Olympus OM-D E-M5 : la promesse
Il devrait arriver dans les magasins entre mars et avril. « Il », c’est le premier hybride vraiment expert d’Olympus, celui qui fait revivre la gamme OM : l’E-M5 de la série OM-D (pour digital = numérique). Olympus nous a laissé jouer une journée entière avec un modèle de pré-série. En guise de préambule, il faut préciser que les firmwares (le programme interne) des appareils n’étaient pas définitifs et que cette prise en main n’est qu’un pré-test que nous mettrons à jour avec le test d’un modèle finalisé.
Résultat ? Olympus n’a pas à rougir de ce modèle : il s’est parfaitement comporté, n’a jamais planté et nous a même sacrément impressionnés…
Olympus OM-D E-M5 : la réalité
Contrairement à la première impression que l’on a en regardant les photos du boîtier, l’appareil est petit, diablement petit. Avantage pour les uns, inconvénient pour les autres, cette compacité est un sacré atout, car elle s’accompagne d’un petit poids de 425 g avec la carte mémoire et la batterie ! C’est toujours ça de moins qui pèsera sur nos épaules. Quant aux grosses paluches, Olympus est la première marque à proposer un grip optionnel pour son appareil – nous y reviendrons plus loin.
Un petit costaud qui aime l’eau
La qualité de fabrication est excellente à plus d’un titre : la légèreté de l’appareil en main s’accompagne d’un réel sentiment de robustesse. Petit, trapu, garni de joints d’étanchéité, si ce petit costaud ne peut se prévaloir d’une solidité équivalente à celle d’un Nikon D4 ou d’un Nikon D800 par exemple, il surclasse la quasi-totalité des concurrents sur le plan de la robustesse perçue (nous n’avons pas réalisé de crash test), rejoint uniquement par le GX1 de Panasonic.
Garanti tout type de temps, l’E-M5 a su nous convaincre lors de la prise en main qui s’est réalisée lundi 13 février 2012 à Amsterdam, ville plus réputée pour ses canaux et ses cafés cozy que pour la clémence de son temps. Il a de fait beaucoup plu ce jour-là sur la capitale néerlandaise, et notre boîtier a parfaitement réagi : les gouttes glissent sur la carlingue sans affecter l’appareil. Tous les boutons et molettes sont protégés de l’humidité par des joints d’étanchéité, et certaines optiques – comme le zoom 12-50 mm (éq. 24-100 mm) – sont, elles aussi, conçues pour résister au mauvais temps.
Cette résistance à l’humidité n’en fait pas pour autant un appareil qui s’adresse aux professionnels : Olympus a bien rappelé que le reflex E-5 est le seul appareil pro de la marque et donc le seul à pouvoir encaisser un long reportage en Inde lors de la mousson. Quant à la sortie d’un hybride pro, selon des informations que nous avions recueillies lors du salon Photokina en 2010, il devrait arriver sur le marché en 2013 (l’ingénieur parlait de 3 ans de développement) et pourrait être présenté à la Photokina de cette année.
Viseur électronique intégré
Beaucoup d’experts souhaitaient que le viseur électronique optionnel de l’E-P3 soit intégré à un appareil, et c’est chose faite avec cet E-5. Sans égaler celui du Sony Nex-7 ou du Fujifilm X100 (découvrez-le ici en vidéo) le viseur de cet OM-D E-M5 est très bon et permet réellement de travailler à l’œil. La dynamique est convenable de même que le contraste, et comme l’appareil réagit rapidement, on s’approche de très près de la sensation que l’on pourrait avoir avec un reflex. Petite astuce : par défaut, l’image n’occupant pas tout le cadre et affiche trop d’informations, rendez-vous dans les sous-menus de l’appareil (EVF = electronical viewfinder) pour passer l’affichage en mode 3 et profiter ainsi de l’image avec la totalité des pixels disponibles du viseur.
Quant à l’écran intégré, on apprécie qu’Olympus ne se soit pas contenté d’un écran fixe, mais ait pensé à le rendre orientable : c’est particulièrement pratique en photo de rues avec des cadrages au niveau du ventre. Et si ce n’est pas le modèle le plus défini par rapport à ses rivaux (610 000 points contre 920 000 pour un Nex 5N), il déjà très confortable et bien suffisant pour se faire une idée de la qualité des clichés.
