Samsung NX20 : la promesse
Début 2010, souvenez-vous : le seul appareil photo hybride disponible était le G1 de Panasonic tandis que celui d’Olympus se faisait attendre. Quand, sorti de nulle part, Samsung débarquait avec un NX10 aussi bien construit que performant : photo RAW, viseur électronique, écran OLED, etc. Le fabricant coréen démarrait en trombe et laissait à penser qu’il nourrissait de grandes ambitions dans le domaine des hybrides. Deux ans et demi plus tard, le bilan est morose : à part un NX100 décevant, un NX11 anecdotique et un NX200 trop cher, Samsung brille par son absence des magasins et sa communication est inexistante. Une déception d’autant plus cruelle que le géant asiatique dispose de la seconde gamme d’optique la plus riche après le système micro 4/3. En cette fin d’année, Samsung semble s’être réveillé et nous a enfin livré un vrai successeur au NX10 : le NX20. Passons-le en revue.
Samsung NX20 : la réalité
Le NX10 était bien construit et le NX20 ne déçoit pas : plus massif qu’un NEX 5N, il fait partie des costauds de la catégorie. Avantage pour certains, interrogations pour d’autres puisqu’il fait plus penser à un petit reflex – gabarit, prise en main, renflement du viseur, etc. – qu’à un hybride moderne. Du coup, on en vient à remarquer son poids : 622 grammes avec la batterie, la carte mémoire, l’optique de base 18-55 mm et son pare-soleil. On est loin des 548 g du NEX 7 (avec le 18-55 mm), son concurrent direct, ou des 420 g d’un GX1 de Panasonic (avec le 14-42 mm X). La robustesse a un prix, mais dans ce cas, on est trop proche des reflex.
Ecran orientable et viseur électronique
Reprenant les codes des hybrides Panasonic Lumix G, le NX20 offre à la fois l’écran orientable et le viseur électronique, un vrai plus pour affronter toutes sortes de prises en main : ras du sol, en hauteur, collé à l’œil en cas de fort soleil, etc. Sur ces deux plans, Samsung a plus réussi l’écran – réactif, agréable à regarder – que le viseur qui reste en deçà du Sony NEX7 ou du Fujifilm X-Pro 1.
Qualité photo de bonne tenue…
Le capteur du NX10 était vieillissant et c’est un beau CMOS de 20,3 Mpix qui équipe ce NX20.Un capteur made in Samsung qui offre de très bons résultats jusqu’à 1600-3200 ISO, seuil au-delà duquel le bruit numérique est trop fort en Jpeg et demande beaucoup de lissage en Raw. Samsung réduit un peu l’écart avec Sony, ténor du segment, et permet au NX20 de délivrer d’excellentes images et ce, d’autant plus que la balance des blancs de l’appareil est très bonne. L’ergonomie de l’appareil change peu par rapport au NX10, mais on regrette la petite taille des boutons et la difficulté d’appuyer correctement sur celui d’enregistrement vidéo. Un mode vidéo de qualité mais, soit dit en passant, très sujet aux déformations des lignes verticales (rolling shutter) sur les sujets mobiles.
…mais électronique en retrait
Si la rafale de l’appareil est très honnête (8 i/s limité à 13 images), elle soulève rapidement un défaut important de l’appareil : le NX20 ne peut faire deux choses à la fois. A la fin d’une rafale, l’appareil écrit sur la carte mémoire… et ne peut plus rien faire d’autre, bloqué par le cycle d’écriture quand un reflex ou un hybride de la concurrence ne fait que réduire la cadence pendant qu’il écrit les images.
Et pas de chance, le NX20 est lent à écrire les images, même sur les cartes les plus rapides comme notre carte de référence Lexar Professional SDHC Cat 10 x133 de 8 Go. Une lenteur qui devient exaspérante quand on utilise le format de fichier Raw, théoriquement à privilégier puisque cet appareil s’adresse aux experts…
Trop lent
Cette lenteur s’applique malheureusement aussi à la mise au point, LE point faible de l’appareil. Quand l’OM-D E-M5 d’Olympus va tellement vite que nos outils de mesure sont trop pris de court, il faut entre 0,3 et 0,4 secondes à l’appareil pour déclencher quand on appuie sur le déclencheur voire 1 seconde de plus pour faire le point. Que dire alors des 3,5 s d’agonie entre 2 photos en mode normal pour le NX20 ? On ajoute à ça un viseur électronique figé pendant le shoot, et on obtient un appareil pas du tout taillé pour la vitesse et notamment la photo de sport.
Une chose est claire : Samsung a du travail à faire non seulement sur la mise au point mais aussi sur la vitesse de traitement du signal.
Wi-Fi : limité et concurrencé
Si l’appareil est Wi-Fi, l’intégration des fonctions -SkyDrive, envoi de photo par mail, commande à distance- n’est pas encore convaincante : lenteurs, affichage trop petit, etc. De plus, le tout est assez lent et peu ergonomique. Ensuite, quand on voit l’arrivée d’Android dans des compacts –Nikon CoolPix S800c-, le NX20 ne peut soutenir la comparaison.
Bon parc optique, mais on attend les innovations
Mine de rien, Samsung dispose de pas moins de 9 optiques différentes. Avec dans le lot des focales fixes extra-plates – dites “pancake” – de bonne qualité -mais en dessous de Panasonic et Olympus- et pas trop chères. Le seul regret que l’on peut avoir est que les optiques qui ne sont pas au format “pancake” semblent avoir peu ou prou la même formule optique que des optiques pour reflex. En clair : elles sont aussi grosses -et lourdes- que des optiques reflex. On attend de Samsung qu’il se mette à étudier sérieusement les zooms extra-fins de Panasonic…
Optique pancake 16 mm F2.4 : le très grand angle lumineux
Outre le zoom de base, nous avons pu tester quelques optiques du système NX dont le 16 mm F2.4 équivalent à un 24 mm. Dépassant d’à peine 2,6 cm du boîtier, cette optique extra-fine délivre des clichés très propres, avec une déformation bien maîtrisée sur les bords, même si ceux-ci sont un peu mous. Idéal pour la photo de paysage, d’architecture, etc. Et recommandée pour ceux qui voyagent léger.
Optique pancake 20 mm F2.8 : pour le reportage
Aussi fine que le 16 mm (2,5 cm) le 20 mm est un peu moins lumineux et c’est là son seul vrai défaut. Les clichés délivrés sont propres, les défauts optiques bien contenus et le prix (279 euros) modéré. Une optique que l’on peut laisser visser à son NX.
Optique zoom 18-200 mm F3.5-6.3 : le veau
Offrant des performances convenables compte tenu du grand écart optique, le 18-200 mm nous a essentiellement déçu pour une chose : son poids. 592 grammes avec le capuchon et le pare-soleil, c’est quasiment le poids du boîtier ! Vissé au boîtier il le déséquilibre complètement et rend le tout lourd… comme un reflex. Dès lors que vous souhaitez acquérir ce type de focale, il vaut mieux aller regarder chez Panasonic ou Olympus ou bien… vous tourner vers un reflex !
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