Avec son format un peu large et atypique, le Nokia 8 Sirocco fait un peu figure d’ovni dans le paysage des flagships de 2018. Tout comme pour ses modèles aux tarifs plus abordables, HMD espère également tirer son épingle du jeu en jouant la carte du 100 % Android. Pour 800 euros et en l’absence d’un Snapdragon 845, ce Nokia 8 édition 2018 a-t-il enfin une chance de rivaliser avec la concurrence et signer ainsi le grand retour de la marque finlandaise sur le marché des hauts de gammes ?
Un smartphone original… aux bords coupants
Au premier coup d’oeil, impossible de rester indifférent face au Nokia 8 Sirocco. Alors que tous les constructeurs s’évertuent à étirer en longueur toujours plus l’écran de leurs flagships pour une surface d’affichage plus grande, Nokia propose un smartphone de 5,5 pouces au format de 16:9. Plus petit que ce qu’on a l’habitude de voir dans cette gamme, il est aussi plus large que la tendance tout en restant assez stylé. Mais même si l’on peut s’habituer à tout, les bords particulièrement coupants n’offrent pas la sensation la plus agréable qui soit. Et après une dizaine de jours d’utilisation, on ne s’y est toujours pas fait !
Le Nokia 8 Sirocco attire cependant par son design audacieux et ses belles finitions. Tout vêtu de verre, il est très élégant mais accroche les traces de doigts et se raye très facilement. Il emprunte par ailleurs ses bords incurvés au Samsung Galaxy S9, un parti pris qui va plaire à certains, mais sûrement pas à tout le monde.
Enfin, notons l’absence remarquée de la prise jack. Le smartphone compte uniquement sur un port USB Type-C pour la recharge et la musique (un adaptateur jack/USB-C est fourni).
Un écran flatteur mais aux couleurs un peu froides
Pour son écran, HMD Nokia a choisi une dalle POLED de 5,5 pouces avec une définition de 2560 x 1440 pixels pour une très haute résolution de 534 ppp. C’est un bel écran, avec une bonne luminosité pouvant atteindre les 596 cd/m². Tout cela permet de maintenir une excellente lisibilité, même en plein soleil, d’autant plus que le contraste est, technologie POLED oblige, de l’ordre de l’infini. Le rendu des couleurs manque toutefois de fidélité. Selon nos mesures, l’écran affiche un delta-E très moyen de 5,49. alors qu’un bon dE doit se rapprocher de la valeur 0 et ne pas être excéder 2. Les couleurs livrent une température un peu froide avec des blancs qui tirent sur le bleu.
Cap sur l’expérience Android
Le Nokia 8 Sirocco profite du programme Android One : pas (ou presque pas) de surcouche du constructeur, un Android pur et des mises à jour régulières. Le mobile de la marque finlandaise peut donc compter dès sa commercialisation sur la dernière version du système d’exploitation de Google, à savoir Oreo 8.1.
La puissance de 2017… en 2018
Alors que tous les flagships Android de cette année s’équipent d’un processeur Snapdragon 845, HMD fait le choix de conserver la version de 2017, le 835. On peut se dire qu’il vaut mieux avoir un bon 835 qu’un 845 mal optimisé mais, dans le cas présent, il semblerait que l’on soit plutôt face à un 835… mal optimisé. Avec ses 6 Go de RAM, c’est un fait, le Nokia 8 Sirocco s’avère moins puissant qu’un Galaxy S9, un Xperia XZ2, et même un OnePlus 6 pourtant beaucoup moins cher. Plus ennuyeux, outre les mesures récoltées durant nos tests, quelques couacs se ressentent au quotidien : la navigation est moins fluide en jeu 3D que chez la concurrence. Il a aussi tendance à vite chauffer, même lorsqu’on prend seulement quelques photos. Bref, ce n’est pas le monstre de puissance qu’on était en droit d’attendre et pour un haut de gamme de 2018, cela déçoit.
Une autonomie moyenne
Le Nokia 8 Sirocco intègre une batterie d’une capacité de 3260 mAh. En autonomie polyvalente, il ne s’en sort pas si mal sans pourtant atteindre un résultat exceptionnel. Pour comparer, il atteint les 9h30 là où le Galaxy S9 monte à 11h20 et le Xperia XZ2 12h20. Si vous êtes un grand consommateur de jeux vidéo, vous ne pourrez pas tellement compter sur cet appareil très longtemps.
Grâce à son dos en verre, le Sirocco peut être rechargé avec un système sans fil. La charge rapide fait également partie de ses fonctionnalités.
Un module photo hors compétition
Pour un smartphone haut de gamme, impossible de faire l’impasse sur un bon équipement photographique. Le Nokia 8 Sirocco, malheureusement, ne parvient pas à proposer une expérience digne de la catégorie à laquelle il prétend appartenir. HMD a fait le choix d’un module photo avec deux capteurs : un principal de 12 Mpix (f/1.8) et un second de 13 Mpix (f/2.6) qui sert de zoom optique x2. Cela vous rappelle quelque chose ? Normal, c’est ce qu’exactement le même dispositif qu’on trouve sur le Nokia 7 Plus, un bon smartphone, mais un smartphone milieu de gamme vendu à 400 euros. La qualité des photos n’est pas catastrophique mais pour un téléphone à 800 euros qui a en face de lui un Galaxy S9 ou un Xperia XZ2, on a un peu l’impression de se faire avoir. Et encore, l’année 2018 nous a aussi offert des mobiles à moindre coût qui proposent une meilleure qualité photo comme les OnePlus 6, Honor View 10 ou Honor 10.
Nous observons tout de même une nette amélioration par rapport au Nokia 8 original, un bel appareil qui ne nous avait déçus qu’en… photo. Quand les conditions le permettent, c’est flagrant : moins de flou, un meilleur effet de texture, plus de détails, et une meilleure gestion de la lumière. Le résultat peut néanmoins être assez aléatoire, notamment en cas de mouvement du sujet où on assiste à quelques aberrations.
Les couleurs sont naturelles et l’effet de profondeur bien réussi. Néanmoins, le mode portrait qui porte le nom “Bokeh en direct” ne fonctionne pas toujours. C’est-à-dire que lorsque vous capturez une photo, le logiciel peut ne plus répondre de rien. Ce n’est pas systématique, mais ça arrive.
En basses lumières, le rendu est sombre, un peu flou et souffre d’une perte de détails. La gestion de la lumière peut poser quelques soucis, affichant parfois des halos autour de la source lumineuse. Le capteur frontal de 16 Mpix permet de capturer des clichés d’assez bonne qualité. Les couleurs sont lumineuses, naturelles et le logiciel permet d’obtenir un effet bokeh et de réaliser des bothies (selfies à plusieurs sollicitant en même temps les capteurs arrière et avant).
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.