Des images de très belle qualité
Nous ne saurons pas si le capteur 16,1 Mpix qui équipe l’OM-D E-M5 est le même que celui du Panasonic G1X (fabriqué par Panasonic), puisque c’est un secret jalousement gardé. Ce que l’on constate cependant c’est que les performances sont relativement similaires et donc très bonnes. Si on ressent un peu moins l’impression de profondeur qu’avec un capteur plein format, voire même APS-C, le capteur MOS Micro 4/3 de cet E-M5 se comporte bien : la rafale à 9 images par seconde (AF prédictif désactivé) n’est pas un bobard marketing et c’est, à notre connaissance, le seul hybride qui permette de réellement affronter des situations sportives.
Olympus garde un joli avantage dans la compétition : celui de la colorimétrie. Les couleurs de cet E-M5 sont excellentes avec, notamment, de très bon tons chairs, idéal pour bien retranscrire la matière de la peau et ses différentes nuances.
Nets progrès dans les ISO élevées
Quant aux ISO élevées – point faible d’Olympus –, si la génération précédente (Pen E-P3, E-PM1 et E-PL3) marquait déjà une amélioration, l’E-M5 est encore un cran au-dessus : le 1 600 ISO est excellent, le 3 200 propre et le 6 400 encore exploitable. Les valeurs supérieures étant très bruitées (12 800 ISO), voire trop (25 600 ISO), pour une utilisation autre que du N&B trash ou de la photo de paparazzo. Le format Micro 4/3 ne peut rivaliser avec les larges capteurs APS-C des Sony NEX, mais l’écart commence à se réduire.
Nous n’avons pu évaluer que les performances en Jpeg puisque nous ne disposons pas encore d’outils optimisés pour travailler sur les fichiers RAW, les négatifs numériques. Nous attendrons donc le test de la version finale du boîtier en conjonction avec la mise à jour des logiciels de traitement RAW que nous utilisons (Lightroom 3, Aperture 3, DxO Optics Pro 7 et Raw Therapee 4) pour émettre un jugement définitif. Mais en l’état actuel des choses, c’est déjà très bon.
Autofocus de champion
L’an dernier, l’Olympus Pen E-P3 inaugurait un nouvel autofocus ultra-rapide qui rapprochait les performances des hybrides de celles des reflex. Encore amélioré sur le E-M5, ce nouvel autofocus offre ici des résultats excellents : aucun délai entre la pression du déclencheur et la capture de l’image, une mise au point parfaitement précise en plein jour et un suivi des sujets relativement bon. Il n’y a donc plus aucun doute : les appareils hybrides d’aujourd’hui sont au moins égaux voire supérieurs aux reflex en termes d’autofocus. Et comme leur qualité d’image et leur parc optique sont également équivalents, l’intérêt des reflex grand public ne réside plus, selon nous, que dans le choix de la visée optique – un choix très personnel –, et dans l’assurance d’une plus grande solidité générale (qui se paye par un poids et un encombrement supérieurs).
Ergonomie : quelques points à revoir
Premier bon point : l’E-M5 répond rapidement à toutes les sollicitations. Second bon point : c’est le premier appareil hybride à disposer d’un grip optionnel. Vendu 250 euros, ce grip est composé d’une poignée supplémentaire, qui améliore la préhension générale, et d’un compartiment à batterie supplémentaire doté de commandes verticales. Les grandes mains qui trouveront l’appareil trop petit pourront donc bénéficier d’une prise en main de « pro ».
Concernant les menus, l’interface logicielle d’Olympus est toujours un peu fouillis selon nous, avec trop de sous-menus pour les réglages experts et quelques traductions hasardeuses. Il serait bon qu’Olympus refonde son interface pour arriver à la clarté de celle d’un Canon par exemple.
Quant à l’ergonomie matérielle de cet E-M5, elle est globalement très bonne hormis les quatre flèches directionnelles trop dures et trop petites à notre goût. Nous gardons cependant ces réserves pour le test de la version finale de l’appareil puisque des ajustements de dernière minute peuvent arriver sur les parties amovibles.
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