Samsung ST5000 : la promesse
Dans ce boîtier extrafin d’à peine 2 cm, le coréen a casé tout son savoir-faire, non seulement en matière d’électronique, mais aussi en termes d’ergonomie. Pour preuve, son écran tactile Amoled, nouvellegénération, de 9 cm de diagonale, qui se pilote non seulement au doigt, mais aussi à l’inclinaison. Avec la même intuitivité qu’un iPhone / iPodTouch, la qualité photo en plus ? C’est le pari de Samsung, mais après dix jours appareil en main, le ST5000 ne nous a pas convaincu.
Samsung ST5000 : la réalité
Dans le monde de la photographie, Samsung n’a pas encore la légitimité d’acteurs historiques comme Canon et Nikon, ni de Sony et Panasonic, très à la pointe en termes de qualité. C’est pourquoi le célèbre électronicien joue sur des arguments parfois inattendus. C’est ainsi le seul à proposer des appareils à écran à la fois tactile et Amoled, équipés, qui plus est, d’accéléromètres.
Sympas les effets
Le gain, il existe : une meilleure visibilité au soleil, même si des reflets existent toujours, et un champ de vision plus large et confortable. Par ailleurs, l’interface tactile de Samsung est de loin la plus réussie et la plus réactive de toutes celles qui nous a été donné de tester récemment, devant le Nikon S4000, et très loin devant le Kodak Slice. Souvent handicapant à l’usage, le tactile devient, avec le ST5000, plutôt agréable à gérer, même s’il tient encore davantage du gadget tendance que de la révolution photo.
La navigation dans les menus se révèle en tout cas très fluide et intuitive, et le passage d’un mode de prise de vue à un autre, simple et pratique. En revanche, l’intégration d’accéléromètres pour changer de mode uniquement en inclinant le boîtier relève vraiment du gadget, déconcertant au début, gênant en public, et pas vraiment indispensable. Les menus valent surtout pour l’éditeur de photos intégré, et ses nombreuses fonctions. Notre coup de cœur va aux effets d’optique, pour créer une impression de maquette miniature, avec lignes très précises et arrière-plan flou, un effet vignetage avec des coins sombres, façon photo vintage ou une déformation de l’image à la manière ultra-grand-angle, c’est-à-dire en arrondissant le centre comme à travers l’œillère d’une porte, toujours comique.
Un zoom très décevant
Sur les photos elles-mêmes, malheureusement, Samsung accuse un vrai train de retard par rapport aux meilleurs compacts actuels. Rien à redire sur ses clichés en extérieur et par temps ensoleillé, qui sont vifs et nets. En revanche, passez en intérieur sans flash, même en plein jour, et voilà que les visages deviennent flous, le grain épais et brouillon, les teintes mal calibrées.
Son zoom x7 est également mal stabilisé. Dans les terribles conditions d’un concert vu du haut des gradins, il a offert le rendu le plus médiocre des cinq appareils que nous avions essayés. Presque systématiquement floues et inexploitables, ses photos arrivent très loin en qualité derrière le Canon PowerShot 210 IS au zoom x14 stabilisé, loin derrière le Sony HX5 au capteur si lumineux, et derrière le polyvalent Panasonic TZ10. La différence de prix n’est pourtant pas énorme : 50 € tout au plus, à peine 10 € avec le Canon.
La vidéo, plutôt ok
Le ST5000 se rattrape quelque peu sur la fonction vidéo HD. Sans rivaliser avec les TZ8 et TZ10, qui restent les modèles en termes de fluidité et de qualité, il filme sans accroc la plupart des scènes, sans flous intempestifs sur les visages lors de la mise au point. En revanche, gare à la prise de son chaotique : le micro étant situé sous l’appareil, il est très tentant de le boucher avec son pouce sans y prendre garde. Il aurait pourtant été aussi simple de le placer plus en évidence…
Un boîtier en toc
Signalons enfin que la finition du boîtier laisse à désirer, la faute à un revêtement plastique très « cheap », et une connectique agaçante. Pas de carte SD, en effet, mais des cartes mini-SD, bien moins répandues et moins pratiques pour lire ses fichiers directement sur un PC. Le câble USB est quant à lui propriétaire, mieux vaut donc ne pas l’égarer.
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