Microsoft Surface 64 Go : la promesse
Très en retard sur le segment des tablettes, Microsoft réplique enfin à Apple et à Google avec Surface, un modèle qui fait le pari de réunir les usages de l’ardoise et de l’ordinateur. Ses armes ? Un clavier original, un système d’exploitation (Windows RT) à deux visages – moitié mobile, moitié Windows classique – et la suite bureautique Office 2013. Un pari osé… et pas vraiment gagné selon nous. Voici notre test détaillé.
Microsoft Surface 64 Go : la réalité
La construction de la tablette Surface de Microsoft est soignée : la coque est conçue dans un métal noir mat élégant et la connectique est riche. Contrairement à l’iPad on découvre avec plaisir qu’on peut brancher une clef USB directement dans la tablette, voire même un écran externe – via de coûteux adaptateurs. L’écran tactile est particulièrement réactif à défaut d’être très défini – seulement 1 366 x 768 points contre 2 048 x 1 536 points pour l’iPad avec écran Retina.
Le cerveau de Surface n’est pas un processeur d’ordinateur classique – comme le terme Windows pourrait le laisser penser –, mais un Nvidia Tegra 3, c’est-à-dire une puce… de téléphone mobile ! Laquelle est épaulée par 2 Go de mémoire vive et, selon la version, 32 ou 64 Go pour le stockage. Une quantité de mémoire qui vaut d’ailleurs à Surface son premier scandale : entre le système Windows installé et la partie réservée à la restauration du système, il ne reste plus que respectivement 16 et 48 Go de libre.
Heureusement qu’un emplacement pour carte mémoire Micro-SDXC permet d’étendre un peu la mémoire ! Mention bien aussi pour l’autonomie : 10 heures, d’après nos tests, pour le surf en Wi-Fi, près de 9 h 15 pour la lecture vidéo.
Tablette et ordinateur, avec ou sans clavier
Une des spécificités de la Surface est la présence d’un pied, une plaque métallique montée sur charnière qui sert de support à l’engin. Pratique pour regarder un film dans l’avion, passer un coup de fil vidéo avec Skype. Ou pour transformer littéralement son usage, puisqu’il suffit d’y ajouter un clavier magnétique (optionnel) et Surface se transforme en vrai petit PC portable ! Côté clavier, deux modèles sont disponibles : le premier appelé touch cover est extrafin et dédié à un usage occasionnel, le second appelé type cover est un peu plus épais mais doté de vraies touches, pour une frappe plus soutenue.
Notre conseil : oubliez le touch cover, avec sa frappe lente et peu confortable et préférez le type cover, largement plus agréable et nettement plus performant. Problème, ce clavier, proposé en option, est très cher : 130 euros ! Un tarif inadmissible pour une tablette qui coûte déjà 600 euros (en version 32 Go) avec le clavier touch cover de base.
La suite Office comme sur un vrai PC… ou presque
Transformé en PC, Surface fait toutefois valoir un argument de poids : il intègre la suite Microsoft Office 2013. Contrairement à l’iPad, qui ciblait initialement les particuliers, Surface fait aussi de l’œil aux pros : la présence d’Office permet d’envisager de se passer d’ordinateur en vacances puisqu’on peut facilement éditer les fichiers Word, Excel ou PowerPoint comme avec un PC classique, ce qui n’est pas le cas avec les suites logicielles que l’on trouve sur les iPad et autres tablettes Android.
Pour avoir écrit cet article entièrement sur Surface, nous pouvons témoigner que le contrat est globalement rempli… à ceci près que performances modestes du processeur rendent l’usage d’Office moins agréable que sur PC. On a par exemple subi de nombreux ralentissement sous Word ! Et ne pensez pas que le clavier soit une option dont vous pouvez réellement vous passer : sans ce sésame, le bureau classique de Windows est difficilement utilisable. Les icônes et boutons sont en effet trop petits – quelques millimètres à peine – pour offrir une manipulation confortable.
Incompatible avec les applis Windows
Mais c’est surtout côté logiciels que pèche la tablette Surface. D’accord, elle intègre la suite Office, mais son système Windows RT ne prend pas en charge les programmes Windows traditionnels. Pour cela il vous faudra attendre le lancement, début 2013, des versions de Surface sous Windows 8 classique (et non RT). Et il y a fort à parier que ces tablettes soient plus chères, moins endurantes et plus lourdes que le Surface actuel sous Windows RT.
Les seuls programmes disponibles se trouvent sur le Windows Store et le choix est bien chiche. Si les services et logiciels de Microsoft – Skype, Office, SkyDrive, etc. – sont bien présents, de nombreux logiciels majeurs manquent à l’appel : pas d’autre navigateur qu’Internet Explorer, peu de jeux, etc. Le catalogue devrait s’enrichir dans les mois à venir, mais pour l’heure il ne soutient pas la comparaison avec celui d’Android et d’Apple.
Et ce d’autant plus que les logiciels disponibles ne sont pas tous très stables sous Windows RT. Nous avons subi plusieurs plantages pendant nos tests : le lecteur musical a connu des ratés, de même que le navigateur Web et même certains jeux pourtant théoriquement plutôt simples à exécuter. Microsoft a encore du travail à faire pour optimiser les performances et la stabilité de son système.
Au-delà de la correction ces problèmes, Microsoft a surtout commis une erreur d’ergonomie : Windows RT est certes esthétique mais il est trop complexe. Son interface épurée, limite aride, fait primer le texte sur les icônes. Il faut lire de manière attentive pour identifier les options, au contraire d’iOS et Android où les icônes se comprennent d’un simple coup d’œil.
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