Nikon D5500 : la promesse
Nikon met régulièrement à jour son offre de reflex familiale, la série D5xxx lancée il y a six ans avec le Nikon D5000. Un boîtier important pour l’époque puisqu’il était le premier reflex grand public à enregistrer de la vidéo (en 720p et sans autofocus, mais quand même), le premier à intégrer un écran orientable et il profitait en plus du superbe capteur de son grand frère le Nikon D90, une des références « expert » de l’époque. La question (légitime) qui se pose avec ce dernier rejeton de la série, c’est « marquera-t-il lui aussi l’histoire de son empreinte » ?
Nikon D5500 : la réalité
Nikon sait construire des appareils photo et ce D5500 ne déroge pas à la qualité draconnienne de la marque : certes grand public, ce petit reflex est bien construit et tiendra la distance à moins de chocs vraiment violents. Quant à ses dimensions, si le dispositif même du miroir empêche les reflex de mincir dans la profondeur, Nikon a réussi à le rendre plus petit et plus léger. Le D5500 est un genre de poids plume dans sa catégorie – 470 g boîtier nu, 665 g avec l’optique 18-55 mm livrée en kit. Une propriété qu’il doit à la conception de sa carlingue, en fibres de carbone en lieu et place des plastiques (pour les boîtiers d’entrée de gamme) ou et autres alliages de magnésium (chez les boîtiers plus chers). Nous n’avons pas éprouvé sa solidité outre mesure, mais il nous a semblé aussi résistant que ses frangins conçus dans les matériaux sus-mentionnés, et le savoir-faire de Nikon en matière de solidité est ici un bon gage de durabilité.
Le capteur, de qualité
Doté de 24 Mpix et certainement identique à celui de son prédécesseur le D5300, le capteur de ce D5500 est bon : il tient bien la montée en hautes sensibilités (propre jusqu’à 3.200 ISO, utilisable jusqu’à 6.400-12.800 selon les scènes) et propose une bonne plage dynamique surtout en RAW. Couplé à une bonne optique, il produira de très beaux clichés mais par pitié, débarrassez-vous du zoom kit de base, le “fameux” 18-55 mm, il ne lui rend vraiment pas hommage. Si le piqué dans la zone de mise au point est très correct, le flou d’arrière-plan est hideux. Testé aussi avec le 85 mm f/1.4, le D5500 offre d’excellents résultats, aussi bons qu’un plein format, avec certes une intensité de profondeur de champ un poil moindre (et encore).
Vous pouvez voir et télécharger les images pleine résolution sur notre album Flickr.
Rafale faiblarde
5 images par seconde : le débit du Nikon D5500 ne violente pas trop le processeur, c’est le moins que l’on puisse dire ! Quant à la rafale, en RAW+Jpeg elle se limite à… 5 images consécutives. Des contre-performances parfaitement incompréhensibles. Sur des boîtiers récents dans la même gamme de prix comme le Sony Alpha A6000 ou l’Olympus OM-D E-M5 Mark II, cette même rafale turbine à 11 et 9 images par seconde – notez que l’Alpha A6000 dispose lui aussi d’un capteur 24 Mpix et qu’il tient la mesure sur 50 images ! Pour trouver une rafale aussi médiocre que le D5500 chez un hybride, il faut descendre au Panasonic GF7, un boîtier à 500 euros. Et un boîtier 30% moins cher comme l’OM-D E-M10 fait déjà largement mieux. C’est dire si nous sommes déçus.
Bel écran orientable
Orientable et tactile, l’écran LCD de ce reflex est vraiment très beau, bien défini et très lumineux. Il permet de se faire une idée précise de la netteté d’un cliché sans avoir à attendre le visionnage sur PC. Le côté tactile est assez bien géré voire même très bien si l’on considère que c’est un reflex et non un hybride. Attention cependant au déclenchement en mode « je touche, je shoote », loin d’être aussi rapide que chez les hybrides. Privilège de la rotule : l’écran peut être retourné et entièrement protégé, ce qui est pratique lorsque l’on voyage dans des contrées hostiles.
AF : correct en photo, mauvais en vidéo
À chaque sortie d’un nouveau reflex, Nikon annonce une amélioration de la vitesse de mise au point en vidéo, et à chaque fois nous sommes déçus. Si l’AF photo est convenable, celui du mode vidéo est toujours poussif, à des lieues d’un bon hybride. Même son de cloche en photo lorsque l’on vise par l’écran et pour cause : le liveview reste LA faiblesse des reflex.
Côte AF photo classique, le D5500 est assez réactif, mais pas toujours très fiable et le mode auto ne s’est pas montré très malin dans nos tentatives de scènes d’action – capturer l’envol d’un fier pigeon ou une harde moutons qui chahutent. Quand les sujets se montrent trop mobiles, il faut basculer manuellement en mode priorité vitesse ou choisir le mode scène “sport” : dommage que l’appareil ne soit pas plus pertinent.
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