Smart Design iBuzz² : la promesse
Quand on nous promet un radio-réveil iPod, l’œil glauque injecté desang et la bouche pâteuse des mauvais matins à l’esprit, on imagine uneboîte en plastique qui vibre ou geint faiblement et sans convictiondans l’espoir de vous arracher aux bras musculeux de Morphée, Robert deson prénom, puisque c’est un homme. On pense aussi vaguement à l’heureaffichée en gros, qui vous regarde du bord du lit, comme le fit l’œilavec Caïn. Bref, même si on a connu des radios-réveils iPod péchus, desradios-réveils qui ventilaient, qui en prenaient au petit déjeuner, onne peut s’empêcher d’aller vers l’iBuzz² avec une pointe de réticenceoptimiste. Tour de la chose en cinq points.
Smart Design iBuzz² : la réalité
Première constatation
Il va falloir agrandir la maison ou acheter l’appartement voisin
pour pouvoir y loger votre nouvelle table de chevet, parce que l’iBuzz
est du genre vorace. Il gourmande tranquillement l’espace, «anschlusse»
l’air de rien la zone d’atterrissage réservée à vos livres et magazines
de nuit.
Deuxième constatation
L’iBuzz² n’est pas laid, même s’il n’atteint pas les sommets himalayens
du design dernier cri. Il est noir. Il est laqué. Il reflète la mine
déterrée de sa victime, sans la moindre pitié, comme seuls les
objets inanimés, sans âme, en sont capables. Pourtant à le
regarder de plus près, on lui prêtera volontiers des airs de Christine,
la Cadillac de Stephen King, les deux larges molettes de réglage des
stations radio et du volume comme deux yeux moqueurs qui vous mettent
au défi de sortir de votre couette, alors que l’écran affiche l’heure
comme il vous tirerait la langue.
Troisième constatation
Le réglage de l’heure et des alarmes se fait comme dans un rêve. Même
si rêver d’un réveil peut être assimilé à n’en pas douter à de la
perversité polymorphe par la plupart des écoles de psychologie
actuelles. Ceux qui ont peur des pannes de réveil en forme d’actes
manqués pourront prévoir deux sonneries consécutives, la première en
douceur avec l’iPod ou la radio, et la seconde avec le tonitruant buzzer
qui ruinera en un éclair n’importe quelle nuit de sommeil qui n’avait
pourtant pas si mal commencée. Seuls les plus angoissés regretteront
que le jeu de piles AAA ne servent qu’à conserver les réglages en
mémoire en cas de coupure de courant et ne puissent assurer un réveil
dans l’éventualité d’une défection d’EDF, en cas d’apocalypse
nucléaire, par exemple. Nul n’est parfait.
Quatrième constatation
Une fois que la mâchoire du condamné est finalement décrochée et que
les bâillements parasites se sont tus, la qualité sonore
de l’ensemble est plutôt de bonne tenue. A tel point que, les jours de
fête, où la couette arachnide ne retient pas son prisonnier dans sa
toile, on ne rechignera pas à pousser le volume sonore un peu plus haut
pour continuer à l’écouter depuis la pièce voisine. Pis, l’écume aux
lèvres, on pourra saturer les basses et les aigus pour que la douche ne
s’interpose pas entre ses oreilles et son groupe préféré. Et tant pis
pour les voisins.
Cinquième constatation
Ceux pour qui le temps est précieux, surtout le temps de sommeil,
ne s’essaieront pas à utiliser l’iBuzz² pour regarder des vidéos sur un
téléviseur. Malgré des tentatives répétées et la certitude que les iPod
testés figurent bien sur la liste des appareils compatibles, rien n’y
fit. Mais après tout, à quoi bon regarder des vidéos encodées pour un
petit écran sur un 50 pouces ?
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