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Amazon dans le collimateur de la ministre du travail allemande

Un reportage diffusé en milieu de semaine dernière a attiré l’attention de la ministre allemande du travail. Il montrait les conditions de travail très criticables des employés saisonniers d’Amazon.

Après la diffusion d’une émission de télévision dénonçant les pratiques discriminatoires appliquées aux conditions de travail des employés saisonniers du géant d’Internet Amazon, un ministre allemand a appelé, dimanche 17 février, à une enquête.
Ce reportage affirmait notamment que la société avait recours à une société de sécurité employant des néonazis pour surveiller certains de ses salariés, et que ceux-ci, pour la plupart des étrangers, touchaient des salaires inférieurs à ceux qui leur avaient été promis.

Exploitation et néonazis?

« Il y a un fort soupçon, il va donc falloir examiner les faits attentivement », a déclaré le ministre du Travail Ursula von der Leyen au journal Die Welt am Sonntag, ajoutant : « Si l’enquête montre que ces accusations sont vraies, l’agence de placement (qui a embauché les travailleurs) pourrait perdre sa licence ».
Le distributeur en ligne Amazon avait rejeté vendredi ces accusations. Le reportage diffusé mercredi soir sur la chaîne ARD montrait des intérimaires sur leur site d’hébergement, un village de vacances de la région de Hesse (ouest), encadrés par des vigiles en uniformes noirs portant des vêtements de la marque Thor Steinar prisée dans les milieux d’extrême droite, et des bottes militaires.
Selon l’ARD, Amazon sous-traite la surveillance de ses intérimaires sur leur lieu d’hébergement à une agence de sécurité, appelée H.E.S.S. Security.

Réponse d’Amazon

« Amazon ne tolère en aucune manière la discrimination ou l’intimidation et nous rejetons tout comportement de ce type », a réagi la filiale allemande du groupe américain, dans un communiqué publié vendredi.

 Le groupe a souligné qu’il prenait « très au sérieux » la sécurité et le confort de ses salariés. « Nous contrôlons régulièrement nos prestataires de services extérieurs chargés de l’hébergement des saisonniers venus d’autres régions », a indiqué Ulrike Stöcker, porte-parole du distributeur en Allemagne.

Fuir la crise

Le document télévisé dénonçait aussi les conditions de travail des intérimaires dans les centres logistiques d’Amazon, parmi lesquels de nombreux immigrés étrangers, notamment Espagnols qui ont quitté leur pays frappé par la crise pour travailler en Allemagne.
Selon l’ARD, des centaines de travailleurs, arrivés en Allemagne par bus, ont été l’objet de fausses promesses de salaires, leur rémunération effective étant inférieure de plus de 10% à celles annoncées. Mais Amazon a réfuté les chiffres avancés dans le reportage. Amazon emploie 7 700 salariés dans des centres logistiques en Allemagne. Des centaines d’intérimaires sont en outre embauchés de façon saisonnière.

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AFP