Se rapprocher de la qualité d’image offerte par l’OLED avec la technologie QLED mise en avant par Samsung, telle est la promesse de ce beau téléviseur incurvé qui affiche une image 4K de 165 cm de diagonale. Un téléviseur qu’il est tout à fait possible d’apprécier le nez collé sur l’écran, tant l’image est à première vue bluffante de précision et tant les couleurs sont pétillantes. Mais que vaut réellement ce nouveau modèle et sa technologie est-elle à même d’éclipser l’OLED?
QLED : technologie révolutionnaire ou simple concept marketing ?
QLED signifie Quantum-dot Light-Emitting Diodes. Autrement, diodes électroluminescentes à boîtes quantiques. Ces diodes sont donc capables de produire elles-mêmes de la lumière quand elles sont stimulées par un courant électrique. L’intérêt étant de s’affranchir du panneau LCD et se son système de rétroéclairage pour produire l’image et les couleurs (RVB), et de confier cette tâche aux diodes elles-mêmes. Avec pour résultat une qualité d’image censée se rapprocher de l’OLED (Organic Light-Emitting Diode) en termes de colorimétrie et de contraste, et en prime une reproduction a priori plus naturelle des couleurs ainsi qu’une luminosité largement améliorée
Seul bémol, les nouvelles gammes de Samsung n’exploitent pas vraiment la technologie QLED. Elles continuent, en effet, de s’appuyer sur une dalle LCD classique couplée à un système de rétroéclairage LED Edge. La nouveauté réside dans la présence d’un filtre « Quantum Dot » amélioré par rapport à celui qui était présent sur les anciennes gammes. Il permet d’élargir l’espace colorimétrique affichable, d’optimiser les angles de vision et de permettre au rétroéclairage d’atteindre un pic lumineux plus élevé. Ce filtre intercepte le rayonnement bleu du rétroéclairage LED Edge et y ajoute des nuances de vert et de rouge. Le rendu est donc plus lumineux et permet d’afficher davantage de nuances de couleur. Pour le moment donc, ces fameux « points quantiques » ne servent pas à générer l’image, mais à rendre plus efficace le rétroéclairage.
Un gain de qualité perceptible
Une chose est sûre, la technologie QLED plébiscitée par Samsung, n’a pas grand-chose à voir avec l’OLED qui ne nécessite, quant à lui, aucun rétroéclairage, les pixels émettant leur propre lumière. La concurrence pousse tout simplement aujourd’hui la marque sud-coréenne à mettre en avant le QLED pour différencier ses téléviseurs haut de gamme du tout-venant. Affiché à un prix très élevé de 3999 euros, ce grand écran de cinéma mérite, quoi qu’il en soit, le détour.
A en croire les résultats relevés par notre sonde, la magie du «QLED» opère sur ce modèle. En l’occurrence, la luminosité mesurée est excellente : 656 cd/m². Une luminosité deux fois plus importante que celle relevée sur l’excellent LG OLED55C7V.
Fidélité des couleurs : quelques réglages s’imposent
En termes de qualité de contraste et de réactivité, les téléviseurs OLED font – pour l’instant en tout cas, l’unanimité. Mais ce modèle QE65Q8 garde tout de même quelques atouts dans sa manche.
A l’usage, l’image produite par ce téléviseur QLED s’avère très plaisante. Sur les images plus ou moins bruitées de SFR Sport par exemple, en mode Standard, le rendu est aussi lumineux que dynamique, avec une définition accrocheuse et une excellente fluidité. Même sur les contenus en SD et les images en mouvement, l’image flatte la rétine. Le processeur de traitement d’image brille par son efficacité.
En revanche, les mesures de notre sonde nous permettent de constater qu’en termes de fidélité des couleurs, ce QLED ne compte pas parmi les meilleurs élèves, comme l’attestent les courbes ci-dessus, où les niveaux RVB ne sont absolument pas réguliers.
La mesure de Delta E (mesure Delta E 2000 moyen en mode cinéma) de 14,1 atteste que la fidélité des couleurs est bien moins bonne que celle du LG C7, mesurée à 2,1. Une plongée dans les réglages avancés s’imposera donc pour pour appliquer un calibrage à sa convenance, d’autant qu’il est possible de le faire pour chaque source.
