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Test : Ricoh Pentax K-1, le challenger des reflex plein format est là !

Ricoh revient dans la course aux reflex en sortant son premier modèle plein format, un boîtier au rapport qualité/prix quasi imbattable.

L'avis de 01net.com

Ricoh Pentax K-1

Les plus

  • + Qualité d’image
  • + Prix raisonnable
  • + Robustesse
  • + Equipement riche

Les moins

  • - Vidéo limitée
  • - Parc optique naissant

Qualité photo

4.5 / 5

Qualité vidéo

3.5 / 5

Réactivité

3.5 / 5

Ergonomie et finition

4.5 / 5

Appréciation générale

4.5 / 5

Autres critères et mesures

5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 08/06/2016

Voir le verdict

Fiche technique

Ricoh Pentax K-1

Monture (baïonnette) Pentax K
Format de capteur Plein format 24 x 36
Définition du capteur 36.3 Mpx
Type de capteur CMOS
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

Ricoh Pentax K-1 : la promesse

C’est un euphémisme de dire que le Pentax K-1 était un boîtier attendu : véritable arlésienne de la photo, le premier reflex numérique à capteur plein format estampillé Pentax s’était perdu dans les limbes à la suite de différents rachats de la marque – par Hoya d’abord, par Ricoh ensuite. Finalement réorganisées, les filiales photo de Ricoh ont finalement accouché de ce K-1. Un gros monstre de 36 Mpix qui a pour lui, outre cette super définition d’image, un prix canon et une liste de fonctionnalités longue comme le bras. Suffisamment pour être pertinent face à Canon et Nikon ?

Ricoh Pentax K-1 : la réalité

Très (très) loin derrière Canon et Nikon en termes de parts de marché, Pentax conserve une base de fidèles. Il faut dire que la marque a proposé des boîtiers dotés de nombreuses qualités. Mais s’il est un domaine dans laquelle elle dispose d’une aura, il s’agit bien de la solidité.

Cette réputation n’est en rien usurpée. En effet, même les boîtiers d’entrée de gamme font l’objet de renforcements uniquement disponibles chez les modèles pros de la concurrence.
Fleuron de la flotte Pentax, le K-1 ne nous a pas déçus : il est conçu comme un tank.

Du gros, du lourd

Pensant 1,01 kg boîtier nu et 1,47 kg avec le 28-105 mm, le K-1 est un reflex lourd, même dans la catégorie des modèles riches en pixels. Ce poids élevé fait écho à sa forme, massive et anguleuse, bien représentée par ce grip, très prononcé. Outre une conception focalisée autour de la résistance du boîtier, cet aspect massif est aussi la résultante de l’importante distance de tirage (45,5 mm).

Taillé dans le roc, le K-1 est plus adapté aux paluches des Orcs qu’à celles des Hobbits, d’autant plus que les optiques de qualité pour reflex plein format sont lourdes, tel le 15-30 mm* f/2.8 stabilisé qui affiche 1,04 kg sur la balance – soit plus de deux kilogrammes à emporter en balade. Cette remarque s’applique à tous les reflex plein format, mais il vaut mieux être prévenu : votre dos va vous haïr, surtout si vous êtes amateur de gros zooms !

(* : cette optique n’est pas conçue par Ricoh/Pentax mais s’avère être Tamron 15-30 mm rebadgé dont vous pouvez lire notre test)

Vaisseau spatial

Ce qui surprend un peu sur le K-1 est la profusion de boutons. Aux antipodes d’un Leica M-D qui a fait le choix de se passer d’écran LCD, le K-1 est un vaisseau spatial affublé de boutons, molettes, prises et autres commandes.

Son ergonomie peut être déroutante, particulièrement pour les habitués de Canon et Nikon : on trouve un bouton d’activation du GPS sur le dessus de l’appareil, un bouton de verrouillage des réglages placé de manière assez incongrue (voir photo ci-dessous) et la molette des modes peut paraître un peu obscure. Une chose est claire : si vous n’êtes pas Pentaxiste, la lecture du manuel du K-1 n’a rien de superflu !

