S’il n’était pas dénué de qualités, le Sony Xperia 1 IV proposait une expérience photo très (trop ?) pointue qui s’adressait aux créateurs de contenus, et particulièrement à ceux qui étaient familiers avec les appareils photo Sony Alpha. Une niche qui n’en faisait pas un mobile facile à recommander pour tout le monde. Depuis, Sony a mis de l’eau dans son vin et revient avec un Xperia 1 V plus accessible, sans faire de compromis pour autant.
Prix et date de sortie
Le prix du Sony Xperia 1 V est inchangé par rapport au modèle précédent : 1399 €. Pour ce tarif, vous aurez le droit à une unique version avec 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. Vous pourrez en revanche choisir parmi ces trois coloris : noir, vert, kaki ou argent platine.
Le design très soigné du Sony Xperia 1 V
Le Sony Xperia 1 V ressemble à s’y méprendre au Sony Xperia 1 IV, mais la marque a apporté des changements qui font toute la différence. Le premier concerne une nouvelle texture granuleuse au dos qui, en plus de rester discrète, permet au téléphone de ne pas glisser des mains et de ne pas prendre les traces de doigts. Une vraie réussite qui, couplée à ce qui rassemble à du « plastique très haut de gamme », offre une sensation unique au toucher.
Toujours sur le côté gauche, le bloc caméra embarque les trois modules ainsi que le flash LED. Son excroissance le rend immanquablement bancal lorsque le téléphone est utilisé à plat. On passe aux bordures plates du téléphone, qui sont également texturées avec des stries verticales. Là encore, cela vient renforcer la prise en main du Sony Xperia 1 V qui n’est pas très large (71 mm) et relativement léger (187 g).
S’il ne peut pas être qualifié de smartphone compact comme le Zenfone 10 d’Asus, utiliser le Sony Xperia 1 V avec une seule main ne nous a jamais vraiment posé problème. Sur la tranche droite, on retrouve le bouton de réglage du volume et juste en dessous celui de mise sous tension qui intègre le lecteur d’empreinte pour déverrouiller le téléphone.
Le bouton de capture photo est évidemment de la partie, véritable marque de fabrique de la gamme Sony Xperia. Conçu pour être utilisé lorsque le téléphone est à l’horizontale, le bouton peut être enfoncé à mi-chemin pour la mise au point et complètement pour capturer la photo.
Sur la tranche inférieure, on retrouve ce bon vieux connecteur mini-jack 3.5 mm et sur la partie inférieure une trappe SIM / microSD que l’on peut ouvrir sans outil. Cerise sur le gâteau, le smartphone reste étanche, comme l’atteste sa certification IP68.
Terminons ce tour du design par la face avant qui offre une belle symétrie, mais des bordures supérieures et inférieures plus larges que les autres. La « faute » aux haut-parleurs stéréo que Sony a décidé de positionner en façade, entre le cadre et l’écran. Le module caméra avant se trouve ainsi légèrement déporté sur la gauche. Un choix réfléchi de la part de Sony pour ne pas détériorer l’expérience audio, sur laquelle nous allons revenir un peu plus bas dans ce test.
Écran
Le Xperia 1 V est équipé d’une dalle OLED de 6,5 pouces avec une définition de 3840 x 1644 pixels, un format 21:9 et un taux de rafraichissement de 120 Hz. Des caractéristiques haut de gamme qui offrent une excellente expérience visuelle, mais des choix de la part de Sony que l’on a toujours un peu de mal à expliquer.
La définition très élevée de l’écran (presque 4K) offre au téléphone une densité de pixel de 643 pixels par pouce. Dans les faits, le téléphone n’affiche quasiment jamais cette définition, faute de contenus compatibles. Ainsi, l’écran utilise la plupart du temps une définition Full HD+. Malheureusement, il est impossible de la régler dans les paramètres d’affichage.
Sony fait également le choix étrange de ne pas activer par défaut le taux de rafraichissement de 120 Hz. Si vous n’allez pas vous-même dans les paramètres pour le faire, la dalle restera à 60 Hz pour économiser de la batterie. De là à penser que le constructeur fait ça pour améliorer ses performances en autonomie…
À l’heure où tous ses concurrents proposent un taux de rafraichissement variable qui va de 1 à 120 Hz grâce à la technologie LTPO, Sony se contente de descendre à 40 Hz, uniquement lorsque certains modes comme celui pour économiser l’énergie sont activés. Sur un smartphone de cette trempe vendu 1399 €, la pilule a un peu de mal à passer.
