Après nous avoir envoyé son modèle ultrafin l’Aorus 15X mis à jour avec les derniers processeurs Intel Core de huitième génération, Gigabyte nous soumet son Sabre 15, aperçu lors du Computex 2018. C’est un PC portable 15,6 pouces qui figure parmi les plus abordables du catalogue du constructeur taïwanais et qui, d’après sa fiche technique, peut tout à fait prétendre au titre de machine de gaming polyvalente. Elle devrait en effet contenter les joueurs occasionnels comme les passionnés de titres eSport qui placent la réactivité et la performance au dessus de la qualité visuelle et de la politique du « tout à fond sinon rien ».
Ce Sabre Pro 15 porte le doux nom de code de P45W v8 C350W10-FR et il est commercialisé 1600 euros environ. Des déclinaisons moins puissantes du Sabre sont, elles, disponibles à partir de 1000 euros. Toutes ont le même processeur et le même boîtier, les variables se situant au niveau de la mémoire, du stockage, du taux de rafraîchissement de la dalle et de la carte graphique, bien sûr.
Sobre, simple et efficace. Le Sabre 15 de Gigabyte ne mise pas sur la fantaisie pour convaincre. Son boîtier noir, tout de plastique composé, ne se pare d’aucune fioriture ou d’aucun jeu de LED. De loin, il passerait même pour une machine classique, un peu trapue certes, mais qui pourrait tout à fait être taillée pour les usages quotidiens, comme la bureautique, la consultation de mails, etc. Ce n’est qu’en jetant un regard attentif à certains détails que l’on décèle les orientations gaming de ce PC portable 15,6 pouces.
A commencer par la connectique qui est plutôt fournie : quatre prises USB en tout (2 USB 3.0, 1 USB 2.0 et 1 USB Type-C), trois sorties vidéo (1 HDMI et 2 miniDisplay Port), une prise réseau filaire, la sortie stéréo et l’entrée micro séparées et, enfin, un lecteur de carte SD. Une connectique qui n’est pas aussi bien répartie sur l’ensemble du boîtier que nous l’espérions. Le fait d’avoir positionné deux prises USB et l’audio du côté droit ne convient pas du tout au gamer (droitier) que nous sommes.
D’une part, les risques de heurter les connecteurs d’un casque analogique ou USB branché à l’appareil sont grands. Et, d’autre part, pour éviter que la main qui pilote la souris ne vienne heurter une éventuelle prise ou rencontre un câble, on est contraint d’utiliser la seule prise à disposition sur le flanc gauche de l’appareil. Pourquoi ne pas avoir déporté une partie des prises au dos de l’appareil, comme sur le SabrePro 15 ?
Autre élément qui ne laisse planer aucun doute quant aux orientations gaming du Sabre 15, le clavier. Complètement RGB, il brille de mille feux et personnaliser les teintes des touches (par zone) grâce à un logiciel maison, préinstallé sur la machine, est possible. La course de ces dernières est assez courte, le toucher s’avère agréable tant pour jouer que pour saisir du texte au kilomètre et, comme pour être sûr que vous l’ayez bien repéré, le quatuor ZQSD – communément utilisé dans les jeux de tir à la première personne – est marqué de plusieurs flèches.
Une dalle rapide mais aux couleurs peu fidèles
Sur cette version du Sabre 15, Gigabyte opte pour une dalle 15,6 pouces Full HD, mate, rafraîchie à 120 Hz et encadrée par des bords en plastique assez épais.
La luminosité moyenne maximale de l’écran a été mesurée à 311 cd/m2, ce qui est un peu juste pour une machine de jeu dans l’absolu mais permet de jouer sans trop de soucis dans les lieux bien éclairés (mais pas en plein soleil).
Le taux de contraste, lui, atteint les 1400:1, une très bonne valeur qui livre des couleurs sombres assez profondes. Toutefois, la dalle tire un peu sur le jaune, les couleurs sont froides et manquent de justesse. Pour le prix du Sabre 15, difficile toutefois d’exiger un écran irréprochable. La qualité d’affichage suffit pour profiter des jeux et de leurs effets graphiques dans de bonnes conditions et c’est déjà bien.
Une configuration polyvalente et équilibrée pour le jeu en Full HD
Pour faire tourner les jeux, justement, Gigabyte mise sur configuration plutôt équilibrée. Elle se compose d’un processeur Intel Core i7-8750H de dernière génération, de 16 Go de mémoire DDR4 de marque G.Skill, d’une solution de stockage mixte composée d’un SDD de 256 Go d’un côté et d’un disque dur de 1 To de l’autre (modèle à 7200 tours/min).