Passée l’appréhension initiale, le K-1 s’affirme comme une superbe boîte à images, d’autant plus que les paramétrages, nombreux, se contrôlent sans passer par un menu logiciel.

Le K-1 nécessite un apprentissage, mais cela vaut le coup.

Ecran orientable exotique

Le système d’articulation de l’écran orientable de ce K-1 est une surprise, c’est le moins que l’on puisse dire. Conçu autour de 4 vérins, il permet d’orienter la dalle dans toutes les directions mais ne peut, hélas, pas le placer en mode autoportrait.

Nous avons trouvé ce système moins facile à manipuler que celui, uniquement vertical, du Sony Alpha A99 ou celui, plus classique, du Nikon D750, deux autres boîtiers type reflex à capteur plein format équipés d’écran orientables. Pentax a, comme à son habitude, privilégié la solidité. On se console dans le fait qu’un écran un peu orientable vaut toujours mieux qu’un écran fixe – allo Canon, vous me recevez ?

L’hyperboîtier

Si les performances générales des boîtiers Canon et Nikon sont globalement très bonnes – des milliers de pros sont là pour en attester – les deux marques subissent depuis quelques années le feu des critiques pour leur manque d’audace. Aux antipodes des ténors du segment, Ricoh ne s’interdit rien et introduit, avec ce K-1, une grande quantité de fonctions uniques.

Citons le PixelShift qui affine la qualité d’image en combinant 4 images consécutives, l’Astrotracer qui couple les signaux du GPS et de la boussole pour piloter le capteur afin de corriger la rotation de la terre lors des prises de vue astronomiques ou encore les modes « Hyper programme » et « hyper manuel » qui permettent un pilotage fin des paramètres d’ouverture et de vitesse tout en maintenant la nature de l’exposition.

Au conservatisme de Canon et Nikon, Ricoh répond par une pléthore de fonctions uniques. Une fois encore, le guide d’utilisation n’est pas optionnel !

Très bon capteur

Pas de surprise, le capteur 36 Mpix qui équipe ce K-1 découle de celui du Nikon D810 – il s’agit d’un capteur Sony qui a fait ses preuves depuis la première version dans le D800. Si chaque constructeur dispose de ses propres processeurs de traitement d’images et autres algorithmes, l’impact du capteur est prédominant.

Vous pouvez voir et télécharger nos photos en haute définition sur notre album Flickr.

Et il fait le job, tellement bien qu’il offre peu ou prou les mêmes résultats : la plage dynamique est large – les fichiers peuvent encaisser 3 à presque 4 diaph de sous/surexposition – et les couleurs sont justes par défaut.

Bon point pour Ricoh, le K-1 peut shooter en RAW au format ouvert « DNG » ce qui nous a permis d’ouvrir les fichiers RAW alors que ceux-ci n’étaient pas officiellement supportés par les logiciels de développement.

La gestion des hautes sensibilités est très bonne pour un capteur aussi dense : un petit cran au-dessus du D810, il offre un niveau de bruit quasi nul à 1.600 ISO, très délicat à 3.200 ISO et toujours bien maîtrisé et agréable à 6.400 ISO.

Le bruit parasite notablement les détails à 12.800 ISO et cela se dégrade un peu plus à 25.600, une valeur encore sauvable en RAW mais guère plus.

Déjà très bonne en mode “normal”, la qualité d’image grimpe d’un cran quand on utilise le mode PixelShift.

D’un sacré cran.

PixelShift, le coup de génie

Un capteur stabilisé peut servir à autre chose que compenser les mouvements parasites. Ricoh l’a bien vu venir et développe, depuis son K3, le PixelShift, un système de déplacement de capteur très fin qui combine 4 images en une seule.

Il ne s’agit pas ici d’accroître la définition d’image comme le fait Olympus avec son OM-D E-M5 Mark II, mais d’améliorer la précision et la netteté. Cette astuce permet aussi de dépasser une des limites des capteurs « normaux » à matrice de Bayer. Tous les capteurs de tous les appareils photo – sauf Sigma – disposent de pixels colorés verts, bleus ou rouges et chaque pixel récupère les informations des couleurs complémentaires auprès de ses voisins. En déplaçant le capteur, Ricoh permet à chaque pixel de récupérer les trois informations de couleurs et se passe ainsi de réinterprétation des couleurs.

