C’est un ton qui n’en finit pas de durcir à l’égard de Huawei : après des années à avoir soigneusement évité de désigner la société chinoise dans sa liste de fournisseurs 5G à éviter, la Commission européenne a franchi un cap, jeudi 15 juin. Dans un communiqué, elle a pour la première fois désigné ouvertement Huawei comme étant un fournisseur plus risqué que les autres, à exclure rapidement des réseaux européens. Cette société et son concurrent ZTE « représentent à eux deux des risques matériellement plus élevés que les autres fournisseurs de 5G », écrit noir sur blanc l’Union européenne (UE), dans son communiqué.
Depuis 2020 et la publication de recommandations sur la 5G, l’Europe préconise à ses États-membres de ne pas s’adresser aux « fournisseurs à risque » pour la construction des infrastructures 5G, des sociétés décrites comme « dépendant fortement d’un État, ou qu’un État peut obliger à divulguer les données de ses clients », expliquait Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur, en 2020. Parmi ces sociétés se trouvait déjà Huawei, qui n’avait jusqu’à présent jamais été désigné de manière nominative par l’UE.
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Les récalcitrants doivent s’y mettre rapidement
Mais près de trois ans plus tard, ces préconisations n’ont pas forcément été suivies. Seul un tiers des États-membres s’y serait plié. Selon un rapport, 24 pays auraient bien préparé ou adopté des lois permettant d’interdire des fournisseurs jugés à risque, mais seuls 10 d’entre eux auraient réellement appliqué la règle, à l’image du Danemark, de la Suède, de l’Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie et bientôt du Portugal. Pour la Commission, ces États ont eu raison de limiter ou exclure totalement Huawei et ZTE des réseaux 5G en Europe, a souligné l’exécutif, avant d’ajouter, en substance : Ce n’est pas assez, et les autres États-membres doivent s’y mettre rapidement.
Car « la sécurité de toute la zone de l’UE » est en jeu. La Commission européenne annonce qu’elle va elle-même, au sein de ses différentes structures et représentations nationales, exiger de ses fournisseurs de services de télécommunication qu’ils excluent Huawei et ZTE de ses réseaux de télécommunication. L’exécutif n’hésite pas aussi à déplorer la lenteur de certains États-membres qui n’appliquent pas les recommandations – sans pour autant désigner les mauvais élèves. Elle rappelle aussi aux États européens qu’ils doivent désormais rapidement prendre des décisions pour remplacer les fournisseurs à haut risque de leurs réseaux 5G, et ce « dans les plus brefs délais ».
Au début du mois de juin, Thierry Breton, le Commissaire européen en charge du marché intérieur, avait déjà rappelé aux ministres des télécommunications de l’Union lors d’une réunion « qu’il était urgent d’agir pour éviter de créer des vulnérabilités majeures qu’il serait difficile d’éliminer ». « Nous ne pouvons nous permettre de maintenir des dépendances critiques qui pourraient devenir une arme contre nos intérêts », a-t-il ajouté, à propos de la 5G et de Huawei.
« On laisse toutes les options ouvertes si certains n’agissaient pas »
Mais la Commission est-elle en capacité de forcer les États-membres récalcitrants à appliquer ces mesures ? Pour Thierry Breton, interrogé à ce sujet par les Échos ce vendredi 16 juin, ces règles « s’imposent désormais à tous. Maintenant, on laisse toutes les options ouvertes si certains n’agissaient pas », sans toutefois donner plus de précisions. Il ajoute que cette question est « aussi un enjeu majeur pour notre sécurité économique et notre souveraineté ».
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Condamnant un tel positionnement ce vendredi 16 juin, Huawei, dans un communiqué, a indiqué que le fait de désigner publiquement une entité individuelle comme « fournisseur à haut risque » était « contraire aux principes du libre-échange », rapporte Politico. Depuis 2018, la société est visée par une salve de sanctions américaines destinées à affaiblir l’ancien champion chinois des smartphones. Les États-Unis, en pleine guerre commerciale et systémique avec la Chine, soupçonnent l’entreprise d’utiliser ses infrastructures 5G à des fins d’espionnage – accusations toujours réfutées avec virulence par la société.
Outre Atlantique, l’administration américaine milite depuis des mois pour que ses alliés durcissent leur position et bannissent l’entreprise de leurs marchés de la 5G : un ton que semble adopter l’UE, qui se défend de tout suivisme, relève Le Monde. Pour certains pays, déjà bien engagés avec Huawei, il faudra des mois pour mettre en pratique ce rappel à l’ordre, et exclure de leurs réseaux les matériels fournis par Huawei ou ZTE. Ce sera le cas pour Chypre, pour la Roumanie, et même pour l’Allemagne, l’opérateur Deutsche Telekom ayant eu recours à la société chinoise pour ses infrastructures.
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Source : Communiqué de la Commission européenne du 15 juin 2023
Tous les pays de l’UE sont des états vassaux des USA.
Euh…..le scandale de la NSA ou les services Américains espionnait tout le monde, on n’a pas exclus le matériel ou les OS Américains, d’ailleurs on n’a absolument rien fait, limite rien dit!!! Ah oui c’est vrai c’est les gentils Américains !😂 Sur des fait avérés on n’a absolument rien dit et fait! Et sur des suspicion possible d’après les dires des Américains on fonce tête baissée et on suit !
Vraiment du foutage de gueule cette histoire d’espionnage de Huawei…..
Des sociétés décrites comme « dépendant fortement d’un État, ou qu’un État peut obliger à divulguer les données de ses clients… Ne serait-ce pas le cas des Etats-Unis d’Amérique ?
L’essentiel est de bannir TOUTES les marques anglo-saxonnes.
Décidément, on continue à vouloir gérer le monde et nous imposer !! Notre attitude est toujours la même depuis la colonisation !! Attitude vraiment méprisable !!! Nous entretenons la haine de notre société et sur le long terme nous risquons d’être perdants !!!
Pour vouloir se plier aux injonctions USA, l’Europe renonce à faire ses propres intérêts et paye le prix fort.