C’est certainement l’une des nouveautés audio les plus attrayantes de l’année. The Pearl est un véritable concentré de technologie de la marque bretonne. L’idée maîtresse est de condenser dans un objet d’une trentaine de centimètres de diamètre la technologie de La Sphère — l’enceinte mythique de la marque qui mesure 70 centimètres de diamètre et pèse près de 100 kg. Sans parler du prix qui passe de 185 000 euros (vous avez bien lu) à 2 790 euros.
Si le poids de The Pearl se limite à 18 kg, il reste toutefois important et surtout indispensable pour encaisser les déplacements de l’énorme woofer de 25 cm, capable d’une excursion de 3 cm. A lui seul, ce composant pèse déjà 9 kg et, on y reviendra, sait très bien signaler sa présence.
Pour concevoir The Pearl, Cabasse a donc repris le concept de haut-parleurs tri-axiaux. L’aigu, le médium et le grave sont disposés exactement sur le même axe. Les deux premiers projettent vers l’avant, le troisième est situé à l’arrière de l’enceinte. L’ensemble reproduit les fréquences de 14 à 27 000 Hz, le tout sans directivité marquée, ce qui permet sans problème de n’en utiliser qu’une seule en mono pour sonoriser une pièce. Bien entendu, cette configuration ne suffit pas pour bénéficier d’un rendu stéréo.
Oubliez AirPlay et Google Cast
Les plus fortunés pourront toutefois synchroniser deux modèles pour y parvenir. Pour cela, il faut passer par l’application Stream Control du constructeur. C’est là qu’on accède aux réglages de l’enceinte, comme la possibilité de l’étalonner à la pièce dans laquelle elle se trouve, grâce à son micro intégré ; de la même manière que le permettent par exemple les enceintes de Sonos.
Cette application sera également indispensable au contrôle de la lecture de The Pearl. N’espérez pas utiliser AirPlay ou Google Cast, Cabasse a préféré choisir son propre système, assurant notamment une bande passante plus large pour profiter des fichiers audio haute définition (l’AirPlay est par exemple limité à une simple qualité CD).
Ainsi, on peut se connecter depuis l’application aussi bien à un compte Spotify, Deezer, Napster que Tidal ou Qobuz pour bénéficier de fichiers allant jusqu’en 24 bits / 192 kHz. On remarque l’absence d’Apple Music, mais on peut passer outre en téléchargeant les fichiers sur l’appareil (smartphone ou tablette).
La connectique de l’enceinte est par ailleurs très complète et lui permet d’être utilisée également en optique, Ethernet, USB ou même RCA. Tous les types d’usages sont donc permis, qu’il s’agisse d’un ordinateur équipé, par exemple, d’Audirvana, d’un lecteur réseau ou d’une platine vinyle. Si l’interface de l’application n’est pas de la plus grande clarté, elle a au moins le mérite d’être extrêmement complète et permettre ainsi toutes ces configurations.
Une commande vocale pas encore au point
Un mot sur la commande vocale de l’enceinte : celle-ci n’utilise pas le micro intégré à l’enceinte, manifestement présent uniquement pour l’égalisation automatique adaptée à la pièce (qui est au demeurent parfaitement efficace). Pour commander l’enceinte via l’Assistant Google, il faut tout à bord se créer un compte Cabasse, puis relier ce compte à son compte Google.
Avant de donner un ordre de lecture, il faut donc dire une première fois « OK Google, parle à Cabasse » pour lancer l’application vocale du constructeur, via son smartphone ou un Google Home. Ensuite seulement, on pourra lui demander quoi lire comme musique, pas toujours avec la plus grande réussite, les limitations étant importantes. On ne peut notamment pas lancer de lecture de playlists sur Deezer.
Mieux vaut donc passer par une interface visuelle pour lancer une lecture. On peut également la contrôler avec la molette Bluetooth fournie : elle permet de régler le volume d’un geste très naturel tandis que ses quatre boutons gèrent la pause, le changement de piste, mais aussi la sélection de source.
Privilégiez des fichiers audio de qualité
Pour tester l’enceinte, nous avons, quant à nous, choisi d’y connecter un compte Qobuz Studio, l’offre qui autorise un streaming de haute qualité (fichiers Flac 24 bits à 192 kHz). En effet, la qualité des fichiers proposés par Deezer et Spotify n’est clairement pas suffisante pour ce type de matériel très haut de gamme. Mieux vaut opter pour une offre proposant au minimum de la qualité CD (16 bits à 44,1 kHz). C’est donc du côté de Tidal ou Qobuz qu’on ira le plus naturellement, avec des offres affichant tout de même un prix minimum de 20 euros par mois. Mais il n’en faut pas moins pour exploiter tout le potentiel de The Pearl.
Car autant vous dire que la qualité audio de l’enceinte de Cabasse s’avère plus que convaincante ou même séduisante : elle est tout simplement ébouriffante. C’est peu dire que le constructeur breton a réussi son coup brillamment. Evidemment, ce qui marque en premier lieu sont les basses. Non seulement puissantes, elle sont surtout d’une pureté phénoménale.
Rien de plus facile de produire des basses certes, mais pour qu’elles soient, en revanche, aussi précises il faut un savoir-faire que peu de constructeurs ont. Les attaques sont incisives, mais les « releases » aussi, ce qui évite le côté ronflant que l’on peut parfois trouver sur d’autres modèles, même positionnés sur le haut de gamme. Vos murs trembleront, oui, mais avec style.
Démoniaques en stéréo
L’ensemble aigu/médium disposé en façade de manière coaxiale est de son côté constitué de carbone et néodyme. Là encore, le résultat est à la hauteur de nos espérances. Les voix tout d’abord : elles sont parfaitement présentes et équilibrées par rapport au reste des instruments, qu’il s’agisse de cordes, de guitares ou bien de quelque synthétiseur navigant dans le registre des médiums. Enfin, rien à dire non plus concernant les aigus, eux aussi clairs, précis, parfois scintillants, mais jamais chuintant.
Nous avons également eu la chance de tester deux Pearl jumelées pour permettre une écoute stéréo (une petite folie à 5 580 euros la paire). Le résultat est encore plus saisissant. La stéréo est parfaitement maîtrisée et fait gagner encore plus de dynamique à l’ensemble. On peut clairement songer à s’équiper d’une telle installation à la place d’un traditionnel couple enceintes/ampli.
On est ici pas loin de la perfection, malgré une légère coloration dans les basses. Mais Cabasse l’exécute avec grand talent pour que jamais elles ne l’emportent complètement sur le reste. Le constructeur français a réussi son coup et plus encore.
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