Les résultats parlent d’eux-même : avec l’optique de base (28-105 mm f/3.5-5.6) avec laquelle nous avons testé ce K-1 l’image passe de convenable à ultra piquée comme en témoignent ces deux images témoins. Si le dispositif n’est pas adapté aux scènes d’action, les photographes de studio en lumière continue et/ou sur sujet immobiles peuvent se lécher les babines : on a l’impression de shooter avec un (petit) appareil moyen format.

Dans le monde de la photo « normale », seuls les boîtiers Sigma DP Quattro dotés de leur fameux capteur Foveon à trois couches offrent un tel niveau de précision d’image. Limité dans les usages, mais diabolique dans le résultat.

Autofocus, le coup de mou

Sans être un handicap, l’autofocus du Pentax K-1 est en retrait par rapport à la concurrence. Pas de catastrophe, le module SAFOX 12 doté de 33 collimateurs est suffisamment réactif en plein jour pour un usage normal, mais les accros de l’instant décisif feront la moue dès que la lumière se fait rare.

Dans ce domaine, on a l’impression d’avoir un D800 en main et non un D810, bien plus réactif. Le K-1 n’est donc pas l’arme de choix des grands nerveux.

Heureusement, l’autofocus peut souvent profiter d’amélioration plus que substantielles par le biais de mises à jour logicielles – on se souvient des cas des Fujifilm X100 ou de la récente mise à jour majeure du X-E2. Ricoh serait bien inspiré d’adopter la même attitude qu’Olympus, Fujifilm et Panasonic qui ont réussi à transcender certains boîtiers par une optimisation régulière de la partie logicielle.

Vidéo : matériel prêt, logiciel inapte

Du point de vue physique et technique, le K-1 propose une sortie HDMI sans compression, une prise casque, une prise micro et les débrayages manuels via les modes PASM. Que lui manque-t-il alors ? La maîtrise logicielle. Non seulement le K-1 ne tourne pas en vidéo 4K, mais il s’avère assez manchot en Full HD puisqu’il se limite à des modes 25/30p ! On ajoute à cela l’absence de paramétrages fins de la qualité de compression, l’impasse sur le Focus-peaking ou l’absence d’autofocus continu et on obtient un recalé du monde de la production vidéo.

Nous n’attendions pas grand-chose de Ricoh en vidéo – après tout, les Pentax n’ont jamais été doués dans ce domaine – mais la présence des entres/sorties nécessaires nous avait fait espéré.

En vain.

Prix plancher, parc optique naissant

Le K-1 est le premier boîtier à 36 Mpix lancé à un prix aussi bas, un prix d’autant plus contenu qu’il ne s’agit pas là d’un boîtier castré comme le D750 (obturateur au 1/4000e, moindre résistance) mais bien un modèle haut de gamme, tant du point de vue de la fiche technique, que du capteur ou des fonctionnalités. L’addition augmentera toutefois lorsque l’utilisateur s’équipera en optiques.

Des optiques qui sont, à l’heure actuelle, la faiblesse majeure de l’écosystème plein format de Pentax. Outre la moindre richesse face à ceux de Nikon, Canon et Sony, le parc Pentax plein format ne compte surtout qu’une poignée de modèles modernes.

Or, à l’instar de Nikon avec le D800 et ses 36 mégapixels, Ricoh va lui aussi devoir mettre les bouchées doubles pour étoffer son offre, de telles définitions demandant des modèles avec un très fort pouvoir séparateur sous peine de ne délivrer que des photos molles, sans piqué ni relief.

Bien inspirée, la marque a sous-traité ses 15-30 mm f/2.8 et 24-70 mm f/2. 8 à Tamron, des modèles qui offrent déjà une bonne qualité d’image et un bon rapport qualité/prix chez les systèmes concurrents. Ajouté au 70-200 mm f/2.8 maison, Ricoh offre au K-1 la trinité de zooms vitale, mais il va falloir mettre le turbo, notamment sur les focales fixes – on pense notamment aux 24/35/50/85 mm et autres 90 mm macro, un quinté incontournable.

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