Tonium Pacemaker : la promesse
Nous vous prévenons d’emblée: cet appareil n’est pas un baladeur MP3, en
tout cas pas un baladeur ordinaire. Si la machine permet bien sûr
d’écouter ses morceaux, elle n’est pas orientée liste de lecture,
téléchargement de pochettes ou affichage des paroles.
Coûtant la
bagatelle de 750 euros, le Pacemaker est un outil de travail même
si mixer est pour certains plus un plaisir qu’un travail.
Tonium Pacemaker : la réalité
Une ergonomie qui demande un temps de formation
Si les habitués des platines et des samplers ont-ils des
repères communs -je t’augmente le tempo à droite, je
change de sample à gauche tout en gérant le crossfading-, une
chose est sûre: le commun des mortels ne les partage sans doute pas
(tous).
Aussi, les Carl Cox en herbe qui n’ont jamais touché un
sampler, qui ne se sont jamais amusés avec Sonar (logiciel de mix très célèbre)
devront passer par une phase d’apprentissage, douloureuse pour les
papys, sans doute plus douce pour les jeunes nés dans un monde de
nouvelles technologies et rompus à la Nintendo DS (pour l’interface
tactile).
Si on compare la forme du Pacemaker à celle d’un sous-marin, les deux
parties essentielles sont ses hublots. Là il s’agit d’un écran à fond
noir et d’une surface tactile qui
permet de naviguer au sein des menus de cet écran. La partie tactile
est de très bonne qualité et répond bien aux sollicitations que cela
soit en glissant ou en tapant la surface.
Pour activer les différentes fonctions, ajuster et découper les boucles
ou le tempo, etc. tout se joue à coup de pressions sur les différents
boutons (choix du canal, piste suivante/précédente, une touche de
fonction, etc.), à la manière d’un jeu vidéo qui nécessite d’exécuter
des séquences.
Une méthode de navigation qui ravira les fans de Street Fighter
Si une double «tape» permet de remonter dans l’arborescence des fichiers
ou dans le menu principal, la partie mix, elle, se joue à grands coups de
directions cardinales et de quarts de tour. Oui, dit comme cela, ça
paraît un peu compliqué, mais cela s’avère plus simple qu’il n’y
paraît.
Prenons le cas où une seule piste est en train de se jouer:
l’écran affiche pour le temps parcouru, le temps restant, le
nom de la piste, etc. Mais en effectuant un glissement du doigt du
centre vers une des quatre directions (nord, sud, est, ouest) et en
maintenant la pression, apparaît alors à l’écran le mode sélectionné
-l’ajustement des basses en allant vers le bas par exemple- et une
rotation horaire ou anti-horaire permet d’amplifier ou de diminuer les
basses sur la piste sélectionnée. On peut, ainsi, ajouter un peu de
gain en faisant un quart, un demi ou un tour complet.
A la manière
d’une partie de Street Fighter II (vieux jeu de combat en 2D) on peut
enchaîner les ajustements d’égaliseurs et de gain, voire rajouter des
effets (reverb, roll, etc.) en appuyant, en même temps sur une touche
de fonction (P-Switch). Et si les fonctions sont identifiables rapidement
par un jeu de boules de couleurs (qui représentent le Pacemaker sur sa
boîte), le Pacemaker ne fera jamais de boules de feu, désolé.
Un trio baladeur-logiciel-site Internet performant
Si le
Pacemaker vise un public restreint, la société Tonium semble avoir
retenu les leçons de la guerre des baladeurs MP3 grand public,
largement remportée par Apple. En effet, avant la déferlante iPod
naviguaient des sociétés précurseurs de la généralisation du MP3. La
firme de Steve Jobs a su s’imposer par la sainte trinité baladeur
(iPod) + logiciel (iTunes) + plate-forme Internet (iTunes Music Store).
C’est pourquoi en plus de son «baladeur machine à mixer», Tonium
propose un logiciel pour mettre ses morceaux sur la machine, préparer
et enregistrer ses mix, etc. mais aussi un site Web, vraie plate-forme
communautaire, pour y transférer ses créations et les faire écouter aux
passionnés (au travers d’un lecteur flash bien conçu).
Comme pour le
baladeur, l’utilisation du logiciel demande un peu d’attention. Il faut
bien un permis pour conduire, il n’est pas donc pas aberrant
qu’il faille prendre le temps d’apprendre à se servir d’un outil
destiné à des pros. Le logiciel sert aussi, à l’instar d’iTunes, à
mettre à jour le firmware du baladeur. Nous avons eu
l’occasion de laisser le logiciel s’occuper de ladite procédure et
elle s’est déroulée sans souci.
Rien à dire non plus sur le logiciel et
le baladeur, qui n’ont essuyé aucun plantage, n’ont émis aucune
récrimination en passant dans nos mains malhabiles. En revanche, nos
mix
furent une vraie catastrophe sur le plan artistique -on pourrait même
dire auditif-, ce qui confirme l’idée que ce n’est pas un baladeur
pour un néophyte qui surferait sur une énième mode, mais bel et bien un
système dédié à des gens si ce n’est bons, tout du moins familiers du
mix et en tout cas sérieux. Le prix de 750 euros, assez dissuasif,
devrait se charger en partie d’éloigner les curieux.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.