Google a entendu les critiques. L’année dernière à la même époque, nous regrettions que la Pixel Watch 2, qui marquait par ailleurs le renouveau de cette gamme, intègre un écran trop petit ; qui plus est entouré d’un cadre trop large à notre goût. Notre vœu a été exaucé du côté de Mountain View, puisque Google décline pour la première fois sa montre en deux tailles. À l’original de 41 mm (avec un contour d’écran plus fin de 16 %, 400 euros), s’ajoute le modèle de 45 mm testé ici (450 euros).
Le design des deux modèles reste quant à lui identique en tout point. La finition est toujours impeccable, le boîtier en aluminium poli de notre modèle de test a des allures d’acier inoxydable très chic, pour un poids de 37 grammes. Ce coloris « argent poli » est l’un des trois disponibles avec le « noir mat » et le « champagne doré ». Le classique bracelet en fluoroélastomère est confortable, bien que peu respirant dès que les températures augmentent.
Un grand écran lumineux
Avec son écran de 1,4 pouce à une définition de 456 x 456 pixels, ce grand modèle conserve toutefois la même résolution de 310 pixels par pouce de sa petite sœur. Cela permet cependant d’obtenir une surface d’affichage 40 % plus grande, très appréciable pour la navigation ou pour lire des notifications un peu longues.
Les lignes un peu plus sombres qui apparaissent sur l’écran sont dues à son rafraichissement et ne sont pas visibles à l’oeil nu.
L’écran Amoled LTPO affiche une luminosité doublée par rapport à la deuxième génération. On passe ainsi de 1 1000 à 2 000 nits maximum. La montre reste ainsi presque toujours lisible, à quelques exceptions près, comme en plein soleil entre midi et 14 h où cela est un peu plus difficile. Autre bon point, la luminosité minimal n’est que d’un seul nit, très utile pour ne pas éblouir et se faire discret dans l’obscurité totale.
Une journée et demie d’autonomie
L’intégration de la technologie LTPO permet également au rafraîchissement d’osciller entre 1 et 60 Hz ; de quoi a priori faire des économies d’énergie en mode « always on ». Dans ce cas, quand on ne relève pas le poignet pour activer l’écran, celui-ci ne s’actualise qu’une seule fois par seconde, consommant ainsi un peu moins d’électricité qu’en 60 Hz. Dans les faits, ce système est la batterie de 420 mAh (307 mAh sur la 41 mm), permet non pas de prolonger l’autonomie, mais de la préserver malgré l’inflation de la taille de l’écran, par définition plus consommateur.
Cette grande Pixel Watch 3 ne fait cependant pas de miracles. Durant notre test, nous avons généralement tenu environ 36 heures entre deux charges. Durant ce temps, nous l’avons portée en permanence (même la nuit) et l’avons largement sollicité, notamment grâce à de multiples exercices sportifs. Une fois vide, la batterie se recharge à 100 % en 1 h 20 environ, 20 % plus rapidement que l’ancienne génération d’après le constructeur.
Même cœur, même performances
Pour cette troisième génération, Google a conservé la très efficace puce SW5100 de Qualcomm. On se souvient que son adoption au sein de la Pixel Watch 2 en lieu et place de la Samsung Exynos 9110 avait été salutaire en matière de performances (gravure en 4 nm au lieu de 10 nm !).
Un an plus tard, ce SoC accompagné du coprocesseur Cortex M 33 et de 2 Go de RAM fait toujours très bien l’affaire. L’interface est réactive et fluide, les applications se lancent rapidement et surtout restent disponible en tache de fond. Cela permet de les appeler très rapidement quand on en a besoin ; une qualité essentielle sur une montre dont le form factor n’incite pas à attendre ne serait-ce que quelques secondes poignet en l’air qu’une application se lance. Passer de la solution de Samsung à celle de Qualcomm a certainement été le meilleur choix opéré par Google pour sa montre.
Toujours dans le domaine matériel, Google indique avoir amélioré le capteur optique de fréquence cardiaque, la rendant ainsi 40 % plus précise. Autre nouveauté : il détecte également la perte de pouls pour appeler automatiquement les secours en cas d’arrêt cardiaque. Le Bluetooth est à la norme 5.3 et la Pixel Watch 3 est même compatible Wi-Fi 6. Le suivi de la saturation en oxygène (SpO2) est assuré par des capteurs rouges et infrarouges. Le gyroscope et l’accéléromètre peuvent notamment détecter les chutes pour prévenir là aussi automatiquement les secours. Évidemment, l’ECG est toujours de la partie aussi.
Un bouton toujours un peu trop caché
Au niveau de l’interface, on reste sur la même gestuelle que la Pixel Watch 2. En glissant son doigt vers le bas, on affiche les raccourcis (mode silencieux, réglages, mode nuit, etc.). Vers le haut, on accède au centre de notifications. On peut également accéder à ces deux rubriques en tournant le modèle vers le haut ou le bas depuis le cadran principal. En appuyant une fois sur la couronne, la grille des applications apparaît. En appuyant deux fois d’affilé, c’est Google Pay qui s’active.
En faisant glisser un doigt vers la gauche ou la droite, on fait défiler les « Cartes ». Personnalisables, ces widgets permettent par exemple de voir les prévisions météo, son rythme cardiaque ou lancer une activité rapidement. Enfin, un bouton se cache au-dessus de la couronne et comme sur la seconde génération, il est toujours aussi peu pratique à atteindre, on a tendance à se tirer les poils du poignet pour l’activer. Un double appui déclenche là aussi Google Pay, un simple appui affiche la liste des applications récentes et un appui prolongé réveille Google Assistant. Tout cela est très réactif et pratique à utiliser.
Du sport, encore du sport
Dans l’univers des montres connectés, Wear OS présente l’intérêt de disposer d’une riche boutique d’applications. Notons au passage que Maps s’enrichit d’un mode avec cartographie hors ligne. Mais celle la plus en vue sur la Pixel Watch 3 est bien entendu Fitbit. Plus encore depuis que la filiale de Google a annoncé l’arrêt de la production de montres connectées. Notre appareil devient donc de facto l’offre principale de suivi d’activité de la firme de Mountain View. Malgré cela, on continue de jongler sur son téléphone entre l’appli Google Pixel Watch et Fitbit, une articulation pas toujours pratique.
Mais d’un autre côté, force est de reconnaître que cette application dédiée est très complète. Une quarantaine d’exercices peuvent être mesurés, avec la possibilité de définir des objectifs. Mais pour aller plus loin, il faut s’abonner à Fitbit Premium (9 euros mensuels) pour bénéficier par exemple de recommandations pour la course faites par une IA et basée sur votre aptitude et vos objectifs. Tout le monde peut en revanche recevoir tous les matins, un récapitulatif d’infos comme le score de sommeil, la météo ou encore des conseils sportifs en fonction de votre forme du moment.
Question précision, nous avons comparé la Pixel Watch 3 à une Apple Watch Series 8, lors de plusieurs activités sportives. Aussi bien en matière de mesure de la fréquence cardiaque (moyenne ou en pointe) que de suivi de la position, les résultats entre les deux montres étaient très similaires et précis. Tout juste, note-t-on que la trace GPS laissée par la montre de Google est étrangement tremblotante, quand celle d’Apple est complètement linéaire. Mais cela ne nuit pas pour autant à la mesure de la distance, les deux appareils ne faisant apparaître que des différences minimes de l’ordre de 1 à 2 %, au bénéfice parfois de l’une, parfois de l’autre.
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