Ecran : le Sony Xperia 1 V face à la concurrence
Concernant la colorimétrie, le smartphone n’est pas parfaitement calibré en conservant le mode par défaut. Avec un Delta E moyen mesuré de 5,15, la dérive colorimétrique est visible à l’œil nu. Pour faire mieux (idéalement en dessous de 3), il faut privilégier le mode « Créateur » qui tombe à 2.11, un bien meilleur résultat.
Face à ses concurrents du jour, le Sony Xperia 1 V n’est pas le smartphone avec l’écran le plus lumineux de notre comparatif. Il s’en sort tout de même honorablement avec une luminosité moyenne mesurée à 945 cd/m2. La dalle du Sony Xperia 1 V reste parfaitement lisible, même en plein soleil.
Performances
Comme la plupart de ses concurrents, Sony a choisi d’équiper son smartphone d’une puce Snapdragon 8 Gen 2. Un SoC haut de gamme qui a fait ses preuves, aussi bien en matière de performances que de dissipation de la chaleur. C’est un changement important pour le constructeur nippon dont le téléphone précédent (le Xperia 1 IV) rencontrait des problèmes de chauffe. C’est désormais de l’histoire ancienne, comme le prouve la faible amplitude thermique (écart entre la température la plus basse est la plus haute) mesurée par notre 01Lab : 18,2 °C. Un excellent résultat qui montre la bonne dissipation thermique du Sony Xperia 1 V.
En revanche, cela se fait au prix de performances volontairement bridées de la puce. Sony n’est pas le premier à faire ça, l’objectif étant de trouver le meilleur équilibre possible entre les performances, la chauffe et la consommation énergétique. Concrètement, le Sony Xperia 1 V et ses 12 Go de RAM offrent un confort d’utilisation exemplaire au quotidien. Le téléphone est réactif et vous pourrez sans problème faire tourner de nombreuses applications en même temps et revenir dessus sans que ces dernières redémarrent.
En revanche, si vous êtes un joueur, la prestation du téléphone de Sony pourrait vous décevoir. En effet, nous avons réussi à jouer en 60 i/s à Genshin Impact, mais avec un niveau graphique réglé sur « moyen ». Aller au-delà serait s’exposer à des ralentissements. Rien de dramatique donc, mais le Sony Xperia 1 V n’est pas le smartphone idéal si vous voulez une expérience de jeu sans concession. Mention spéciale à la carte microSD qui permet d’étendre la mémoire de stockage initiale (256 Go). Un « petit plus » que l’on ne retrouve quasiment plus sur les smartphones haut de gamme.
Autonomie et recharge
Autonomie et charge : le Sony Xperia 1 V face à la concurrence
Comme son prédécesseur, le Sony Xperia 1 V est équipé d’une batterie de 5000 mAh et comme son prédécesseur, il profite d’une excellente autonomie. Les tests du 01Lab ne font peut-être pas honneur au téléphone japonais, mais il a en face de lui de sacrés clients, en la présence des Galaxy S23 Ultra et iPhone 14 Pro Max qui gardent une bonne longueur d’avance sur lui.
Cela n’empêche pas le Sony Xperia 1 V d’offrir une autonomie moyenne de deux jours, ce qui est excellent. Il est vrai qu’il se montre moins à l’aise en lecture vidéo que dans une utilisation polyvalente, mais rien de dramatique. L’autonomie du Sony Xperia 1 V est très bonne et c’est le principal.
Côté recharge, on regrette l’absence totale de câble et de chargeur dans la boîte pour un smartphone vendu à ce prix. Le téléphone est compatible avec la charge sans fil 5W ainsi que la charge filaire jusqu’à 30 Watts. Vous devez en revanche utiliser votre propre chargeur. Le smartphone prend en charge les standards USB-PD 3.0 et PPS. Avec un chargeur compatible, nous avons réussi à charger complètement le Sony Xperia 1 V en 1h35.
Interface
Le mobile tourne sous Android 13 avec une surcouche fluide et légère (oui, comme la crème) de chez Sony. Le constructeur japonais ajoute sa petite touche dans certains paramètres du téléphone sans jamais dénaturer la version « stock » de l’OS. Pour trouver des fonctionnalités inédites, il faut aller chercher du côté des applications. Comme beaucoup de smartphones, le Sony Xperia 1 V intègre plusieurs applications par défaut, à commencer par les siennes. Ainsi, on retrouve celles dédiées à l’expérience multimédia de Sony comme Cinema Pro, Video Pro et Optimiseur de jeu.
