Nikon D90 + zoom AF-S DX Nikkor 18-105mm : la promesse
Le D80 était un bon appareil. Le D90 lui ressemble d’ailleurs comme deux gouttes d’eau dans sa robe noire et sobre et il faut vraiment se pencher sur les deux appareils -ou lire bêtement le logo- pour faire la différence entre les joujoux. Sur le papier, en revanche, on aperçoit une résolution de capteur revue à la hausse et un très intriguant «mode vidéo HD»? De la vidéo dans un reflex?
Nikon D90 + zoom AF-S DX Nikkor 18-105mm : la réalité
A un peu moins de mille euros le boîtier nu, le D90 est fait pour ceux qui veulent réellement faire de la photo -avec un grand P. Pour séduire ces enthousiastes, rien de tel qu’un bon design inchangé et une couleur noire qui fait pro. C’est donc un appareil au design conventionnel que l’on déballe, mais à la prise en main on comprend rapidement qu’il n’y ait pas trop d’évolutions: comment changer quelque chose de si abouti? Loin du toucher plastique de certains Canon, mille fois plus agréables que les Pentax au toucher «béton de bunker», ce D90 est, encore une fois, un plaisir d’ergonomie, un vrai bon boîtier que l’on aime à manipuler. Sensation de solidité (un peu inférieure à Pentax cela dit), mêlée à du sérieux et une prise en main exemplaire: c’est ce que procure ce boîtier expert une fois sorti de sa boîte.
Menus tentaculaires
Après la prise en main, vient la manipulation, le shoot et donc, la navigation dans les menus. Là c’est un peu moins idyllique, la faute à une profondeur d’options et une ergonomie générale un peu moins aboutie que la partie matérielle. Sur ce plan, Nikon pourrait copier un peu Canon que ça ne ferait pas de mal. Rien à redire en revanche sur l’exhaustivité des options, les utilisateurs avertis pourront faire leur sauce bien tranquillement, d’autant qu’il y a une touche de fonctions facilement accessible, à laquelle on peut attribuer un raccourci de son choix. Pour les débutants, il va falloir potasser un peu le manuel.
La vidéo, la vidéo!
Si c’est avant tout un appareil photo, parlons de suite de sa particularité première dans sa catégorie: il est capable de filmer en 720p à 24 images par seconde. Pour cela on passe par le mode de visée par l’écran (LiveView) on fait la mise au point et on appuie sur le bouton central de la croix de navigation (encore une fois, le manuel ne sera pas inutile). Contrairement à ses amis les compacts, le D90 est incapable de faire la mise au point dans ce mode, il faudra donc la faire au préalable ou à la main. Si les vidéastes abhorreront la qualité sonore, non seulement la qualité vidéo est très bonne, mais la variété des optiques (dont des très grands angles) et leurs ouvertures laissent une grande liberté. On peut, sans se ruiner, faire des panoramiques hors de portée des caméras grand public et utiliser des profondeurs de champ très fines. Si pour beaucoup la vidéo paraîtra gadget, Nikon ne l’a pas traitée ainsi et le résultat est vraiment convaincant.
Viseur de la mort et écran de tueur
Pour bien cadrer, il faut bien y voir. Et c’est justement ce que permet le viseur du D90, sans doute le meilleur des appareils à capteur APS-C (les reflex qui ne sont pas plein format, soit la grande majorité). Il couvre étonnamment bien l’image capturée et est extrêmement lumineux. On n’est pas au niveau des Canon 5D ou Sony Alpha 900, mais dans sa catégorie, c’est le King, baby. Idem pour l’écran, qui est à la fois lumineux et bien contrasté, réactif en mode vidéo et offrant de beaux rendus des couleurs. Pour ce qui est de l’autofocus, en mode visée tout va (très) bien. Mais en mode visée par l’écran, c’est un peu moins ça. Sans doute la mise au point par contraste est-elle moins aboutie.
Qualité des images excellente, sensibilités très bien maîtrisées
Il faut bien en arriver là car la finalité d’un reflex est tout de même de prendre des clichés, non? Pas de mauvaise surprise sur ce plan, Nikon continue dans sa (très) bonne lancée de ces dernières années. Les images sont lumineuses et bien contrastées. Le rendu est excellent, un peu chaud, avec des couleurs respectées et une balance des blancs automatique vraiment efficace. Bémol : si les RAW sont superbes, le post-traitement Jpeg est un petit cran en dessous, on attend donc de pied ferme une amélioration du système par mise à jour du firmware. Pour les RAW rien dire, d’autant que le savoir faire de Mr Nikon du côté de la sensibilité, hérité de la génération D300 est tout simplement superbe. De 100 à 800, c’est parfait, de 1600 à 3200 c’est pleinement exploitable, la qualité prenant un bon shoot en 6400 ISO. Mais transportez-vous deux-trois ans auparavant: vous en connaissiez beaucoup des appareils capables de shooter décemment en 3200 ISO?
Objectif du kit un peu moyen
Le D90 peut être associé en kit à un AF-S DX Nikkor 18-105mm f/3.5-5.6G ED VR, ce qui nous fait un 27-158 mm en équivalent 24 x 36. L’ouverture ne fait pas sauter au plafond de même que la vitesse générale de l’animal, somme toute moyenne dès que la lumière se fait rare. La distorsion est acceptable pour un objectif de cet acabit et s’il conviendra bien aux débutants pour sa plage focale généreuse, les puristes auront la décence d’équiper leur bébé avec un meilleur caillou.
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