L’effondrement des volumes de vente des compacts a conduit les constructeurs à se concentrer sur certaines niches. Et si Olympus a fait l’impasse sur les compacts experts à capteur 1 pouce, la marque au logo bleu s’est maintenue dans le segment des appareils renforcés, un domaine dans lequel elle est légitime tant par le nombre de modèles produits – rappelez-vous des Mju Tough ! – que par leur qualité. Le nouveau TG-5 occupe le haut de gamme du segment avec son optique lumineuse en grand angle – f/2 – et se place ainsi au-dessus des TG-860 (précédemment testé) et TG-870.
Toujours la même recette
Avant de détailler plus avant la fiche technique du produit, un petit coup de gueule : oui, le TG-5 perpétue la domination d’Olympus dans le segment des compacts renforcés étanches, mais c’est essentiellement dû à l’absence des autres acteurs et non aux innovations de la marque.
La preuve ? Le premier TG-1 était un compact équipé d’un capteur CMOS BSI de 12 Mpix, d’une optique équivalente à un 25-100 mm f/2.-4.9, d’un GPS, d’un écran 3 pouces, étanche à 12 m et résistant à des chutes de 2 m. Qu’apporte le TG-5 à cette fiche ? Processeur mis à part (nous y reviendrons), rien ou presque : il résiste à des chutes de 2,1 m (10 cm de gain, youpi !) et il est désormais étanche à 15 m au lieu de 12.
Si le processeur d’image, la qualité intrinsèque du capteur (de même définition) et quelques ajouts enrichissent bien évidemment le nouveau TG-5, on est vraiment choqué du manque d’améliorations majeures dont l’appareil profite 5 ans après le lancement du premier modèle. L’absence de compétition dans le segment n’aide vraiment pas ce format à s’améliorer. Où est le compact baroudeur à grand capteur ?
Petit tank
Le conservatisme d’Olympus s’explique aussi en partie par la qualité de la conception initiale du concept. Le TG-5 est ainsi un boîtier très bien construit et donc les différents renforcements donnent confiance – système de double verrouillage de la trappe, solidité de l’appareil en main, etc.
Les erreurs ? Toujours les mêmes, à savoir des boutons et molettes un peu trop petits pour être manipulés avec des gants ou dans des environnements difficiles – on pense au bouton de déclenchement vidéo, trop enfoncé dans le grip arrière. On reconnaît cependant un progrès de la molette supérieure, crantée et facile à tourner. Il faudrait étendre ce travail à la croix directionnelle, au bouton OK, au déclencheur vidéo et au zoom pour que la partition soit parfaite.
Jolies couleurs, montée en ISO difficile
Les compacts Olympus ont toujours produit des images qui ont du punch, privilégiant le caractère flatteur des clichés au détriment, parfois, de la justesse des couleurs – une démarche logique dans le cas des appareils grand public. Ce TG-5 ne fait pas exception et les images prises en pleine journée offre un beau rendu, en dépit d’un piqué mollasson en bout de zoom.
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Si Olympus abandonne ici le capteur 16 Mpix -embarqué dans la génération précédente- pour retourner au capteur 12 Mpix de ses premières amours (comme sur les TG-1 et TG-2), c’est toujours un petit capteur 1/2.3’’ qui équipe ce TG-5. En clair ? La montée en sensibilités n’est pas son fort, avec une dégradation des détails qui commence doucement à 400 ISO, un moutonnement à 800 ISO et du gros bruit à 1600 ISO. Les valeurs supérieures dépannent, mais sont à proscrire pour la photo de qualité. Le hic étant que l’optique ne rend service qu’en grand angle : à f/2 ça passe encore, mais on monte très vite à f/4.9 dès que l’on zoome.
Super maquereau
Les petits capteurs ne sont pas doués pour les basses lumières comme on vient de le voir, mais la petite taille n’implique pas que des faiblesses ! La force du petit capteur est de pouvoir profiter de modes Macro voire Super Macro des plus performants. Le TG-5 permet une mise au point rapprochée à seulement 1 cm qui permet de capturer des détails réellement saisissants… tant qu’il y a de la lumière, l’appareil pouvant occulter une partie de celle-ci. Si Olympus propose un accessoire – un anneau LED – pour pouvoir éclairer les sujets au plus près, on aurait préféré que les diodes soient directement intégrées au boîtier comme le fait Ricoh. A 499 € le compact, ça serait même de très bon goût.
Le gros gain : AF et rafale
Voilà l’amélioration majeure de l’appareil par rapport à ses prédécesseurs : un processeur plus puissant qui offre un AF vraiment réactif à ce petit compact, de même qu’un mode rafale pas manchot.
Pour l’AF, on a vraiment l’impression d’avoir affaire à un smartphone rapide tel le Samsung Galaxy S7, ce qui marque une vraie évolution par rapport aux précédentes moutures et aux compacts classiques en général, plutôt « mous du genou ». La rapidité de l’AF est étendue à un rafale certes limitée dans le temps (20 i/s pendant une seconde) mais qui permet de réellement décomposer un mouvement. Idéal pour des plongeons estivaux ou des sauts en snowboard à la montagne.
Sous l’océan
Nous avons eu la chance de pouvoir tester l’appareil lors d’une petite excursion estivale dans le sud-est de la France. Un petit bain en maillot sans palme ni tuba pour voir comment l’appareil se comporte avec nos amies les sardines. Le bilan est simple : ses limites de montée en hautes sensibilités l’empêchent de briller dans les eaux chargées en sédiments et il vaut mieux bien se stabiliser pour capturer des clichés nets autres qu’une simple capture du fond de l’eau. En clair : à part en piscine et au-delà de 2 m de profondeur, il vaut mieux avoir des bouteilles … et de l’éclairage d’appoint.
4K simple, mais fait le job
Olympus n’est pas un cador de la vidéo, il n’empêche que la marque progresse – ou achète de meilleurs composants, peu importe. Dans la même veine que pour son hybride haut de gamme, l’OM-D E-M1 Mark II, ce compact tout-terrain profite enfin d’une compression vidéo décente et en 4K s’il vous plaît. Le niveau de paramétrage est proche du zéro absolu, mais au moins l’appareil produit-il enfin des séquences animées au niveau des bons smartphones actuels. De quoi renforcer son intérêt puisque le TG-5 peut se permettre de filmer dans des environnements inaccessibles aux téléphones.
Bloc optique vieillissant
Nous l’avons dit plus haut, le bloc optique n’a pas changé depuis le TG-1 : un équivalent 25-100 mm f/2.0-4.9. Si l’ouverture en grand angle lui donne un avantage sur la compétition, la baisse de luminosité est rapide dès que l’on zoome. En outre, la lentille frontale est sensible aux rayons du soleil et le piqué de l’image n’est pas flamboyant. Quitte à choisir, nous préfèrerions un capteur plus grand et une optique plus soignée : soit une focale fixe 25 mm f/2 (voire f/2.8) avec un capteur 1 pouce (c’est possible puisque Panasonic a bien mis un 28 mm équipé d’un tel capteur dans son smartphone le CM1). Ou encore un simple zoom x2 allant de 25 mm à 50 mm mais avec un capteur 1/1.7” comme chez feu les X-Z1 et X-Z2, les anciens compacts experts de la marque. On n’a pas besoin d’un zoom très puissant sur ce genre d’appareil, mais d’une bonne réactivité (ça c’est bon) et d’une belle qualité d’image.
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