Voilà certainement l’un des smartphones les plus originaux de l’année. Le Meizu Pro 7 intègre un écran secondaire à son dos. Il ne s’agit pas ici d’un écran à encre électronique comme sur les YotaPhone, mais d’un petit écran OLED de 1,9 pouce.
Cette dalle est située en haut à gauche à l’arrière de l’appareil. Elle affiche par défaut la date et les conditions météo. Un glissement de doigt vers la droite ou la gauche permet d’afficher successivement la météo en détail, puis le nombre de pas réalisé dans la journée. Elle affiche aussi les notifications reçues (ce qui est pratique lorsque le smartphone est posé sur votre bureau, face cachée) mais malheureusement pas leur contenu, ce qui réduit l’utilité de cette fonction.
Si l’on glisse son doigt de haut en bas ou de bas en haut, c’est un aperçu de votre visage pris par le capteur photo principal qui apparaît à l’écran. On peut alors réaliser son selfie avec ce dernier, ce qui constitue un avantage : les capteurs en façade sont généralement moins bons que ceux situés au dos des smartphones.
Trois modes photo par défaut sont proposés lors qu’on utilise l’écran OLED pour réaliser un selfie : Flou pour un mode portrait avec effet bokeh, Beauté censé embellir le visage par un effet de lissage et Original sans effet notable.
Quoi qu’il en soit, qu’on utilise l’application appareil photo classique via l’écran en façade ou via l’écran secondaire, le rendu des clichés est similaire. Malheureusement, l’expérience photo globale n’est pas toujours extraordinaire.
Le mode portrait encore trop grossier
Si la réactivé de déclenchement est au rendez-vous, l’autofocus peine régulièrement à faire le point, encore plus en basses lumières. C’est d’autant plus dommage que le rendu général des photos est d’une bonne tenue : la colorimétrie est flatteuse sans être trop exagérée, tandis que le piqué est au rendez-vous. En basse lumière, le Pro 7 s’en sort même plutôt honorablement.
Le mode portrait est, en revanche, très loin d’être abouti. On obtient généralement un visage ou une silhouette qui semble être collée sur un fond flou, sans aucune progression au niveau des contours. Ces derniers sont également souvent rognés par l’algorithme qui peine à trouver la bonne formule pour produire un rendu naturel digne d’un reflex. La capture vidéo de son côté tend à livrer des séquences un peu trop saccadées à notre goût avec quelques déformations en cas de mouvement rapide.
Une surcouche Flyme très particulière
On pourra alors se consoler avec le design et la finition unibody en métal de l’appareil très réussis. Son écran 5,2 pouces est encadré de bords relativement fins, avec un boîtier qui donc assez compact et tient bien en main. Il reste l’interface assez particulière de Meizu. On ne peut que conseiller à ceux qui ne connaissent pas Flyme de l’essayer avant achat tant elle diffère de la version stock d’Android.
Ici pas de boutons de navigation classique, on privilégie plutôt la navigation au geste. Glisser son doigt de bas en haut ouvre le multitâche, appuyer son doigt sur le bouton central permet de revenir à l’écran d’accueil et glisser son doigt sur le bouton central équivaut à un retour en arrière. Les réflexes Android sont donc bousculés, mais après quelques heures, l’utilisation s’avère tout à fait fluide.
Les smartphones Meizu souffrent toutefois d’un mal hérité de leurs origines chinoises : les services Google et le Play Store ne sont pas installés par défaut. Il faut pour cela se rendre dans le magasin d’applications alternatif livré avec le smartphone, chercher l’application Google App Installer puis procéder à son installation… qui elle même donnera accès à l’installation des services Google ! Une manipulation pas forcément très agréable mais obligatoire pour obtenir enfin un smartphone pleinement fonctionnel en Europe. Meizu France nous a une nouvelle fois confirmé que cela changerait dans les mois à venir, sans donner de date précise.
De bonnes performances techniques
C’est d’autant plus dommage que le téléphone est matériellement réussi. Avec la puce Mediatek Helio P25 couplée à 4 Go de mémoire vive utilisée dans cette version, Meizu est parvebnu à bien optimiser l’autonomie du Pro 7. Alors que nombre de processeur Mediatek se montrent assez gourmands en ressources, cette plate-forme autorise ici jusqu’à 10 h 47 d’utilisation polyvalente continue, d’après les mesures de notre labo.
En matière de performance, le Pro 7 fournit une puissance suffisante pour faire tourner les jeux 3D gourmands tels que Asphalt Xtreme. Il n’atteint pas toutefois le rendu graphique détaillé d’appareils plus haut de gamme. Enfin, son écran OLED en façade délivre une luminosité qu’on aurait aimé plus importante (seulement 367 cd/m²), compensée toutefois par un contraste infini qui le rend lisible même dans des environnement très lumineux.
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