Contenus 4K HDR sublimés mais pas seulement
De son côté, la technologie Auto Motion Plus apporte une fluidité remarquable à toutes les sources, et plus particulièrement, les documentaires et les retransmissions sportives. Le mode HDR+ s’avère bluffant sur la majeure partie des sources. Sur la scène inaugurale d’Invincible en Blu-ray (la bataille aérienne), le mode HDR+ nous a épaté par la fluidité qu’il apporte et sa capacité à rehausser les contrastes.
C’est bien entendu sur des contenus en 4K HDR que ce téléviseur QLED donne le meilleur de lui-même. En lançant une boucle de démo dans ce format, nous nous sommes mieux rendus compte de la générosité des couleurs, de la rigueur des contrastes et de la précision bluffante de la définition. Mais ce n’est pas demain la veille que nous aurons la possibilité de diffuser de telles images en permanence sur nos téléviseurs. En attendant, il faudra encore jongler un moment avec de la HD, un peu de SD et quelques sources en UHD. Et ce n’est pas un drame car, dans cet exercice, ce téléviseur est un cador.
De gros progrès sur le pilotage vocal
Sur le plan des fonctionnalités multimédias, tout y est, ou presque. Tizen OS 3 est aux commandes et profite d’un important travail effectué sur la reconnaissance vocale. Il est désormais possible de passer d’une source à l’autre sans difficulté, même si 5 à 6 secondes de latence ralentissent les opérations. Rechercher un comédien ou un film sur Internet ou YouTube, augmenter le volume, accéder directement à une chaîne ou à certains réglages, lancer une application, etc., la plupart des fonctions sont accessibles à la voix.
Quant à l’interface, elle est toujours aussi accueillante et chaleureuse. Les différents menus sont simples à comprendre et les effets de transition sont agréables et font presque oublier que, côté services connectés, il n’y a pas grand chose de nouveau.
On retrouve toujours les mêmes locataires que sont YouTube, Amazon, Netflix, MyCanal et Molotov.tv, ainsi qu’une ribambelle de jeux vidéo et quelques applications ludiques nécessitant un compte Samsung.
Un boîtier déporté pour masquer les fils
Ce téléviseur haut de gamme et esthétiquement réussi trônera sans doute dans votre salon. Pas question alors, notamment dans le cas d’une fixation murale, de gâcher la beauté de cet appareil avec des câbles apparents ou, au mieux, passés dans une goulotte. Samsung a donc choisi de déporter la connectique au sein d’un boîtier externe qui reste dissimulé dans le meuble TV alors qu’un seul et unique câble (propriétaire) très fin est à relier au téléviseur.
C’est d’autant plus appréciable que ledit boîtier intègre une connectique complète, avec quatre ports HDMI (dont un port HDMI ARC), une sortie audio numérique optique, une prise Ethernet pour profiter au mieux des services connectés (les flux 4K de Netflix, par exemple, nécessitent une bonne connexion) des tuners satellites ainsi que des ports USB. Ces derniers pourront d’ailleurs accueillir un disque dur externe avec des contenus multimédias.
Un son qui a du coffre
Ce téléviseur n’est absolument pas présenté par Samsung comme un modèle extrêmement fin. D’ailleurs, il mesure près de 11 cm d’épaisseur (sans son pied) sur sa partie la plus large qui se trouve au bas de la dalle. Mais on vous l’annonce, c’est une bonne chose ! C’est en effet là que Samsung a intégré son système audio composé de six haut-parleurs dont deux minis woofer apportant un peu de caractère au son. Puissance totale annoncée : 60 watts RMS.
Évidemment pour un son d’excellente qualité, il faudra avoir recours à la sortie optique. Néanmoins, en l’état, la restitution est loin d’être ridicule. Ce n’est certes pas aussi directionnel que les systèmes audio déportés, façon barre de son (dont les enceintes sont directement orientées vers les spectateurs), mais c’est néanmoins très efficace. La multiplication des voies permet de ne pas être agacé entre un son trop chargé, où les voix se perdent au milieu d’une piste d’effets spéciaux dominante.
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