Seulement trois applications partenaires sont de la partie : Facebook, LinkedIn et Tidal. Notez que Sony vous propose au premier démarrage d’autres applications. Certaines sont (étrangement) obligatoires comme Music Pro et Bravia Core, quand d’autres sont facultatives comme PlayStation App, Amazon, Headphone Connect ou encore Booking.
L’un des points noirs du smartphone est clairement son support logiciel limité. Sony ne promet que deux ans de mises à jour Android et trois ans de mises à jour de sécurité. C’est deux ans de moins que certains concurrents et largement insuffisants sur un produit haut de gamme.
Audio
On retrouve avec plaisir les haut-parleurs stéréo en façade. Le son délivré est puissant et riche, avec des basses bien présentes (on reste sur un smartphone), des médiums qui rendent les voix parfaitement intelligibles. Une expérience fort agréable pour regarder une vidéo ou jouer sans écouteurs qui nous rappelle que la plupart des constructeurs semblent avoir jeté l’éponge sur l’expérience audio des haut-parleurs. Pas Sony.
Pour une qualité supérieure, vous pouvez brancher un casque ou des écouteurs filaires sur le connecteur mini jack 3,5 mm d’excellente qualité. Une fois connecté, vous pourrez profiter des optimisations audio proposées par Sony comme les différents profils Dolby Surround, l’égaliseur ou encore le « 360 Reality Audio » qui est vraiment impressionnant, mais malheureusement limité à certaines applications compatibles.
Photo et vidéo
Le Sony Xperia 1 V est équipé d’un bloc caméra composé de trois modules à l’arrière. Le tout complété par un module avant pour capturer les égoportraits :
- Grand-angle (principal) : 48 Mpx, ouverture f/1.9, équivalent 24 mm, autofocus Dual Pixel, stabilisation optique.
- Ultra-grand-angle : 12 Mpx, ouverture f/2.2, équivalent 16 mm, autofocus Dual Pixel.
- Téléobjectif : 12 Mpx, ouverture f/2.3, équivalent 85-125 mm, ouverture g/2.3-2.8, zoom optique continu 3.5x-5.2x, autofocus Dual Pixel, stabilisation optique.
- Selfie : 12 Mpx, ouverture f/2.0, équivalent 24 mm.
Comme chaque année, les smartphones Xperia profitent d’une configuration photo solide, mais qui ne parvient jamais à se hisser au niveau des meilleurs photophones du marché. Un comble pour Sony qui fournit les capteurs Exmor à la plupart de ses concurrents.
Pour tenter de renverser la vapeur, Sony a cette année fait le choix de retirer son capteur ToF (pour mesurer en temps réel une scène en 3D) et de changer son capteur principal de 12 Mpx pour un 48 Mpx, plus grand (1/1.35 pouce) que celui du Xperia 1 IV (1/1.7 pouce).
La partie logicielle
Les Sony Xperia sont connus pour avoir pléthore d’applications et d’options pour capturer des photos et vidéos. Si bien que les novices peuvent parfois s’y perdre au milieu de ses (très) nombreux réglages qui s’adressent avant tout aux créateurs de contenus aguerris.
Sony fait un pas en avant en proposant un mode « Basique » qui est le seul à pouvoir être utilisé avec le bouton de l’obturateur à l’écran. Le bouton mécanique sur la tranche est également compatible avec ce mode. Pour tous les autres modes, il faudra obligatoirement passer par le bouton mécanique. Un choix arbitraire de la part de Sony que l’on n’explique pas vraiment.
Les autres modes Auto, P, S et M sont ceux que l’on retrouve sur les appareils photo de la gamme Alpha de Sony. Ils proposent des réglages bien plus poussés qui ne s’adressent qu’aux utilisateurs qui savent où ils mettent les mains. On note également l’arrivée d’un mode nuit que Sony a pourtant refusé d’intégrer pendant longtemps. Vous pourrez désormais capturer des clichés nocturnes « facilement », avec des résultats que nous vous présentons un peu plus bas.
Sony propose par ailleurs deux applications pour la vidéo : Cinema Pro et Video Pro. La différence avec l’onglet vidéo que l’on retrouve sur l’application photo réside encore une fois dans les réglages proposés. Pour l’application « Videography Pro », Sony dit s’être appuyé sur les caméscopes XDCAM utilisés dans le monde du journalisme et de la photographie de documentaire.
Grand-angle et ultra-grand-angle
Les photos ci-dessous ont été réalisées en grande majorité avec le mode « Basique » qui nécessite le moins de réglage possible et une expérience « point and shoot » que l’on peut attendre sur la plupart des smartphones. Nous avons comparé ces clichés avec ceux du Galaxy S23 Ultra qui est toujours une référence en la matière.
