AMD accouche d’une nouvelle fournée de processeurs… pas entièrement nouveau. Les EPYC 7003, nom de code « Milan-X » dont vous parlions l’an dernier, sont enfin là, ces puces pour centres de calcul et autres supercalculateurs. Ces processeurs à 16/32, 32/64 et 64/128 cœurs/threads profitent d’un « X » à la fin de leur nom.
Ce « X », est la marque d’un seul élément en plus par rapport la génération « non X » : la mémoire cache. Il s’agit en effet toujours de CPU de génération Zen 3, gérant toujours 128 lignes PCIe 4.0, jusqu’à huit modules de DDR4, et avec les mêmes TDP que les versions « classiques ».
Ce qui est intéressant avec ces puces, ce n’est pas leur nombre de cœurs – là encore identiques à ce que l’on connaît – mais la quantité de mémoire cache : pas moins de 768 Mo !
Une mémoire dont le supplément de 66% par rapport aux puces originales a été « greffée » a posteriori, littéralement collée par-dessus, par le même procédé qu’AMD opère sur un processeur grand public – le Ryzen 7 5800X3D, dont nous vous avons déjà parlé la semaine dernière.
Cette mémoire dite « 3D V-cache » permet donc une évolution à faible coût : AMD (avec TSMC) produit une puce « normale », fabrique de la mémoire cache à part, colle le tout, « et voilà » un processeur plus performant dans certaines tâches.
Parfois même bien plus performant : sous certains logiciels professionnels, les gains vont jusqu’à +66% par rapport à la même puce sans mémoire cache additionnelle.
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L’opération ne se fait pas sans contrepartie – les fréquences sont revues un peu à la baisse – mais qui a un avantage pour de nombreuses applications : le fait d’avoir autant de mémoire embarquée disponible permet d’éviter ou tout du moins de limiter les allers/retours avec la mémoire vive. Ces trajets incessants de données entre les différents types de mémoire (ROM, RAM, cache) sont en effet le goulet d’étranglement de nombreux calculs.
Car s’il est bien beau d’avoir plein de cœurs qui vont très vite, ceux-ci ne font rien tant qu’ils n’ont pas reçu les calculs à exécuter ! Avec autant de mémoire, on peut « charger » ou « maintenir » plus d’instructions, d’informations, de modèles, etc. sur place. Et donc faire tourner les cœurs à plein régime plus souvent.
Pourquoi avoir précisé que cet ajout de mémoire était important « dans certains cas » ? Simplement, car tous les calculs ne demandent pas les mêmes ressources. AMD précise que cet ajout de mémoire profite surtout à « la mécanique des fluides numérique (CFD), l’analyse par éléments finis (FEA), l’automatisation de la conception électronique (EDA) et l’analyse structurelle. »
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Pour des tâches moins complexes, un supplément de fréquence (et de cœurs) est préférable à plus de mémoire. Voilà pourquoi les Milan-X ne remplacent pas les puces précédentes sur lesquelles ils sont conçus, mais ils complètent la gamme d’AMD.
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Ne salivez pas devant ces processeurs professionnels pour gros serveurs voire supercalculateurs : ils coûtent de 3 900 dollars à 8 800 dollars (oui, hors taxes, comme tous les prix en dollars). Si vous voulez une puce gaming avec beaucoup de mémoire cache, regardez donc le Ryzen 7 5800X3D. Ou attendez les Ryzen 7000 en architecture Zen 4 qui devraient être présentés d’ici la fin de l’année.
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