurent : on peut aussi cacher les notifications que vous ne voulez pas faire apparaître.
Les notifications sont également plus jolies, puisqu’elles sont toutes désormais accompagnées d’une vraie icône en couleurs – vive le Material Design, encore une fois. Mais on regrette toutefois qu’elles n’aillent pas aussi loin que celles d’iOS 8. En effet, s’il est possible de répondre à un coup de fil depuis la fenêtre de notification, on ne peut en revanche répondre à un SMS sans quitter l’application que l’on utilise. Dommage.
Lollipop vous permet cependant de faire le ménage parmi les innombrables messages, pushes et demandes d’amitié qui parfois polluent votre centre de notifications. Android 5.0 propose également une combinaison du mode Ne pas déranger et des Favoris d’Apple. Il permet de sélectionner, appli par appli, contact par contact, quels messages vous souhaitez voir, quelles sonneries vous souhaitez entendre. Il suffit pour cela d’enclencher le mode « prioritaire » activé depuis les boutons de volume. Pratique mais un peu long à configurer.
Une autonomie (un peu) améliorée
Voilà qui fait toujours plaisir : Lollipop a amélioré l’autonomie de notre Nexus 5 de façon notable, mais pas fantastique. Comprenez qu’il n’y a pas de miracle, et que la batterie médiocre de notre smartphone n’a pas été transfigurée par le passage à 5.0. Mais Google n’a pas seulement fait en sorte de créer un système un peu plus économe en énergie : il a également incorporé un mode « économie d’énergie » qui permet de gagner quelques précieuses minutes quand votre batterie crie famine, à condition d’accepter des performances largement amoindries et une synchronisation manuelle. Activée, celle-ci passe en rouge vos trois boutons de navigation ainsi que la zone de notifications, façon alerte maximale. Pas très joli, voire déplaisant. Un des rares ratés visuels d’Android 5.0.
Le support des comptes multiples
Voilà une option utile sur tablette – elle existait déjà depuis 4.2 – mais qui nous paraît assez dispensable sur mobile. Toujours est-il que Lollipop vous permet de créer plusieurs comptes sur un même smartphone. Il est également possible de lancer un compte « invité » qui permettra à un ami ou à un enfant d’utiliser le mobile sans aller fouiller dans vos affaires. Attention tout de même avec cette fonction, qui pourrait permettre à un voleur qui subtiliserait votre smartphone de passer des coups de fils à votre insu, en profitant de ce fameux mode invité. Il est cependant possible, via les réglages, de désactiver cette fonction.
Des dizaines d’améliorations… et quelques retours en arrière
Impossible de lister ici tout ce qui nous a plu et déplu dans cette nouvelle fournée d’Android. Cependant notre love story avec Lollipop a démarré très tôt, avec la fonction Tap & Go, qui nous a permis, par le biais du NFC, de faire passer nos données de comptes Google d’un LG G3 au Nexus 5 pas encore configuré, en collant simplement les deux mobiles.
On a moins aimé le nouvel espace de réglages rapides, toujours accessible en balayant depuis le haut de l’écran. Mais alors qu’il fallait un seul geste auparavant, il en faut désormais deux pour le faire apparaître, le premier swipe étant réservé à l’affichage des notifications. Un petit changement qui nous a un tantinet ennuyés. On aurait aussi aimé que cette zone un peu tristounette gagne elle aussi en couleurs… et en fonctions. L’accès rapide à la lampe de poche et la fonction « Caster l’écran » font toutefois leur apparition.
On apprécie le potentiel du support de l’USB Audio, qui vous permet de brancher casques, enceintes ou micros directement sur le port micro-USB du téléphone. Et on aurait aimé que le Nexus 5 puisse profiter de la fonction de sortie de veille activée par un double tapotement sur l’écran, qui devient vite indispensable lorsqu’on y est habitué sur le G3, par exemple. Malheureusement, le smartphone de Google n’est pas compatible avec cette technologie…
Un cœur revu de fond en comble
Mais ce qui change tout dans Android 5.0, c’est aussi ce qui se remarque le moins. D’abord, il s’agit de la première version de l’OS compatible avec les processeurs 64 bit, ce qui devrait améliorer grandement les performances de l’OS et des applis tierces… quand celles-ci seront optimisées pour cela. Nous n’avons pas pu tester ce gain de puissance avec notre bon vieux Nexus 5, doté d’un simple processeur 32 bit, mais toutes les applis livrées avec Lollipop sont bel et bien compatibles avec cette nouvelle génération de SoC.
Autre changement notable : la machine virtuelle Dalvik, qui permet de faire tourner les applis Android – écrites en Java – sur vos terminaux est remplacée par une autre, qui était déjà présente sous Kitkat à titre expérimental : ART. Google promet que ce nouvel environnement d’exécution est en mesure de multiplier les performances des programmes par 4. Difficile de se faire une idée précise à l’utilisation, mais comme on l’a déjà évoqué plus haut, Android 5.0 – sur une machine assez moderne comme un Nexus 5 tout au moins – est d’une fluidité et d’une rapidité à toute épreuve. En un mot, si vous avez la chance d’avoir un mobile sur lequel vous pouvez installer Lollipop, foncez !
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