Photo avec le module principal (grand-angle) : le Sony Xperia 1 V à gauche, le Galaxy S23 Ultra à droite.
On commence avec le module caméra principal (grand-angle) qui s’en sort très bien dans de bonnes conditions lumineuses. Le capteur de 48 Mpx gagne clairement en précision par rapport au 12 Mpx de l’année dernière. Les photos sont très détaillées, y compris sur les bords de l’image. On apprécie les couleurs très réalistes, notamment grâce à une balance des blancs parfaitement réglée.
La photo en contre-jour ci-dessous met en difficulté le Sony Xperia 1 V qui offre une dynamique moins musclée que celle du Galaxy S23 Ultra. Ainsi, les zones d’ombres sont un peu trop bouchées, même si le smartphone de Samsung en fait un peu trop à notre goût, au point de surexposer l’image.
Photo avec le module principal (grand-angle) en contre-jour : le Sony Xperia 1 V à gauche, le Galaxy S23 Ultra à droite.
Photo ultra-grand-angle : le Sony Xperia 1 V à gauche, le Galaxy S23 Ultra à droite.
Le constat est similaire sur le module ultra-grand-angle, mais avec une perte de détails sur les bords de l’image. Comme l’an dernier, le module de 12 Mpx montre encore une fois ses limites. Nous n’aurions pas dit non à un peu plus de visibilité dans les basses lumières, mais le traitement « réaliste » de l’image a aussi ses avantages.
Un mot sur la prévisualisation à l’écran du mode basique qui ne retranscrit malheureusement pas très bien le résultat que nous obtenons par la suite en photo. Un « détail » assez frustrant. À ce petit jeu, les iPhone s’en sortent bien mieux.
Photo ultra-grand-angle en contre-jour : le Sony Xperia 1 V à gauche, le Galaxy S23 Ultra à droite.
Zoom
Le module téléobjectif du Xperia 1 V est très intéressant dans la polyvalence qu’il offre. En effet, ce dernier permet de zoomer en x2 (numérique), entre x3.5 et x5.2 avec le zoom optique continu, puis il repasse en numérique au-delà, notamment pour le x10 et le x15.6 (son maximum).
Sony Xperia 1 V : le zoom optique x3.5 à gauche et x5.2 à droite.
Le zoom continu est particulièrement intéressant dans la mesure où il offre une vraie flexibilité, sans pour autant perdre en qualité d’image. La continuité colorimétrique avec les autres focales est parfaitement assurée et l’image est suffisamment détaillée. C’est exactement ce que l’on demande à un zoom optique.
Zoom x10 : le Sony Xperia 1 V à gauche, le Samsung Galaxy S23 Ultra à droite.
Nous avons évidemment mis à l’épreuve le Xperia 1 V sur le zoom x10 qui est le domaine de prédilection du Galaxy S23 Ultra qui profite d’un téléobjectif dédié à cet effet. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, il n’y a pas vraiment match. Le S23 Ultra offre un niveau de détails incomparable à cette distance.
Nuit
Grand-angle de nuit : Le Sony Xperia 1 IV à gauche, le Samsung Galaxy S23 Ultra à droite.
Le mode nuit aide le Sony Xperia 1 V à proposer des photos qualitatives lorsque la lumière vient à manquer. Avec le module principal, les détails sont au rendez-vous, mais la balance des blancs ne nous semble pas parfaitement réglée. Un constat d’autant plus flagrant face au Galaxy S23 Ultra qui remporte le match de la photo nocturne.
Le « problème » de dynamique évoqué sur les photos diurnes est ici exacerbé. Le constat est d’autant plus sévère sur avec le module ultra-grand-angle qui fait tout simplement disparaitre de nombreux détails de la scène.
Ultragrand-angle de nuit : Le Sony Xperia 1 IV à gauche, le Samsung Galaxy S23 Ultra à droite.
Portraits et selfies
En mode portrait avec le module principal comme avec la caméra selfie, le Sony Xperia 1 V offre une gestion des couleurs exemplaire. En revanche, le détourage et la mise au point sont parfois approximatifs.
Mode portrait : le Sony Xperia 1 V à gauche, le Samsung Galaxy S23 Ultra à droite.
Selfie : le Sony Xperia 1 V sans mode portrait à gauche, avec à droite.
Vidéo
La qualité de capture vidéo du smartphone est excellente. La stabilisation fonctionne bien, les couleurs sont riches et les détails nombreux. Encore une fois, nous pointons du doigt une tendance à la sous-exposition des zones d’ombres, malgré un mode HDR activé.
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