Pour ceux à qui 16 Go de mémoire ne suffiraient pas ou qui sont soucieux de pouvoir faire évoluer un peu leur machine dans le temps, sachez qu’une seule barrette est présente et qu’un emplacement DDR4 est donc vacant.
La génération et l’affichage des polygones et textures sont confiés aux bons soins de la GeForce GTX 1060 de Nvidia, équipée de 6 Go de mémoire vidéo GDDR5. La configuration du Sabre 15 est semblable à celle que l’on trouve sur un grand nombre de PC portables pour gamers vendus à ce niveau de prix. Il y a tout ce qu’il faut sous le clavier pour jouer à un très grand nombre de titres passés, actuels et à venir, en Full HD, avec des niveaux de détails corrects sans redouter trop de ralentissements pendant les scènes 3D un peu lourdes.
Nous en voulons pour preuve les scores obtenus dans nos habituels jeux de tests. Pour les plus anciens et les moins gourmands en ressources, ils s’affichent à raison de 150 à 250 images par seconde en moyenne avec, pour beaucoup, le niveau de détails graphiques poussé au maximum.
Dans les titres plus récents, comme The Division ou encore Rise of the Tomb Raider, le nombre moyen d’images par seconde se situe aux alentours de 60 à 70 avec nos réglages un peu musclés, en « Haut » et en « Ultra ». Il est donc possible de gagner 5 à 15 images par seconde en réduisant ou en coupant certains effets. Un peu plus encore si vous optez pour un rendu de qualité « Moyen ».
Du bruit, un peu de chauffe mais pas de throttling
Avec la puissance disponible, faire tourner des applications de retouche d’images ou de montage de vidéo est tout à fait envisageable. Sachez toutefois que dans ce cas précis comme lors de vos parties de jeux endiablées, la ventilation de la machine ne reste pas silencieuse bien longtemps.
Nous avons relevé des pointes à 44,6 dB lorsque la configuration est stressée intensément. Les ventilateurs ronronnent donc assez fort et, surtout, un courant d’air chaud est directement propulsé sur le côté droit de la machine… en plein sur la main qui tient la souris (oui, encore elle). Décidément, elle n’a pas de chance.
Après avoir ouvert la machine, on se rend compte que le système de dissipation chargé d’évacuer les calories émises par la carte graphique est bien orienté vers le côté droit de la machine. Le ventilateur assurant le refroidissement du processeur, lui, évacue la chaleur vers le haut, derrière l’écran. Bon point toutefois, Gigabyte a eu la présence d’esprit de bien séparer les deux dispositifs de refroidissement pour éviter au maximum les effets de throtlling sur le GPU et le CPU. D’ailleurs, puisqu’on en parle, le Core i7 de ce Sabre 15, est-il victime de ce mal qui touche de plus en plus de machines ? Selon nos logiciels sondes, non, et c’est une bonne nouvelle. En sollicitant durement le processeur et la carte graphique pendant de très longues minutes, le Core i7 maintient sa fréquence entre 2,8 et 3,18 GHz.
Le reste de nos relevés de température indique que, sous la machine, le mercure peut atteindre jusqu’à 45,2°C, une valeur plus que correcte mais qui ne permet tout de même pas de trop jouer avec le Sabre 15 sur les genoux. En revanche, la chaleur se propage très vite sur les repose-paumes où nous avons mesuré jusqu’à 40°C. Carton jaune à Gigabyte.
Une autonomie correcte
Terminons par l’endurance du Sabre 15. Ce n’est pas un critère fondamental sur une machine de ce type mais il faut bien avouer que, pouvoir surfer ou regarder un film pendant un trajet en train ou simplement dans le canapé, le portable sur les genoux, sans avoir à garder l’adaptateur secteur (pesant avec ses presque 755 g) à portée de main est toujours appréciable. De plus, comme beaucoup de PC portables équipés de processeurs Intel et de cartes graphiques Nvidia, le Sabre 15 embarque la technologie Optimus qui gère intelligemment les ressources graphiques à mobiliser en fonction de l’appli exécutée sur la machine. Ainsi, lorsqu’un jeu est lancé sur le PC portable, la carte 3D sort de veille et se met en action.
Le reste du temps, c’est le contrôleur graphique intégré du processeur Intel qui va être aux commandes, moins gourmand en énergie. Bilan, en moyenne, dans nos trois procédures usuelles, le PC portable de Gigabyte parvient à tenir aux alentours de quatre heures (entre 3h49 et 4h07 très précisément). Une prestation honnête pour une machine de ce calibre.
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